(Barikad @ mercredi 11 mai 2005 à 08:25 a écrit : (Caupo @ mercredi 11 mai 2005 à 08:15 a écrit : (Barikad @ mercredi 11 mai 2005 à 03:40 a écrit : [quote=" (Caupo @ mardi 10 mai 2005 à 22:01"]
Ils en ont pas marre de porter des cornes les Lcristes?
si...
C'est très dur...
Mais pour ta consolation ma grande mère disait que les cornes sont comme les dents, ils font mal quand ils sortent mais après ils aident à manger...
Elle était quelqu'un de cynique et désabusée mais connaissait bien la vie.
Peut-être que quelques postes subalternes dans des élections pourries pourront faire l'affaire?
Je ne parle pas de toi, mais les politiques ont des logiques impitoyables.
Oui, mais franchement on en est pas là. Et combien de fois a t on prophetisé la fin de la LCR et son ralliement avec armes et bagages à la social democratie ? ... Et pourtant, elle tourne
D'accord la LCR en tant qu'organisation n'a jamais rejoint les descendants dégénérés de la social-démocratie, mais je ne crois pas que ce soit tout à fait la nature des critiques formulées ici... La participation à un gouvernement de gauche plurielle semble exclue jusque là. Le problème porte sur le contenu même des discours de la LCR, sur les idées défendues, moins que sur les affaires d'organisation. Et la tristesse, c'est que la tactique du parti large transforme la LCR en organisation centriste, c'est-à-dire dont le programme porte moins sur les revendications immédiates de la classe ouvrière que sur les illusions du réformisme. Bien sûr qu'il faut se battre avec les mesures d'urgence ! Mais cela n'a rien à voir avec une critique aseptisée du libre-échange...
Aujourd'hui il y avait un meeting de Besancenot à l'université de Nanterre, fidèle à l'image de la campagne de la Ligue. Les perspectives tracées étaient claires : on s'affiche comme anti-libéral et altermondialiste. C'est d'une timidité à pleurer !
Je vais paraitre un peu rude mais il ne faut pas prendre les gens pour des cons sous prétexte que la petite bourgeoisie a peur du souvenir de l'URSS. Cessons d'employer ces appellations cache-sexe et revenons-en au base du communisme révolutionnaire : défendre la perspective du socialisme et critiquer le capitalisme, au lieu de son avatar "libéral" du moment. Aujourd'hui Krivine voit ses campagnes des années 70 avec ce regret, qu'elles étaient gauchistes (dans l'émission sur les Trotskystes sur France Inter qui est passé y'a un bout de temps). S'il a peut-être raison en disant que la population ne pouvait pas le comprendre facilement, cela ne cautionne pas un discours politique encore moins radical que le PSU !
Le problème essentiel à axer toute sa propagande autour de la thématique du libéralisme, tant qu'on n'insiste pas sur la dictature économique de la bourgeoisie et qu'on en reste à la sphère politique, cela revient à défendre la toute-puissance de l'interventionisme, voire même le protectionisme connu au XXème siècle (où l'on confond allègrement acquis ouvriers avec réformes de la bourgeoisie). Et bien on ne peut pas résumer le socialisme à cela, c'est une nostalgie malvenue.
Pourquoi cette timidité ?
La LCR ne rejoint pas la social-démocratie, c'est certain, et une part importante de ses militants se reconnaissent dans l'étendard souhaité de la IVème Internationale des travailleurs. Mais au-delà de l'étiquette, il est quand même nécessaire de critiquer le fond politique qui évolue avec la nouvelle orientation tactique du "parti large anticapitaliste".
Alors oui, la LCR tourne. Mais différemment. Espérons juste qu'elle se débarasse de ces fantaisies stratégiques.