Libertaire

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Gaston » 03 Fév 2005, 23:49

a écrit :Tous sont sont contre toute participation aux élections bourgeoises

Si tu parles exclusivement de ces 4 organisations, OK. Par contre, une organisation, la Fédération Communiste Libertaire, avait présenté des candidats en région parisienne après la seconde guerre. (histoire :smile: )
Gaston
 
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Message par Ottokar » 04 Fév 2005, 09:09

a écrit : (Gaston) Car les rapports qu'ont les individus entre eux sont uniquement basés sur l'intérêt propre de chacun :

Tu cites Stirner que je n'ai pas lu, mais cela, ce n'est pas seulement l'individualisme anar, qui s'exprime par le passage d'un peu avant plein de contradictions sur l'organisation, c'est le fondement même de l'individualisme bourgeois, "l'individualisme méthodologique" du XVIIIème sicèle, tel qu'il s'exprime dans la pensée des auteurs libéraux, le philosophe Hume, Bentham, ou l'économiste et philosphe libéral Adam Smith. Si nous ne faisons rien que ce qui nous sert, à pour nous mêmes, nous sommes incapables de vivre en société pour d'autres, avec d'autres. Ou alors si, mais dans une société bourgeoise où chacun ne raisonne que pour lui, dans des rapports marchands. Heureusement que les humains sont aussi capables d'autre chose, d'enthousiasme, d'altruisme, de coopération, de sens de la sympathie pour le reste de l'humanité, d'idéalisme, etc.
Ottokar
 
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Message par Gaston » 04 Fév 2005, 19:37

a écrit :Et qu'en penses-tu du gars Stirner toi ? Partiellement intéressant, à jeter aux oubliettes ?


J'ai pas trouvé de Smiley en train de vomir, ça aurait été le mieux. Les deux passages sont assez explicites, c'est hop à la poubelle...

Quel théoricien? Je ne pense pas que ça rentre dans le cadre du forum.

a écrit :Heureusement que les humains sont aussi capables d'autre chose, d'enthousiasme, d'altruisme, de coopération, de sens de la sympathie pour le reste de l'humanité, d'idéalisme, etc.


On est d'accord.
Gaston
 
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Message par Puig Antich » 04 Fév 2005, 23:02

a écrit : J'imagine que la tendance individualiste du mouvement anarchiste est la plus anti-communiste.


Hé bien non en fait ; je ne connais pas bien leur histoire, mais les anarchistes individualistes historiques, en France en tout cas, sont des militants ouvriers, en même temps que des militants de la liberté des moeurs, et la première organisation qui se réclame de la troisième internationale en France [ou en tout cas du pouvoir des conseils ouvriers]- bien avant le congrès de Tours - est composée en partie de ces individualistes, qui ont une idéologie clairement rationaliste et matérialiste.

Aprés, je ne peux en dire plus il faut faire des recherches, mais les individualistes anars ne se résument pas à l'idéologie stirnerienne...
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 04 Fév 2005, 23:10

Sinon, sur la définition du terme libertaire par rapport à anarchiste, dans le sens où l'entendent ces derniers (libertaires et anarchistes), peut-être cet extrait d'un numéro d'une revue libertaire (la griffe n°19) peut il donner des indications :


a écrit :Être "anarchiste" c'est prendre en compte l'intégralité du corpus idéologique anarchiste, c'est avoir une pratique et une perspective (un projet révolutionnaire). Être "libertaires" c'est n'en prendre en compte qu'une partie et avoir une pratique qui ne s'inscrit pas forcément dans cette perspective. Comme l'écrivait Frank dans La Griffe n°16 : " Le mot "libertaire" pour moi évoque un champ confus qui assemble des personnes qui repoussent certaines formes d'autoritarisme politique, sans proposer forcément une réorganisation de la société [...] et une élimination du capitalisme [...]. C'est pourquoi je préfère utiliser "les anarchistes" pour désigner les antiautoritaires conscients qui recherchent un levier, un axe prioritaire pour abattre le capitalisme".
Puig Antich
 
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Message par Crockette » 07 Fév 2005, 15:45

POur rester sur ce thème qqn peut me dire qui était Puig Antich et à quel mvt il se rattachait ?
Crockette
 

Message par Valiere » 07 Fév 2005, 15:59

Salvador Puig Antich
En 1974, la dictature franquiste arrivait à son terme, mais elle était toujours aussi féroce et l'une de ses dernières victimes fut Salvador Puig Antich exécuté à l'âge de 25 ans.


Salvador Puig Antich était employé de bureau en 1968 à Barcelone. Dans son quartier, il fréquente les "Commissions ouvrières", syndicat alors indépendant. D'autre part il suit des cours du soir à l'Institut Maragall. En, 1969, il fait partie de la "Commission des étudiants de bachillerato" de ce collège. C'est après avoir effectué son service militaire qu'il commence à participer aux activités du MIL en novembre 1971.

Le MIL (Mouvement ibérique de libération), implanté à Barcelone, était issu de la réunion de trois "équipes" inspirées d'une part par les théories anarchistes, le conseillisme et le situationnisme. Ses membres étaient en rupture avec les organisations anarchistes classiques alors très divisées et opposées à l'action violente. En décembre 1970, ces équipes avaient participé à la grève de l'usine Harry-Walker qui dura 62 jours et qui fut l'une des plus dures de cette époque. En mars 1971, une brochure appelait au boycott desd élections syndicales, elle était signée "1000". Le sigle n'a aucune importance pour les membres du groupe. La presse et la police qui veulent absolument une signature, trouveront la signification des trois lettres MIL.

L'un des buts du MIL est la publication de textes théoriques qui sont difficiles à trouver en Espagne à cette époque. Le matériel destiné à l'impression est très cher, il faut donc de l'argent. Le MIL décide de passer à l'action : pour financer ses activités, il va pratiquer l'expropriation. Entre juillet 1972 et septembre 1973, une douzaine d'attaques de banques seront revendiquées par le MIL. Sous le franquisme, la répression et la présence policière étaient telles que personne n'osait pratiquer de hold-up. Il il n'y avait de système d'alarme sophistiqués et les expropriations étaient plus faciles à réaliser que dans d'autres pays.

Le MIL cherchait à éviter la violence contre les individus. Ces actions étaient revendiquées par le texte ou la parole. Dans l'un des tracts était saluée la mémoire de Francisco Sabaté, guerillero anarchiste actif en Catalogne entre 1945 et 1960, date à laquelle il fut tué. Salvador Puig Antich était en général le chauffeur du groupe pratiquant l'expropriation. Les sommes d'argent récupérées sont importantes : 1 million de pesetas à Bellver de Cerdanya le 15 septembre 1972, 1 million à la Banco central le 28 novembre, 1 million et demi à la Banco Americano-Hispano le 2 mars 1973... Du métériel d'imprimerie est également volé à Toulouse ainsi que des papiers officiels.

Cet argent va servir à alimenter des caisses de solidarité avec des usines en grève et à l'édition de textes. Les éditions "Mayo 37" sont créées en janvier 1973. Seront publiés des textes de Camilo Berneri (anarchiste italien assassiné par les staliniens en mai 1937), Les Conseils ouvriers d'Anton Pannekoek, Le Dossier San Adrian del Besos (compte-rendu d'un conflit très dur en avril 1973), De la misère en milieu étudiant (brochure situationniste)... Une revue est également créée, elle s'appelle CIA ("Conspiration internationale anarchiste"). Elle n'aura que deux numéros dans lesquels on retrouve les deux tendances du MIL (le premier numéro est plutôt anar, le second ultra-gauche).

Mais le MIL ne veut pas se spécialiser dans les expropriations et se transformer en, appareil militaire. Si son rôle d'appui aux luttes est important, les membres du groupe pensent que ces luttes n'ont pas besoin d'une organisation permanente spécialisée. Aussi en août 1973, un congrès du MIL décide sa dissolution. C'est donc après sa disparition que certains membres du MIL vont connaître une fin tragique.

Le 21 juin 1973, Salvador Puig Antich avait malencontreusement oublié dans un bar une sacoche contenant des documents compromettants. La police put alors localiser les planques du MIL. Le 15 septembre, un an après une première expropriation, trois membres du MIL s'attaquent à nouveau à la Caisse d'Epargne de Bellver de Cerdanya. Malheureusement, en un an, la police a fait des progrès, elle est très rapidement sur les lieux et Oriol Sole Sugranyes, typographe de 25 ans et José Luis Pons LLobet, étudiant de 18 ans sont arrêtés, exhibés dans les villages et maltraités. Le troisième, Jorge Sole Sugranyes parvient à se réfugier en Belgique. Le 25 septembre, Salvator Puig Antich avait rendez-vous avec un ami mais celui-ci avait été arrêté deux jours plus tôt et la police organise un guet-apens. Une fusillade éclate, Salvador Puig Antich est grièvement blessé, un inspecteur de police est tué, probablement par ses collègues car Puig Antich n'était plus en état de tuer après les coups qu'il avait reçus.

Le procès du MIL a lieu les 7 et 8 janvier 1974. Le verdict était connu d'avance. Les pressions de l'extrême droite étaient fortes ; au mois de décembre l'amiral Carrero Blanco, successeur désigné de Franco, avait été exécuté par un commando de l'ETA. IL fallait faire un exemple et la police menaçait de manifester à Madrid si Salvador Puig Antich n'était pas exécuté. Torturés pendant leur incarcération, les inculpés présentent encore des marques de brûlures sur le visage. Pendant le procès, ils sont insultés par les policiers présents dans la salle. A la sortie du tribunal, les avocats sont mollestés par les "Guerilleros du Christ-Roi". Salvador Puig Antich est condamné à la peine de mort, Joseé Luis Pons LLobet à 30 ans de prison, son amie Maria-Augustias Mateos Fernandez, lycéenne de 17 ans à 5 ans de prison.

Malgré les protestations venues du monde entier (manif, meetings, attentats), le 2 mars 1974, Salvador Puig Antich est assassiné. On lui fait subir une torture digne de la Sainte-Inquisition, le supplice du garrot. Afin de faire croire qu'il n'était qu'un gangster, le même jour est également assassiné Heinz Chens, comédien ambulant, émigré polonais, accusé d'avoir tué un Garde civil dans des conditions demeurées obscures. Comme après l'exécution de Francisco Ferrer en 1909, mais dans des proportions moindres, les réactions furent multiples : manifs , attentats et affrontements à Barcelone, nombreuses manifs dans toute l'Europe (parfois violentes), enlèvement par les GARI (Groupes d'action révolutionnaire internationale) d'un banquier espagnol à Paris...

Franco est mort dans son lit le 20 décembre 1975...
Valiere
 
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Message par locrate » 19 Fév 2005, 22:04

(Byrrh @ mercredi 2 février 2005 à 22:22 a écrit :
(Gaston @ mercredi 2 février 2005 à 22:20 a écrit : Zdanko,
C'est clair que dans certaines organisations anars (les "historiques" on va dire pour aller plus vite) reigne un anti-marxisme un peu forcené et que pour beaucoup, le troskiste est aussi l'ennemi... Et dans la mesure où c'est quelque chose de vieux et récurrent, c'est pas près de s'arrêter...

C'est idiot. Les trotskystes ne sont pas les ennemis des anarchistes. Nous sommes dans le même camp.
T'as raison. Mais en même temps, je ne vois pas comment on peut changer ce système pourri sans dictature du prolétariat. Je ne vois pas les patrons se rallier passivement à notre cause.
locrate
 
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