La faucille, le croissant et le bénitier
Politique
L'Assemblée institue l'enseignement du fait religieux à l'école
18/02
23:00 L'Assemblée nationale a adopté vendredi avec l'accord du gouvernement un amendement du député communiste Jean-Pierre Brard qui inscrit, au titre des orientations générales de l'école, l'enseignement du fait religieux.
Cet amendement, voté dans le cadre du rapport annexé au projet de loi sur l'avenir de l'école, qui en fixe les grandes orientations à venir, n'a cependant pas de valeur normative.
L'UMP, l'UDF, le PS, et le PCF ont voté pour. Seul parmi la trentaine de députés présents, Jean-Pierre Blazy (PS) a voté contre.
"L'enseignement du fait religieux est présent de manière diffuse dans les programmes de nombreuses disciplines sans être toutefois clairement défini ni réellement structuré", est-il écrit dans le texte.
L'amendement dispose donc que "dans le respect de la liberté de conscience et des principes de laïcité et de neutralité du service public, il convient d'organiser, dans l'enseignement public, la transmission de connaissances et de références sur le fait religieux et son histoire".
Son adoption a donné lieu à un débat passionné et relativement consensuel. Le ministre de l'éducation nationale François Fillon a estimé qu'il fallait "enclencher la dynamique de l'enseignement du fait religieux à l'école". Selon lui l'amendement proposé "correspond à une démarche équilibrée et respectueuse".
"C'est un ajout à la culture scolaire qui permettra de lutter contre toutes les formes d'ostracisme et de racisme qui se nourrissent de l'incompréhension et de la méconnaissance de l'Histoire de notre société", a-t-il fait valoir.
"Ce n'est pas parce que c'est difficile qui ne faut pas le faire" a renchéri Pierre-André Périssol (UMP) tandis que Pierre-Cristpohe Baguetestimait que "cela valait la peine, étant donné les enjeux".
Auteur de l'amendement, Jean-Pierre Brard a jugé nécessaire l'enseignement du fait religieux à l'école car "les intégristes spéculent sur l'ignorance".
"En 2005 des gens vont combattre la loi sur la laïcité de 1905 au nom de sa modernisation", a-t-il déclaré en faisant clairement allusion au président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, dont il a lu, sans le nommer, une déclaration.
Seule note discordante, Jean-Pierre Blazy (PS) a jugé que "l'on ne peut pas aborder dans un amendement à la sauvette, l'enseignement du fait religieux, déjà enseigné de manière transdisciplinaire".