par Puig Antich » 23 Jan 2005, 22:58
Gadrel, pour moi :
1) Le capitalisme est un rapport social ; il ne s'agit aucunement d'un comportement individuel, sauf si on envisage ce comportement individuel dans son rapport avec d'autres individus.
2) Ce qui caractérise ce rapport, c'est l'exploitation, c'est à dire le travail contraint (qui ne travaille pas, ne mange pas).
3) Dans le rapport capitaliste, ce travail contraint a une productivité supérieure à la nécessité de sa simple reproduction ; le surplus est extorqué au producteur direct, c'est la plus-value du travail.
4) Ceux qui extorquent cette plus-value, les capitalistes, entrent en rapport entre eux comme rivaux, car ils doivent écouler sur le marché les marchandises produites. Cette réalité les contraint à se faire concurrence pour réaliser plus de profit chacun, et cette concurrence se traduit entre autre par la volonté d'extorquer toujours plus de plus-value au travailleur.
5) L'Etat est un capitaliste, pas tout à fait comme les autres. En plus de d'extorquer la plus-value aux travailleurs sous son contrôle, il est préstataire d'un service spécial, dont le paiement est obligatoire par le bias de l'impôt : le maintien de l'ordre, et la gestion des tâches nécessaires à la survie d'une société civile compatible avec le capitalisme, mais qui ne peuvent lui faire engrenger de profits immédiats. Sans l'Etat, les capitalistes individuels ne bénéficieraient pas de la garantie d'un appareil terroriste et policier au service du maintien de leur système, et n'auraient ainsi aucune garantie face aux prolétaires. De plus, l'Etat, par le biais de sa politique étrangère, peut contribuer à ouvrir des débouchés marchands, par différents moyens (guerres, diplomatie, "efforts humanitaires"), aux plus influents de ces capitalistes, dans chaque pays.
6) Enfin, une question : admets tu, du plus simple point de vue de la vie quotidienne, que la majorité de la population soit obligée d'accomplir un travail souvent inutile, répétitif, sous contrôle d'un appareil patronal ou étatique, à des horaires fixes, sans souvent pouvoir simplement envisager d'en changer ? Celà est-il compatible avec ta morale, fut-ce t'elle proprement individuelle ?