(Libération @ mardi 28 juin 2005 a écrit :Iter, un soleil à Cadarache
Le site de Cadarache, dans le sud de la France, a été choisi pour l'implantation du réacteur thermonucléaire expérimental Iter, de préférence au site concurrent proposé par le Japon, annoncent mardi les pays associés à ce projet de dix milliards d'euros.
Par D'après AFP
Cette fois, c'est sûr: les partenaires du projet Iter ont signé mardi à Moscou une déclaration commune par laquelle ils choisissent la France, avec son site de Cadarache dans le sud, pour accueillir ce réacteur expérimental de fusion nucléaire, un programme de 10 milliards d'euros étalés sur trente ans. «Par cette déclaration, le site de la France est choisi», a déclaré la porte-parole du commissaire européen à la Science et à la Recherche, Antonia Mochane lors de la cérémonie de signature.
Cette décision met fin à des mois de compétition acharnée entre le Japon et l'Union européenne. Tokyo, soutenu par Washington et Séoul, s'était battu bec et ongles pour défendre jusqu'au dernier moment le site de Rokkasho-mura, dans le nord de l'archipel, mais le gouvernement japonais avait laissé entendre la semaine dernière qu'il allait retirer sa candidature. Au terme de cet accord, le «pays hôte» assumera 50% des coûts de construction du réacteur, estimés à 4,2 milliards d'euros, tandis que le pays «non hôte» n'en financera que 10% et obtiendra la direction de la gestion d'Iter.
Promesse d'obtenir un jour une énergie propre et illimitée pour les uns, délire technologique qui va engouffrer quelque 10 milliards d'euros sur trente ans pour ses adversaires, Iter abritera pendant plusieurs décennies un programme international de recherche sur la fusion nucléaire contrôlée. Solution de rechange à la fission nucléaire utilisée dans les centrales actuelles pour produire de l'énergie, la fusion thermonucléaire contrôlée a l'ambition de reproduire ce qui se passe au cœur du Soleil.
Pendant des années, les scientifiques ont tenté sans succès jusqu'ici d'obtenir ce processus par lequel les noyaux de deux atomes de deutérium (isotope lourd de l'hydrogène) se fondent pour former du tritium (autre isotope, léger celui-ci, de l'hydrogène), en dégageant une grande quantité d'énergie. Malgré plus de trente ans d'efforts, ce processus est loin d'être maîtrisé, et il faudra plusieurs décennies d'expériences avant de déboucher un jour sur une production commerciale d'électricité.
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