Les violences policières alléguées en hausse de 18,5 % en 2

Message par faupatronim » 09 Mars 2005, 15:10

(Le Monde @ 9 mars 2005 a écrit :Les violences policières alléguées en hausse de 18,5  % en 2004



L'an passé, les services de police ont reçu 724 plaintes relatives à des violences qui auraient été commises par les forces de l'ordre. Le ministre de l'intérieur a rappelé à tous les policiers qu'il fallait "proportionner l'usage" de la contrainte.


En juin 2003 , pendant la Fête de la musique, un homme d'une trentaine d'années a eu la mauvaise idée de prendre en photo un policier et deux adjoints de sécurité, attablés à la terrasse d'un café parisien. Les trois hommes lui ont réclamé la pellicule ; le photographe amateur a refusé. Il a été emmené sans aucune justification au commissariat où il a reçu un coup de poing à la mâchoire. Après enquête, le policier responsable de ce dérapage a été suspendu.

La "police des polices" a plus de travail que jamais. L'année 2004 a été marquée par une augmentation de 18,5 % des violences policières illégitimes alléguées, traitées par l'inspection générale des services (IGS) - qui couvre Paris et les trois départements de la petite couronne - et par l'inspection générale de la police nationale (IGPN), compétente sur l'ensemble du territoire. Cette dernière ne peut être saisie directement par les particuliers, contrairement à l'IGS.

Cette hausse spectaculaire, inédite par son ampleur, ne fait que confirmer une tendance lourde. Elle intervient après celle constatée en 2003 (+ 9,1 %) et constitue la septième année consécutive d'aggravation de ces violences illégitimes. En 2004, le total des saisines s'élève à 724, contre 611 en 2003, 560 en 2002 et 517 en 2001. Ces faits, qui peuvent être antérieurs de quelques mois à 2004, représentent un peu moins de 40 % de l'ensemble des enquêtes administratives et judiciaires ouvertes par l'IGPN et l'IGS l'an passé. Dans trois cas sur quatre environ, ces violences se produisent lors d'interventions sur la voie publique.

MANQUE D'EXPÉRIENCE

Pour expliquer ce phénomène, l'institution policière rappelle tout d'abord qu'elle sanctionne, plus que toute autre, les dérapages de ses fonctionnaires. L'année 2004 a été marquée sur ce point par une hausse de 21 % de l'ensemble des sanctions disciplinaires, parmi lesquelles 59 cas de violences illégitimes avérées (soit 6 de moins qu'en 2003). Ensuite, l'IGPN rappelle la dangerosité du métier de policier. "Il y a deux solutions : soit on y va et le risque de confrontation est réel dans la lutte pour la maîtrise du territoire, soit on reste chez soi et on tourne la tête, explique son directeur général, Daniel Herbst. Mais ça, ce n'est pas la philosophie actuelle."

Dans son rapport présenté le 2 mars, l'Observatoire national de la délinquance (OND) expliquait à ce sujet que, pour la deuxième année, consécutive, le nombre de violences à dépositaires de l'autorité a été supérieur à 20 000 en 2004, alors qu'il n'était que de 11 422 en 1996. Sont inclus dans cette rubrique les faits de rébellion, souvent mis en avant par les policiers au cours d'interventions litigieuses.

Par ailleurs, la montée de la violence dans la société s'observerait aussi chez les policiers, à en croire certains cadres. En huit ans, les atteintes à l'intégrité physique ont augmenté de 72 %, souligne l'OND. "Les policiers sont affectés par un climat général, explique un haut responsable policier. Comment imaginer qu'ils puissent y échapper ?" D'autant plus que se pose, une fois encore, la question de la faiblesse de l'encadrement. Plus de 80 % des faits allégués traités par la "police des polices" se sont produits à Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne. Or l'écrasante majorité des policiers qui travaillent dans ces départements viennent de province. Naturellement, ils ne maîtrisent pas le langage et ne décryptent pas les attitudes des jeunes gens qu'ils contrôlent. Le manque de policiers expérimentés à leur côté, sur le terrain, est criant.

"Nous avons recruté depuis six ans des dizaines de milliers de policiers, c'est la génération baby-boom, explique Daniel Herbst. Beaucoup d'anciens sont partis à la retraite pendant ce temps. C'est pour y remédier qu'on a adopté la réforme des corps et carrières." La composante déontologie a par ailleurs été renforcée dans le cursus de formation des gardiens de la paix. Des exercices de simulation, inspirés de bavures réelles, sont organisés dans les écoles.

La situation a été jugée suffisamment alarmante au ministère de l'intérieur pour que Dominique de Villepin adresse un long message écrit à tous les fonctionnaires de police, le 25 février, sous l'intitulé "Une police professionnelle, appréciée des citoyens et davantage respectée." Il leur a rappelé les contours du "visage de la loi"qu'ils doivent incarner : "Sa rigueur certes, mais aussi ses principes d'humanité, d'égale dignité de tous, de compréhension des situations particulières, en toutes circonstances."

M. de Villepin a insisté sur la nécessité "de proportionner l'usage du recours à la force". Cette proportionnalité doit être facilitée par le développement des armes non létales comme le flashball. "La nécessité de votre action est mieux comprise, l'application de la loi mieux acceptée, quand le citoyen, français ou étranger, a l'assurance qu'il fait l'objet d'un traitement courtois, non discriminatoire et justifié par les circonstances", a rappelé le ministre aux policiers.

Piotr Smolar
faupatronim
 
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Message par Barikad » 09 Mars 2005, 15:18

a écrit :Dans son rapport présenté le 2 mars, l'Observatoire national de la délinquance (OND) expliquait à ce sujet que, pour la deuxième année, consécutive, le nombre de violences à dépositaires de l'autorité a été supérieur à 20 000 en 2004, alors qu'il n'était que de 11 422 en 1996. Sont inclus dans cette rubrique les faits de rébellion, souvent mis en avant par les policiers au cours d'interventions litigieuses.

Le délit de rebellion est une vraie infamie juridique qui permet de justifier toute les bavures ! Le simple fait de regarder un policier dans les yeux suufit pour que celui ci estime qu'il y a "rebellion"...
Barikad
 
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Message par Valiere » 09 Mars 2005, 16:35

Et cela coûte cher : ma fille apris quinze jours avec sursis et sa copine RMI élevant seul son gamin, la même chose avec en plus 600 € d'amendes...
Au moment d'un contrôle musclé un flic lui avait : toi la noire, elle avait osé répondre et vous le blanc!?
Valiere
 
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