par interluttant » 25 Mars 2005, 14:03
Quijote : je ne reprocherait jamais à un travailleur qui a une conscience de classe, qui est proche de LO, d'aller voter "non".
Ne pas donner la consigne de vote d'aller voter "non" n'est pas la même chose que de faire campagne contre ceux qui veulent voter "non". Depuis le 10 mars de plus en plus de personnes veulent voter "non" pour dire "non" à Chirac ? mais qu'ils le fassent ! Qu'ils le fassent avec toutes leurs illusions électorales.
Notre attitude devrait être celle qu'on adopte lors des seconds tours d'élections : nous n'interdisons pas les travailleurs de voter à gauche, simplement, nous leur expliquons en quoi cela ne sert à rien.
J'ai beaucoup aimé l'anecdote de Caupo.
Caupo n'a pas vraiment joué la politique de LO. Dire qu'il faut voter "non" au référendum pour dire "non" à Chirac, c'est la politique de la LCR. Faire cela, c'est rabaisser la conscience politique des travailleurs. Caupo, si tes collègues ne savent pas quoi penser de tout ce bordel autour de la constitution, demande-leur ce qu'ils ont pensé du 10 mars et de quoi faire après. Pour ma part, je n'ai pas trouvé de meilleur façon de changer de sujet, que de dire que je n'irai pas voter au référendum.
Quijote, tu dis que ceux qui sont proche de nous et qui vont voter "non" vont le faire "sans illusions", je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est que si tu fais comme Caupo et que tu les décides à aller voter "non", tu créées des illusions.
Et même si tu ne milites pas pour le "non" mais que tu dis simplement, "j'irai aussi", tu renforces les illusions naissantes. D'ailleurs, à LO, on est bien conscient de ça, Arlette dans ses meeting, consacre une partie de son discours à essayer de tuer les illusions que cette consigne de vote va forcément faire naître !
Quant à l'argument qui consiste à dire que la quantité de "non" que Chirac va se prendre sur la gueule pourrait l'affaiblir, cela me fait penser à l'argument de ceux qui disaient qu'il fallait aller voter Chirac pour affaiblir Le Pen...
En cas de victoire du "non", à cause de Le pen - De Villiers (qui ont autant d'électeurs que LO le PT et la LCR et le PC réunis), le discrédit viendra des deux bords. La bourgeoisie gardera Chirac ou trouvera un autre Bonaparte.