par emma-louise » 28 Fév 2003, 04:50
Le 5 mars: Agir contre la guerre !
"Des livres, pas des bombes"
Le mouvement antiguerre mobilise aussi la jeunesse. Un camarade des JCR nous explique ce qu'il en est.
ONU ou pas, cette guerre on n'en veut pas !" Voilà l'un des slogans que l'on pouvait entendre dans le cortège des collectifs contre la guerre à Paris. La conscience du caractère barbare de la guerre est en train de progresser. Les jeunes ont de moins en moins d'illusions : cette guerre sera une guerre pour le pétrole. C'est armés de cette seule conviction que de plus en plus de lycéens et d'étudiants s'investissent dans la construction de collectifs sur leur lieu d'études ou sur leur quartier : nous pouvons et nous devons tout faire pour stopper cette guerre.
Et les initiatives se multiplient. Le 5 février, une soixantaine de lycéens occupaient un centre de recrutement à Paris. Le gouvernement CRS (Chirac, Raffarin, Sarkozy) a répondu par la répression et l'évacuation policière. Et il est fort probable que de telles mesures contre le mouvement antiguerre se multiplient au fur et à mesure que la guerre approche. Des actions semblables ont déjà eu lieu aux Etats-Unis. Et depuis peu, en Italie, de nombreux jeunes participent aux opérations de blocages des trains qui transportent du matériel militaire étatsunien. La mobilisation est en train de prendre de l'ampleur. C'est un véritable mouvement international qui est en train de se construire en ce moment.
Le 15 février a été l'occasion pour des dizaines de milliers de jeunes de manifester pour la première fois. Cela peut être très prometteur pour l'avenir si les étudiants et les lycéens trouvent le moyens de s'organiser collectivement, d'agir au quotidien contre la guerre. C'est ce dont il a été question pendant le meeting qui a eu lieu le soir du 15 février et qui a rassemblé plus de 250 jeunes, à l'appel de la coordination des collectifs Agir contre la guerre. Le lendemain, une soixantaine de membres des comités des différentes régions se retrouvaient pour débattre des perspectives du mouvement. Comment élargir la mobilisation, y compris en convaincant tous ceux qui ne se sont pas mobilisés contre la guerre le 15 février ? Comment faire le lien avec la lutte du peuple palestinien ? Comment convaincre que cette guerre nous concerne tous et qu'elle aura des conséquences concrètes dans nos vies quotidiennes ? Quels moyens se donner pour agir dans les facultés, les lycées et les entreprises ? Nous devons renforcer le sentiment au sein du mouvement que seule notre mobilisation pourra stopper cette guerre. Chirac, qui fait la guerre en Côte-d'Ivoire, ne s'oppose aux Etats-Unis que pour défendre les contrats de pétroliers français comme Total en Irak.
C'est un combat sur le long terme qui est engagé et tous les participants ont déjà décidés de se revoir le 22 mars pour constituer une coalition nationale des collectifs contre la guerre. C'est une étape indispensable pour construire le mouvement le plus large possible, véritablement ancré sur les lieux de vie et d'études.
Objectif: 5 mars
La première étape des collectifs contre la guerre ne pouvait être que de rejoindre l'appel des étudiants étatsuniens pour le 5 mars. La Coalition nationale des jeunes et des étudiants pour la paix (NYSPC) a lancé il y a quelques semaines un appel intitulé "Des livres, pas des bombes !". Dans ce cadre, l'ensemble des organisations qui font partie de la coalition appelle les étudiants étatsuniens à la grève pour exiger de leur gouvernement :
- "D'en finir avec sa poussée belliciste et avec les sanctions frappant le peuple irakien ;
- "De subventionner l'éducation pour assurer l'accès de tous à une éducation de haut niveau ;
- "D'utiliser les fonds militaires pour éliminer la pauvreté et pour bâtir la paix ici et ailleurs."
Cette journée du 5 mars doit être une étape pour développer la mobilisation. Alors que la période des manoeuvres diplomatiques s'achève pour laisser la place aux bombardements, le prochain objectif doit être à la hauteur de la situation. En cas d'attaque sur l'Irak, la réaction doit être immédiate. Le soir même : manifestation dans toutes les villes et grève générale sur les facs et les lycées !