En France, le chômage a atteint les 10 % dès octobre 2003

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Message par faupatronim » 23 Mars 2005, 23:05

(Le Monde @ 22 mars 2005 a écrit :En France, le chômage a atteint les 10 % dès octobre 2003, et non en janvier 2005



Les français ne sont pas totalement inconscients. Le gouvernement a beau leur asséner qu'ils se trompent, que leur pouvoir d'achat se porte mieux qu'ils ne le pensent, que le chômage va se résorber, jour après jour, les chiffres et l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) leur donnent plus d'arguments et alimentent leurs revendications.


Lundi 21 mars, l'institut statistique a publié ses chiffres corrigés du chômage pour l'année 2004. Et l'on y apprend que le taux de chômage a atteint la barre des 10 %, non pas en janvier 2005, comme on le croyait, mais en octobre 2003... Il y a seize mois, donc. Depuis, il est resté à ce niveau, avant de franchir un pas supplémentaire en janvier 2005 pour atteindre 10,1 % de la population active. Soit près de 2,8 millions de personnes. Cette révision, qui n'est pas marginale ­ en octobre 2003, les chiffres officiels du chômage faisaient état d'un taux de 9,7 % ­, intègre notamment "les premiers résultats de l'enquête de recensement de la population de janvier 2004", explique l'Insee.

Cette montée du chômage n'a épargné aucune catégorie socio-professionnelle, même si elle a plus fortement touché les ouvriers (12,3 % d'entre eux étaient à la recherche d'un travail en 2004 contre 10,8 % en 2003), peut-on voir dans l'"Enquête sur l'emploi 2004"de l'Insee, également publiée lundi 21 mars. Le taux de chômage des employés a, lui aussi, dépassé les 10 %, pour atteindre 10,2 % en 2004, contre 9,1 % en 2003. Celui des cadres est resté contenu, à 4,8 %, mais en hausse de 0,7 point par rapport à 2003.

Dans ce contexte, les jeunes s'en sortent une nouvelle fois mal : le taux de chômage des 15-29 ans a bondi de près d'un point, passant de 16,5 % en moyenne en 2003 à 17,4 % en 2004. La fin des emplois jeunes et, de manière plus générale, le recul des emplois aidés a, sans conteste, participé à ce phénomène. Qui plus est, "en baisse régulière depuis 1998, le sous-emploi -qui concerne essentiellement les femmes- est reparti à la hausse entre 2003 et 2004 : près de 1 260 000 personnes ayant un emploi travaillent moins qu'elles ne le souhaiteraient, soit environ 60 000 de plus qu'en 2003", note l'Insee.


NOMBREUSES INCERTITUDES

Les derniers chiffres de l'Insee ne vont pas aider Jean-Pierre Raffarin à vendre aux Français sa "positive-attitude" pour l'avenir. Le 16 mars, alors que la grogne sur le pouvoir d'achat enflait, l'Insee avait déjà donné de la matière à leurs revendications, en révélant que le salaire moyen net, c'est-à-dire corrigé de l'inflation, avait reculé de 0,3 % en 2003 (Le Monde du 16 mars 2005).

Les experts de l'Institut soulignaient alors que la baisse du pouvoir d'achat avait particulièrement touché les employés et les cadres : en 2003, elle a été de 1,1 % pour les premiers et de 0,8 % pour les seconds. Les ouvriers n'ont pas été épargnés, mais leur perte de pouvoir d'achat a été limitée à 0,2 %. Le même jour, on apprenait aussi que le nombre de RMIstes avait augmenté de 9 % en 2004. Bref, autant d'indicateurs économiques qui confirment l'impression de nombreux Français qu'ils vivent moins bien aujourd'hui qu'hier.

Dans ce contexte, Thierry Breton, le nouveau ministre de l'économie et des finances, va avoir du mal à convaincre de la crédibilité de ses prévisions pour 2005 et 2006, qu'il présentait, lundi, devant la vingtaine d'économistes de la Commission économique de la nation, à Bercy. Il annonce une croissance qui serait comprise entre 2 % et 2,5 % cette année ­ contre 1,9 %, en moyenne, pour les experts de la commission ­ et qui permettrait de créer 120 000 emplois. Certes, M. Breton a revu à la baisse ses prévisions en la matière : le budget 2005 est construit sur une hypothèse de 190 000 créations d'emplois. Quoi qu'il en soit, il semble aujourd'hui encore optimiste.

En 2004, à titre de comparaison, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,5 % et l'économie n'a créé que 17 200 postes. Il y a toujours un décalage entre le moment où l'activité reprend et celui où les entreprises se mettent à embaucher. Mais les incertitudes qui pèsent sur l'économie ­ notamment celles qui concernent le prix du pétrole, l'évolution de la situation américaine ou encore de l'euro ­ restent nombreuses.

Virginie Malingre
faupatronim
 
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