Le "non" est une gifle, mais il faudra un juin 36

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Message par com_71 » 30 Mai 2005, 21:49

(Lutte Ouvrière @ 30 mai 2005 a écrit :LE "NON" EST UNE GIFLE, MAIS IL FAUDRA UN JUIN 36 OU UN MAI 68



    Comme il était attendu et espéré dans les milieux populaires, le "non" a été largement majoritaire au référendum. Et les résultats par ville ne laissent aucun doute : ce sont surtout les villes ouvrières qui ont rejeté aussi bien la Constitution européenne que ceux qui l'ont proposée et défendue, à commencer par Chirac.

    De toute façon, les deux étaient intimement liés tant Chirac, Raffarin, Sarkozy se sont engagés dans la campagne pour le "oui". Le gouvernement mène depuis trois ans une politique particulièrement rétrograde et anti-ouvrière. Ce n'est que justice que la Constitution qu'il patronne comme sa politique soient rejetées.

    Ce n'est que justice également que la direction du Parti socialiste porte le discrédit d'un alignement total sur la politique de la droite et de ses chefs de file. Une partie de l'électorat socialiste lui-même a trouvé difficile à avaler qu'après l'avoir appelé à voter pour Chirac en 2002, la direction du Parti socialiste remette le couvert une fois de plus.

    Du côté des dirigeants, la victoire du "non" se traduit déjà par la multiplication des manoeuvres politiques. A droite, Sarkozy contre Chirac, à gauche, Fabius contre Hollande, sans parler des autres.

    Et qu'en est-il pour les travailleurs ? Le soir même du référendum, il y a eu la satisfaction de voir à la télévision la tête déconfite des dirigeants politiques et d'entendre leurs explications emberlificotées. Le PCF mis à part, les dirigeants de tous les grands partis ayant appelé à voter "oui", le désaveu a été infligé à tous ceux qui gouvernent aujourd'hui, comme aux socialistes qui gouvernaient il y a trois ans et qui espèrent gouverner demain.

    Ce désaveu pour ces dirigeants politiques ne changera cependant pas en lui-même la situation sociale. Les licenciements et les fermetures d'entreprises continueront tant que les possesseurs de capitaux auront des raisons de penser que c'est un moyen d'augmenter leurs profits. Le pouvoir d'achat des salariés continuera de baisser et la précarité de s'aggraver. Que Chirac décide de changer de Premier ministre, seuls changeront les discours, pas la politique anti-ouvrière. Ils trouveront même le moyen de rejeter sur l'électorat populaire et sur le "non" la responsabilité des mesures d'austérité pour les salariés.

    Le ministre de l'Economie, Thierry Breton, a commencé le soir même du référendum en parlant de la difficulté accrue de sa tâche dans les instances européennes. Comme si l'électorat populaire avait des raisons de faciliter son travail de représentant des intérêts patronaux !

    Pour Marie-George Buffet, la victoire du "non" se situe "dans la dynamique de rassemblement populaire qui évoque les grands moments du Front populaire ou de mai 68". Pour elle, en juin 36, l'entente des partis de gauche était identique à la vague de grèves et aux occupations d'usines qui ont fait trembler le grand patronat. Mais le gouvernement de Front populaire a surtout servi à lui sauver la mise en arrêtant le mouvement. En 1968, la "dynamique de rassemblement" ne s'est pas du tout manifestée dans les urnes, dont a surgi au contraire une très forte majorité de droite, mais dans les luttes et dans la grève générale.

    Pour changer le sort des travailleurs, le "non" ne changera quelque chose que s'il redonne espoir aux travailleurs au point qu'ils se donnent les moyens de se battre non seulement contre un texte de Constitution, mais contre le grand patronat en chair et en os, dans les entreprises. La course au profit, responsable du chômage et des salaires insuffisants, ne vient pas d'un texte constitutionnel mais de la mainmise des possesseurs de capitaux sur toute l'économie.

    Les combinaisons politiques qui s'échafaudent aussi bien à droite qu'à gauche visent, d'une manière ou d'une autre, à désarmer les travailleurs.

    Alors, le moment de joie fugitif de la soirée électorale passé, c'est de cette capacité des travailleurs à passer à l'offensive contre le patronat dont dépend notre avenir.

    Arlette Laguiller
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par azazovkyl » 30 Mai 2005, 22:20

Personnellement je ne pense pas que la lutte de classe se résume à la lutte des travailleurs contre le patronat. La lutte de classe c'est la défense des droits des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, des retraités. C'est le combat pour la fin du système de la propriété privée des moyens de production. C'est un combat contre une classe qui contrôle les institutions et les Etats...
En tout cas pour tout ça il ne faudra compter sur aucun parti électoraliste. Il ne faudra compter que sur nous même pour se battre pour nos droits dans les assemblées générales, pour que nos voix soient entendus et respecté et faire disparaître tous les technocrates et bureaucrates de la vie politique.
Vive la démocratie politique, vive l'Internationale.
azazovkyl
 
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Message par azazovkyl » 31 Mai 2005, 01:50

je faisais juste la remarque que c'est toujours la même rengaine
bla bla bla les travailleurs bla bla bla les patrons...
azazovkyl
 
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Message par artza » 31 Mai 2005, 04:53

Ben oui mon colon. Tant qu'y aura des travailleurs et des patrons...

Vive la lutte des travailleurs c'est quand même mieux comme "blabla" que Vive la Nation, la République et la démocratie politique que tout le monde glorifie de M-G Buffet à J-M Le Pen!
Franchement Azazovkyl,entre nous tu penses vraiment que LO s'en fiche de la défense des droits des travailleurs etc...
l'excès polémique risque de te faire passer pour un imbécile ce que tu n'es pas.
artza
 
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Message par emman » 31 Mai 2005, 10:20

(Zelda @ mardi 31 mai 2005 à 06:46 a écrit :
(Azazovkil a écrit :La lutte de classe c'est la défense des droits des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, des retraités.


"Chômeur, c'est pas mon métier" disait un très beau slogan de la CGT.
Jeune, c'est un statut disons, précaire aussi (malheureusement pour le coup puisqu'on ne reste pas jeune à vie :smile: )
Et retraité, c'est aussi en probabilité très souvent un travailleur à la retraite ; D'ailleurs, pour les travailleurs combattifs, ça laisse plus de temps pour militer (j'en connais, militants politiques ou syndicalistes qui s'activent dans les Unions Locales).

Dans cette longue liste, tu as oublié les sans-papiers, qui sont parfois (souvent ?) des travailleurs clandestins malgré eux...

Ben tu vois donc que travailleurs, c'est le point commun de tous ces gens de milieux populaires à qui l'on veut s'adresser... Tu le trouves réducteur, alors qu'il est au contraire fédérateur.

Mais cependant Azazovkyl a raison la lutte des classes ne se résume pas à la lutte des travailleurs contre les patrons, mais aussi et surtout , ces derniers temps, à la lutte des patrons contre les travailleurs...
emman
 
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Message par logan » 31 Mai 2005, 12:07

(azazovkyl @ mardi 31 mai 2005 à 02:50 a écrit : je faisais juste la remarque que c'est toujours la même rengaine
bla bla bla les travailleurs bla bla bla les patrons...
Voilà maintenant que les proches du PT (Parti des TRAVAILLEURS) reprochent à LO de parler des travailleurs!

On aura tout vu :wacko:
logan
 
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Message par Koceila » 31 Mai 2005, 12:35

Moi je crois que azazovkyl c'est trompé de site, je suis sûr qu'au site du medef ses théories (nouvelles?) seront trés appréciées! Ben voyont! se ne sont pas les gentils patrons qui délocalisent pour payer les méchants ouvriers moins chers mais non! et de nous envoyer tout le bla bla habituel servi depuis des décennies par les serviteurs du patronat!

Et voilà toutes ces bonnes ames qui viennent brandissant leur épée tels des croisés modernes, attaquant vaillamant le site des amis de LO, et se faire les chantres du patronnat et brandir leur bouclier immaculés (pas conception) contre les méchants révolutionnaires que nous sommes...........peut-être que ces fières chevaliers pourront espérer des émoluments, une reconnaissance éternelle, qui sait leur nom gravé dans les étoiles .......peut-être une petite place au panthéon, mais les places sont cheres et n'est pas Nietche qui veut!
Koceila
 
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