Le PCF, porté par la campagne du non, se divise déjà sur 200

par **faupatronim** » 27 Mai 2005, 10:59

(Liberation @ vendredi 27 mai 2005 a écrit :Le PCF, porté par la campagne du non, se divise déjà sur 2007

«Pôle de radicalité», autonomie ou alliance avec le Parti socialiste ?
Par Pascal VIROT

Transformer l'essai. Que la Constitution européenne soit rejetée ou pas dimanche, Marie-George Buffet, qui aura été la principale fédératrice du non de gauche durant cette campagne, se verra proposer un nouveau défi : rassembler cette gauche antilibérale jusqu'aux élections présidentielle et législatives de 2007. Deux années pour entretenir la mayonnaise. Mais déjà, des voix discordantes se font entendre sur les objectifs à atteindre. Certes, toutes les sensibilités communistes et elles sont nombreuses se rejoignent pour dire que le premier effort à fournir sera d'élaborer un traité européen alternatif. La secrétaire nationale du PCF a d'ailleurs souhaité que «la gauche tire les enseignements de la mobilisation (...) pour une autre Europe».

Le porte-parole du parti, Patrice Cohen-Séat, explique, rien de moins, que la gauche «devra faire des propositions pour que le Président et le Premier ministre exécutent le mandat que les Français leur auront donné». En partant du principe, bien sûr, que cette procuration vaut pour une Europe antilibérale, puisque c'est cette petite musique qui aura accompagné le succès du non. Le refondateur Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis, y ajoute un codicille : «Une seule Constitution et pas un texte fourre-tout, et des traités sociaux sortant l'Europe du carcan de Maastricht.»

«Formidable espoir». C'est sur la stratégie pour 2007 que les avis divergent le plus profondément. Tous acquiescent quand Buffet prédit, lyrique, que si le non l'emporte, «c'est un formidable espoir, comparable à celui du Front populaire, qui se lèvera». Mais avec quel(le) candidat(e) pour porter cet «espoir» à la présidentielle ? Pour quelle stratégie ? Et avec quels partenaires ? Patrick Braouezec plaide pour que le scénario de cette campagne référendaire soit appliqué à 2007 : «C'est avec les comités locaux du non que nous devons travailler en laissant aux vraies gens le soin de faire de la politique.» Il ne s'agit donc pas de «s'enfermer dans une candidature communiste pur sucre», car «il ne faut pas que les partis le PCF, la LCR et certains socialistes confisquent la victoire du non». Fidèle à sa ligne de conduite, le chef de file des refondateurs plaide toujours pour un rassemblement à la gauche du PS, une sorte de «pôle de radicalité». Quitte à s'opposer aux socialistes.

L'analyse est complètement différente chez les amis de Robert Hue, qui jugent incontournable le rétablissement de relations privilégiées avec le PS. «Si on devait calquer le schéma de la campagne référendaire à 2007, ça ne me conviendrait pas. Ou alors nous aurons une candidature de témoignage, pseudo-radicale, réduite aux acquêts», explique Michel Maso, proche de l'ancien numéro 1 du PCF. Lui plaide pour une candidature étiquetée communiste à la présidentielle. Comme Alain Bocquet, patron des députés du PCF, qui revendique sa position d'«autonomiste» : «Nous ne pouvons pas nous cartelliser. Il ne faut pas un candidat de compromis avec la gauche du non, sinon on restreint notre rayonnement. Moi, je veux un rayonnement à 380 degrés.» Cette thématique identitaire est le socle des anciens proches de Georges Marchais, tel Nicolas Marchand qui voit néanmoins plus large : «Les électeurs socialistes ne sont pas condamnés ad vitam æternam au social-libéralisme.» Le clivage oui-non n'étant pas, selon lui, «insurmontable», l'appel aux sympathisants du PS lui paraît naturel. Histoire de «plumer la volaille socialiste».

Lettre. Entre ces deux tendances, la direction pencherait plutôt vers la première. L'expérience menée en Ile-de-France lors des régionales de 2004, où Marie-George Buffet a conduit avec un certain succès une liste composée de militants associatifs, altermondialistes et syndicaux, demeure, pour une bonne partie, le logiciel de la Place du Colonel-Fabien. Mais les dirigeants communistes savent que le chemin passe aussi par des accords d'appareils, aucune victoire électorale ne pouvant être remportée sans un PS fort. La numéro 1 communiste a d'ailleurs écrit il y a plusieurs semaines à François Hollande pour solliciter une entrevue. Elle attend toujours la réponse, mais il est vrai que la période actuelle ne favorise pas les dialogues fructueux entre partisans et adversaires du traité. Même, si lorsqu'ils se retrouveront, les divergences ne porteront pas seulement sur l'Europe. «Il s'agit aussi de refermer la parenthèse libérale ouverte en 1983», insiste Cohen-Seat.

«Pas aveugles». Sur cette ligne, le PCF peut se retrouver en phase avec la LCR, au risque de subir de plein fouet la même concurrence de l'extrême gauche qu'à la présidentielle de 2002. Mais peut-il compter sur ses nouveaux alliés d'aujourd'hui ? Patrice Cohen-Seat se veut pragmatique : «Nous ne sommes pas aveugles. Il n'y a pas un signe d'égalité parfait entre Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, Henri Emmanuelli, Jean-Luc Mélenchon et Laurent Fabius.» Et, surtout, les arrière-pensées sont très différentes.

par **Thomas** » 27 Mai 2005, 18:24

Besancenot , candidat unique de la gauche en 2007 , ça serait pas mal , non ?

par **Ottokar** » 28 Mai 2005, 07:30

(Thomas @ vendredi 27 mai 2005 à 19:24 a écrit : Besancenot , candidat unique de la gauche en 2007 , ça serait pas mal , non ?
Et si c'est Fabius, avec un bon accord sur les législatives en suivant, candidat unique soutenu par MG Buffet, Bové et tutti quanti, unique "pour ne pas refaire un 21 avril", sera-t-il aussi le "candidat unique" de... Besancenot ?

Le PCF, porté par la campagne du non, se divise déjà sur 200

Qui est en ligne ?