Petite précision :
Je reviens sur une remarque de Wapi, un peu plus haut : Ne pas le reconnaître, c'est simplement n'être pas marxiste, à la limite c'est même refuser d'adopter une explication scientifique de l'histoire au profit d'une mythologie paysanne ou autre, voire d'une "mystique".
J'aime bien Guevara pour son engagement, ses luttes, sa réelle proximité du peuple, son dévouement à la cause prolétarienne. D'autres personnages aussi eurent de tels engagements, même s'ils ne furent pas marxistes ou s'ils se trompèrent dans leurs interprétations ou dans leurs luttes.
Il est indéniable, selon moi, que le Che avait un fond marxiste mais aussi que son marxisme fut influencé par une dialectisation nord-sud du fait de la prédominance de l’impérialisme nord américain. C’est le vaste problème de nombreux combats tiers-mondistes.. D'où la justesse de la remarque d'Ottokar : "certes, mais pourquoi ses foyers de la révolution, ne s'est-il pas posé la question de les alimenter en Europe, aux USA, au Canada, en Australie, au Japon, bref dans les métropoles impérialistes ? Pourquoi n'a-t-il pas cherché à créer ou aider à la création de partis ouvriers révolutionnaires ici ?" et de Jacquemart :"C'est toute la différence entre une politique nationaliste radicale (même menée au nom de "l'internationalisme") et une authentique politique internationaliste, appuyée sur l'action et la conscience des travailleurs eux-mêmes."
Tout ceci marque aussi le problème des alliances. Le combat pour le non en France et pour une consultation populaire en Belgique s’est fait aussi avec des alliances non marxistes (ATTAC,….).
Avec la FGTB (syndicat belge dit rouge mais dont les membres ne sont pas tous communistes, loin s'en faut) et à côté de la CSC (syndicat belge d'obédience chrétienne) j'ai souvent manifesté, côte à côte. J'ai souvent apprécié les prises de position des uns et des autres, parfois moins, surtout au niveau de leurs compromissions. Cela n'enlève ni n'influence mon engagement à la cause révolutionnaire. Cela n’enlève rien à mes convictions marxistes.
Maintenant, entre être et se dire marxiste, il y a, certes, parfois un grand écart (voyez, par exemple, les staliniens). D’autre part, il faut être modeste, on ne naît pas marxisme, on le devient et ce devenir se construit tous les jours.
Hélas, la remarque d'Otthar me gène plus : "or les trotskystes ont toujours été coupés des masses (c'est une autre discussion de savoir pourquoi et comment!)"
Ce débat provient d’une histoire de bibliothèque. Suite à la découverte de ce site, j’y ai ajouté un livre : Mon communisme d’Arlette Laguiller – Edition Plon. A lire absolument si ce n’est déjà fait. On y apercoit, (si l'actualité et les combats du passé ne le prouvent pas suffisament) que non, les trotskystes ne sont pas coupés des masses.