A propos de la situation au Liban

Dans le monde...

Message par Barikad » 02 Mars 2005, 21:48

(guévariste @ mercredi 2 mars 2005 à 20:05 a écrit : Rien à attendre de ce que s'y passe, les Etats-Unis et Israel ont assassiné Hariri pour déstabiliser la Syrie, et le Hezbollah qui est leur protégé sur place ( d'une pierre deux coups : les Chiites, et les Syriens !), et les foules se vautrent dans la manipulation, répondant par leur comportement exactement à ce qu'attend l'impérialisme Américain dans la région !
Désintérêt total à avoir d'un évènement où Washington tire les ficelles de bout en bout ( peut-être que Chirac y a mis son grain de sel aussi, car Hariri était son protégé, mais certainement pas la Syrie, pour laquelle ceet assassinat intervient au pire moment, et ne lui sert à rien, puisque ce sont ses sbires qui sont au pouvoir !) ;)
Plus serieusement, on ne sait absolument pas qui est derriere l'attentat ayant couté la vie au milliardaire Harriri, mais ce qui est certain par contre, c'est que les imperialisme americain et francais s'agientent dans la region, et que ce sont, une fois de plus, les peuples qui en feront les frais.
Barikad
 
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Message par Crockette » 02 Mars 2005, 22:57

Guévariste a peut-être raison...
Crockette
 

Message par emman » 03 Mars 2005, 13:01

Lutte Ouvrière n°1909 du 4 mars 2005

a écrit :Liban L'indépendantisme libanais et les responsabilités de l'impérialisme français

Lundi 28 février, en annonçant sa démission, le Premier ministre libanais Omar Karamé a pris de court une opposition qui avait annoncé vouloir tenir la rue contre lui et son gouvernement. Mais la crise ouverte par l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février à Beyrouth, ne fait sans doute que commencer.

L'assassinat de cet ancien Premier ministre, qui avait de bonnes probabilités de le redevenir, a donné aux différents partis et personnalités dénonçant la présence syrienne au Liban l'occasion de faire l'unité. Dimanche 27 et lundi 28 février, alors que le Parlement s'apprêtait à ouvrir un débat sur l'attentat, ils ont réussi à rassembler des dizaines de milliers de leurs partisans dans les rues de la capitale libanaise.

La Syrie mise en cause

Ainsi, la situation créée par l'attentat contre Rafic Hariri, le soutien des États-Unis et de la France encouragent tous ceux qui, au nom de "l'indépendance" du Liban, réclament un retrait des troupes syriennes stationnées dans le pays, accusant le régime de Damas d'avoir commandité cet assassinat.

Bien sûr, les conditions dans lesquelles l'attentat a été préparé indiquent que ses auteurs disposaient d'importants moyens et de larges complicités, sans doute à un niveau élevé, auprès de diverses autorités. Cela permet de montrer du doigt les services secrets libanais et syriens, et au-delà le régime de Damas et le gouvernement libanais pro-syrien d'Omar Karamé et du président Émile Lahoud.

Mais si les services secrets syriens semblent en effet coutumiers de ce type d'opération, dans la région ils ne sont pas les seuls, ni les seuls présents au Liban. Et puis, même si l'on retient l'hypothèse d'une action de certains services syriens, on peut se demander s'ils ont vraiment agi avec l'assentiment de leurs dirigeants politiques ou s'ils ont agi de façon autonome. Il est possible que le dirigeant syrien Assad lui-même ne contrôle pas tout à fait ses propres services, que certains de ceux-ci obéissent aux calculs d'un clan du régime contre un autre, voire à d'autres commanditaires.

En tout cas on voit mal pourquoi le régime de Bachar El Assad lui-même aurait ordonné le meurtre d'Hariri. Celui-ci, au pouvoir pendant des années, s'était montré coopérant avec la Syrie. Même dans l'opposition au gouvernement dit "pro-syrien" de Karamé, il affirmait sa volonté de dialoguer avec celle-ci pour alléger sa tutelle. Au contraire, l'attentat a cimenté l'unité contre la présence syrienne, avec le soutien des États-Unis et de la France.

Si donc l'éventail des auteurs possibles de l'attentat est large, celui de ses commanditaires possibles l'est encore plus, et on peut les chercher y compris du côté d'Israël ou de services occidentaux qui voudraient mettre en difficulté le régime syrien, au moment justement où le président américain Bush pointe du doigt la Syrie et l'Iran et affiche son rapprochement avec la France sur les questions du Proche et du Moyen-Orient.

Si dans la période qui vient le Liban est déstabilisé, ce ne sera donc peut-être pas sans rapport avec la situation dans le reste du Moyen-Orient, ni sans rapport avec les desseins et les calculs des grandes puissances et en premier lieu des États-Unis, englués en Irak.

Des conflits latents laissés par l'impérialisme

Il faut rappeler que le Liban n'existe comme pays séparé de la Syrie que parce que la puissance coloniale française a cru bon, au lendemain de la Première Guerre mondiale, de diviser pour régner en créant deux pays là où il n'y en avait qu'un. En outre, le Liban lui-même était pourvu d'un régime multi-confessionnel assurant la prééminence de la bourgeoisie chrétienne, traditionnellement alliée de l'impérialisme français, sur les autres communautés sunnite, chiite et druze.

Le colonialisme français a ainsi jeté les bases de conflits possibles, d'abord entre le Liban et la Syrie, ensuite au sein même du Liban, entre les différents clans confessionnels se disputant le pouvoir.

Il faut rappeler aussi que les sources de l'actuelle présence syrienne au Liban remontent à l'année 1976. Alors qu'une guerre civile mettait aux prises la droite et l'extrême droite chrétiennes libanaises d'une part, le camp dit "palestino-progressiste" d'autre part, celui-ci était en passe de remporter la victoire. L'armée syrienne intervint alors à l'appel de la droite chrétienne pour protéger celle-ci et maintenir un certain équilibre des forces. La guerre se compliqua ensuite du fait des diverses interventions israéliennes, mais l'armée syrienne resta. Avec le soutien des autres États arabes, notamment de l'Arabie saoudite, et l'accord tacite ou ouvert des dirigeants occidentaux, la Syrie se montra la principale garante d'un certain statu quo et du maintien de l'équilibre traditionnel entre les diverses communautés.

La bourgeoisie chrétienne qui domine le pays n'en critique pas moins périodiquement la "tutelle" syrienne, et peut même trouver pour cela un soutien dans le reste de l'opinion, du fait du caractère militaire et policier du régime d'Assad et de sa présence au Liban. Cela ne l'empêche pas de savoir recourir à la protection de l'armée syrienne lorsqu'elle en a besoin.

Mais tout cet équilibre est fragile, alors que la situation économique du pays s'aggrave, la grande bourgeoisie chrétienne et sunnite étalant une richesse insolente face à la misère des masses populaires ou des centaines de milliers d'ouvriers syriens venus travailler au Liban, qui vivent dans des conditions misérables et sont souvent pris à partie comme s'ils étaient responsables des tares du régime d'Assad.

Au moment où non loin de là, en Irak, les affrontements prennent de plus en plus le caractère d'un conflit entre groupes chiites et groupes sunnites, les uns ayant le soutien de l'Iran et les autres de la Syrie, il ne faudrait donc peut-être que peu de choses pour que, au Liban, les conflits inter-confessionnels ne ressurgissent. C'est peut-être ce que certains cherchent sciemment à provoquer. C'est peut-être aussi ce que le pseudo-indépendantisme de la bourgeoisie libanaise contre la Syrie, appuyé par l'impérialisme américain et français, risque de rallumer.

André FRYS
emman
 
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Message par emman » 08 Mars 2005, 14:41

a écrit :Grande manifestation pro-syrienne à Beyrouth à l'appel du Hezbollah

BEYROUTH (AP) - Aux cris de "Beyrouth est libre! Dehors l'Amérique!", au moins 50.000 protestataires pro-syriens se sont rassemblés mardi sur une place du centre de la capitale libanaise, à l'appel du Hezbollah, pour manifester contre l'"ingérence" étrangère dans le pays du Cèdre et contre une vague de rassemblements hostiles à Damas.

Les organisateurs ont dénoncé l'attitude des Etats-Unis, qui réclament avec la France notamment le retrait total des forces syriennes du Liban.

Cette manifestation pro-syrienne est organisée à l'appel du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. Le parti chiite entend ainsi apporter son soutien à Damas, dénoncer la résolution 1559 des Nations unies et poursuivre la "résistance" contre Israël. Le Hezbollah est le dernier parti politique libanais à disposer d'une imposante milice armée.

Des haut-parleurs ont été installés sur la place tandis que des chiens fouillaient le secteur ainsi que le système des égouts à la recherche d'éventuels engins explosifs avant la manifestation prévue dans l'après-midi.

Des grues ont hissé deux drapeaux géants aux couleurs rouge et blanche et frappés du cèdre du Liban sur les lieux de la manifestation où la sécurité était assurée par des hommes du Hezbollah. Sur l'un de ces drapeaux, flottaient en anglais les mots "Thank You Syria" (Merci la Syrie), sur l'autre, on pouvait lire "Non à l'ingérences étrangères".

Au moins 50.000 personnes étaient rassemblées sur la place et beaucoup d'autres affluaient encore de différentes régions du Liban. L'endroit est situé à quelques encablures de la place des Martyrs où l'opposition organise des manifestations depuis plusieurs jours pour exiger le retrait des 14.000 soldats syriens du Liban.

Lundi, lors du plus important rassemblement organisé contre Damas, plus de 70.000 personnes ont manifesté aux cris de "Liberté! Souveraineté! Indépendance!" dans le centre de Beyrouth. Elles ont défilé vers les lieux de l'attentat qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri le 14 février. AP
emman
 
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Message par emman » 08 Mars 2005, 16:31

L'article du Monde.fr

a écrit :Manifestation prosyrienne massive à Beyrouth
LEMONDE.FR | 08.03.05 | 15h04

Plus de 100 000 personnes affluaient de toutes parts mardi vers le centre de Beyrouth, à l'appel des partis pro-syriens, notamment Amal et le Hezbollah chiites, peu avant le début prévu de la manifestation, selon une estimation des correspondants sur place. Une source officielle libanaise avançerait même le chiffre de un million et demi de personnes.

Les partis libanais prosyriens se livraient, mardi 8 mars, à une vaste mobilisation pour assurer une participation sans précédent à une manifestation prosyrienne à Beyrouth, alors que se poursuivaient les préparatifs pour un repli militaire syrien.

Deux heures avant le début de la manifestation sur la place Riad Solh, l'endroit était déjà noir de monde. Une immense banderole couvrait la façade d'un immeuble de la place, proclamant "Merci à la Syrie".

Plusieurs milliers de véhicules, dont quelque 600 bus de tourisme, ainsi que des minibus, ont été affrétés par le Hezbollah et Amal (chiites) et les partis laïcs prosyriens pour transporter les participants. Les véhicules ont fait la tournée des villes et des villages pour faire le plein de manifestants, puis les ont regroupés dans certains points de la vallée de la Bekaa, à Nabatiyeh et à Tyr au Liban sud, des régions à majorité chiite.

A Chtaura, le noeud routier de la Békaa, le correspondant de l'AFP a estimé à quelque 5 000 le nombre de véhicules qui se dirigeaient vers Beyrouth. Toute la nuit, des véhicules munis de haut-parleurs ont fait la tournée des villages du Liban sud et de la Bekaa pour appeler la population à manifester.

Les municipalités et élus locaux ont été mis à contribution pour l'affrètement des véhicules et la mobilisation de la population de la Bekaa, qui semble répondre à l'appel à l'exception de villages de l'ouest de la Bekaa, où l'ex-premier ministre assassiné le 14 février, Rafic Hariri, jouissait d'une importante influence.

"OCCUPER LE TERRAIN"

A Saïda, chef-lieu du Liban sud, une file de véhicules, venus de différents villages, bloquaient la circulation sur trois kilomètres sur le boulevard principal. Plusieurs points de ralliement ont été installés dans la banlieue sud de Beyrouth, place-forte du Hezbollah. Les écoliers ont été libérés plus tôt, tandis que des commerces vont fermer pendant deux heures. De nombreuses familles ont également répondu spontanément à l'appel et se dirigeaient vers le centre de Beyrouth par leurs propres moyens.

"Nous allons manifester pour exprimer notre condamnation des résolutions de l'ONU et pour soutenir la résistance. Ni [le président américain George W.] Bush, ni l'ONU ne décidera quelle forme de vie et de gouvernement nous voulons avoir. Nous sommes contre l'intervention étrangère et l'intervention américaine", affirme un commerçant de 24 ans, qui a planté un drapeau à la porte de son magasin, et diffuse par haut-parleur des chants patriotiques et l'hymne national. "Nous respectons l'opposition, mais nous avons notre position et nous allons l'exprimer aujourd'hui dans la rue", affirme un autre commerçant, alors que Fatima, une mère de famille de 55 ans, indique qu'elle va manifester pour la première fois à l'appel du Hezbollah.

Le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a affirmé à la presse que "ce sera la manifestation la plus importante que le Liban aura connue et nous avons choisi la place Riad Solh, où se trouve un bâtiment de l'Onu, afin que le message parvienne à la communauté internationale".

Le Hezbollah et Amal ont décidé dimanche, avec le soutien de formations prosyriennes, d'occuper le terrain à Beyrouth après trois semaines d'attentisme, en annonçant une mobilisation contre "les ingérences étrangères au Liban et la résolution 1559" de l'ONU, qui exige un retrait syrien total.

Le commandement des armées libanaise et syrienne se réunit mardi à Damas pour fixer la date du début du repli de l'armée syrienne vers la Békaa, a indiqué le ministre libanais de la défense, Abdelrahim Mourad. "Le repli commencera très prochainement et toute l'opération ne prendra pas plus d'une semaine", a-t-il indiqué. Il a précisé en outre que les mouvements de troupes syriennes signalés lundi n'étaient que des préparatifs logistiques en vue du début du repli.

Avec AFP
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Message par pedro » 08 Mars 2005, 22:32

Les donneurs de leçon impérialistes ne manquent pas de culot! La France intervient encore régulièrement en Afrique, avec son armée (récemment en Côte d'Ivoire), elle dit quasiment aux Togolais, par la voix de mam, quels dirigeants ils doivent se choisir. Quant aux USA, point n'est besoin de rappeler quelles atrocités ils commettent, en ce moment, au nom de la prétendue libération d'un peuple! Ce sont ces états, parmi les plus grands brigands, les plus grands terroristes au monde, avec des moyens militaires pour servir leur brutalité et leur domination, autrement plus puissants que ceux de la Syrie, qui osent montrer du doigt un état Arabe dont ils ont, jusqu'à présent, toujours soutenu les dirigeants dictateurs!
La présence de la Syrie au Liban, si j'ai bonne mémoire, ne date pas d'hier. Elle remonte à la dictature d'affez el assad, grand protégé des impérialismes occidentaux, grand massacreur de son peuple, lors d'émeutes. Enfin, bon, vous savez ce que c'est : nos dirigeants occidentaux ne sont pas trop regardants sur la méthode de tyrans qu'ils ont souvent contribué à mettre en place, pourvu que ceux là maintiennent l'ordre dans leur pays... l'ordre impérialiste, bien sûr!
pedro
 
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