Staline est trop brutal

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par DocStarrduck » 19 Jan 2005, 22:52

a écrit :4 janvier 1924
Post-scriptum. Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. C’est pourquoi je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue de Staline par une supériorité - c’est-à-dire qu’il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. Cette circonstance peut paraître une bagatelle insignifiante, mais je pense que pour prévenir une scission, et du point de vue des rapports entre Staline et Trotsky que j’ai examinés plus haut, ce n’est pas une bagatelle, à moins que ce ne soit une bagatelle pouvant acquérir une signification décisive


http://www.marxists.org/francais/lenin/wor...vil19231225.htm
DocStarrduck
 
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Message par Crockette » 20 Jan 2005, 13:05

D'autre part je me demande si Staline a respecté ne serait-ce qu'un point du programme élaboré par Lénine. Notamment pour Lénine, l'Etat devait être une institution transitoire, Staline en a fait un appareil durable, répressif du peuple.
Crockette
 

Message par Serp i Molot » 22 Jan 2005, 23:44

Voir ce que je dis de ce passage dans ce sujet :

http://forumlo.cjb.net/index.php?showtopic=8895&st=20

Je le remet ici :

a écrit :Concernant ce passage :

" Staline est trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général. Je propose donc aux camarades d'étudier un moyen pour démettre Staline de ce poste et pour nommer à sa place une autre personne qui n'aurait en toutes choses sur le camarade Staline qu'un seul avantage, celui d'être plus tolérant, plus loyal, plus poli et plus attentif envers les camarades, d'humeur moins capricieuse,.....Ces traits peuvent sembler n'être qu'un infime détail. Mais, à mon sens, pour nous préserver de la scission et en tenant compte de ce que j'ai écrit plus haut sur les rapports de Staline et de Trotsky, ce n'est pas un détail, ou bien c'en est un qui peut prendre une importance décisive."

Que dire ? Gravement malade, à moitié paralysé, Lénine est de plus en plus dépendant de sa femme. Quelques mots trop rudes de Staline à Kroupskaia l'amènent à demander la démission du secrétaire général. Pour le remplacer par qui ? Par un homme qui a toutes les qualités de Staline et un seul avantage en plus : être plus tolérant, poli et attentif ! Il ressort clairement du texte que Lénine ne pense surtout pas à Trotsky. A qui alors ? A personne.

Petit rappel sur la querelle entre Kroupskaia et Staline. Voici ce que rapporte Dimitrievsky à propos de cet incident : "Comme Kroupskaia lui téléphonait une fois encore pour obtenir de lui quelques informations, Staline lui répondir dans un langage outrageant. Kroupskaia, tout en larmes, alla immédiatement se plaindre à Lénine. Celui-ci, dont les nerfs étaient deja tendus au plus haut point, ne put se contenir plus longtemps."
Le 5 mars, Lénine dicta une nouvelle note : "Respecté camarade Staline. Vous avez eu la rudesse de convoquer ma femme au téléphone pour la réprimander. Je demande que vous pesiez sérieusement si vous acceptez de retirer ce que vous avez dit et de présenter vos excuses, ou si vous préférez rompre les relations entre nous. Lénine."
Il est assez pénible de lire cette lettre privée d'un homme qui est physiquement à bout.
Trotsky a présenté ce texte comme la preuve finale que Lénine l'avait bel et bien choisi comme successeur ! Il écrit : "Cette note, le dernier texte de Lénine, est en même temps la conclusion définitive de ses relations avec Staline."
Que Trotsky se voie obligé d'exploiter les paroles d'un malade au bord de la paralysie totale montre bien la physionomie morale de cet individu.
Serp i Molot
 
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Message par Jacquemart » 22 Jan 2005, 23:47

Dire deux fois une saloperie n'en fait pas une affirmation respectable.
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Message par Serp i Molot » 22 Jan 2005, 23:52

Quelle argumentation sensationnelle ! =D>
Serp i Molot
 
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Message par Gaby » 23 Jan 2005, 00:05

On l'a déjà démonté ton excès de bile stalinien... Et t'avais conclu par un smiley de clown... faute d'argument.
Il est des discours qui ne tiennent pas l'épreuve des faits historiques.
Gaby
 
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Message par lenzo » 23 Jan 2005, 00:06

Quel animal politique curieux que celui qui se prétend marxiste et défend le bourreau contre les victimes :huh:
lenzo
 
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Message par Serp i Molot » 23 Jan 2005, 00:38

Triste de voir à quel point la propagande anticommuniste a fait des ravages dans le cerveau de certaines personnes.
Serp i Molot
 
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Message par Gaby » 23 Jan 2005, 03:06

(Serp i Molot @ dimanche 23 janvier 2005 à 00:38 a écrit : Triste de voir à quel point la propagande anticommuniste a fait des ravages dans le cerveau de certaines personnes.
Tu viens de passer une IRM ?
Gaby
 
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Message par DocStarrduck » 23 Jan 2005, 14:00

Staline est devenu un dictateur et a rompu avec ses idées communistes !
Le jour où il fait assassinné tous ses opposants et qu'il a fait virer tous les révolutionnaire communiste du comité centrale.
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a écrit :
Le 15.11.1927, avant l'ouverture du XVème congrès du PC, la « Commission Centrale de Contrôle » prononce l'exclusion de Trotsky et de Zinoviev (ce dernier capitulera rapidement), Kamenev, Rakovsky, Smilga et d'autres sont exclus du Comité Central. Trotsky n'a pas été entendu, son exclusion du CC avait été décidée à l'issue du Plénum du CC du 21 au 23 octobre 1927, au cours duquel il était intervenu une dernière fois publiquement devant le parti.

Ci-dessous quelques extraits de cette intervention de Trotsky le 23, publiée, tronquée, par la Pravda et, en français, par l'Humanité du 2.11.1927, puis, in extenso, par Contre le Courant, le 2.12.1927



(...)Le régime du Parti découle de toute la politique de la direction. Derrière les extrémistes de l'Appareil, se tient la bourgeoisie intérieure qui renaît. Derrière elle, se tient le bourgeoisie mondiale. Toutes ces forces pèsent sur l'avant-garde prolétarienne, l'empêchent de lever la tète, d'ouvrir la bouche. Plus la politique du Comité Central s'écarte de la ligne de classe. plus elle est obligée d'imposer, d'en haut, cette politique à l'avant-garde prolétarienne, par des mesures de coercition. C'est là qu'est l'origine du révoltant régime qui règne dans le Parti. Lorsque Martynov, Smeral, Rafès et Peper dirigent la Révolution chinoise et que Mratchkovsky, Sérébriakov, Préobrajensky, Charov et Sarkis sont exclus du Parti pour avoir imprimé et diffusé une plate-forme bolchéviste destinée au Congrès, ces faits ne sont pas seulement d'ordre intérieur du Parti. Non, dans ces faits, la mouvante influence politique des classes trouve déjà son expression.

Il est certain que la bourgeoisie intérieure fait pression sur la dictature du prolétariat et sur son avant-garde prolétarienne, sans doute moins hardiment, moins ouvertement, moins astucieusement que la bourgeoisie mondiale. Mais ces deux pressions vont de pair et s'exercent simultanément. Les éléments de la classe ouvrière et de notre Parti qui ont, les premiers, pressenti l'approche du danger, qui ont été, les premiers à en parler, c'est-à-dire les représentants de la classe ouvrière les plus révolutionnaires, les plus stoïques, les plus perspicaces, les plus irréductibles, forment, aujourd'hui, les cadres de l'Opposition. Ces cadres se développent dans notre parti comme sur le plan international.

(...)L'opposant exclu se sent membre du Parti et le restera. On peut, par la violence, arracher la carte du Parti au véritable bolchevik léniniste, on peut, momentanément, lui retirer ses droits de membre du Parti, il n'abandonnera jamais ses obligations de membre du Parti. Lorsque Janson demanda, au camarade Mrachkovsky, à la séance de la Commission Centrale de Contrôle, ce qu'il ferait lorsqu'il serait exclu du Parti, le camarade Mratchkovsky répondit : « Je continuerai comme par le passé. »


C'est ce que dira tout opposant, quel que soit le lieu d'où l'on puisse exclure : du Comité Exécutif de l'Internationale Communiste, du Comité Central du Parti Communiste de l'Union ou du Parti. Chacun de nous dit avec Mratchkvosky : « Je continuerai comme par le passé ».

Nous tenons la manette du bolchevisme. Vous ne nous en arracherez pas. Nous la ferons marcher. Vous ne nous amputerez pas du Parti, vous ne nous couperez pas de la classe ouvrière. Nous connaissons les répressions, nous sommes habitués aux coups. Nous ne livrerons pas la Révolution d'Octobre a la politique de Staline dont l'essence peut s'exprimer en quelques mots : Bâillonnement du noyau prolétarien, fraternisation avec les conciliateurs de tous les pays, capitulation devant la bourgeoisie mondiale.

Excluez-nous donc du Comité Central un mois avant le Congrès que vous avez déjà transformé en étroite réunion des gens de la fraction Staline ! Le 15e Congrès sera, au point de vue extérieur, une espèce de triomphe supérieur de la mécanique de l'Appareil. En réalité, il en marquera le complet effondrement politique. Les victoires de la fraction Staline sont les victoires des forces de classes étrangères sur l'avant-garde prolétarienne. Les défaites du Parti dirigé par Staline sont les défaites de la dictature du prolétariat. Le Parti le sent déjà. Nous lui viendrons en aide. La plate-forme de l'Opposition est sur la table du Parti ! Après le 15e Congrès, l'Opposition sera, dans le Parti, incomparablement plus forte qu'en ce moment. Le calendrier de la classe ouvrière et le calendrier du Parti ne coïncident pas avec le calendrier bureaucratique de Staline. Le prolétariat pense lentement, mais sûrement. Notre plate-forme accélérera ce processus. En dernière analyse, c'est le ligne politique qui décide, et non pas la main de fer bureaucratique.

L'Opposition est invincible. Excluez-nous aujourd'hui du Comité Central, comme hier vous avez exclu Sérébriakov et Préobrajensky du Parti, comme vous avez arrêté Fichelev et les autres. Notre plate-forme se frayera sa voie. Déjà, les ouvriers de tous les pays se demandent, avec la plus grande inquiétude, pour quelle raison, à l'occasion du 10e anniversaire de la Révolution d'Octobre, on exclut, on arrête les meileurs combattants de cette Révolution. A qui la faute ? A quelle classe ? A celle qui a a vaincu en Octobre, ou à celle qui appesantit sa pression tout en sapant la victoire d'Octobre ? (...)

Les poursuites, les exclusions, les arrestations feront de notre plate-forme le document le plus populaire, le plus près du coeur, le plus cher du mouvement ouvrier international. Excluez-nous, vous n'arrêterez pas les victoires de l'Opposition : elles seront les victoires de l'unité révolutionnaire de notre Parti et de l'Internationale Communiste.


Ces paroles furent remplacées, dans le compte-rendu de la Pravda, par la mention suivante, venant après l'indication d'un tumulte déchaîné :« Le camarade Trotsky continue à lire, mais on ne peut distinguer un seul mot ». Victor Serge rapporte la scène suivante : «...Yaroslavski lui jette à la tête un gros livre... L'insupportable voix sarcastique de Trotsky scande : Vos livres, on ne peut plus les lire, mais ils peuvent encore servir à assommer les gens... »
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