La Chute (film sur la fin de Hitler)

Message par pelon » 06 Jan 2005, 23:18

(canardos @ jeudi 6 janvier 2005 à 22:18 a écrit : ce qui veut dire quand meme qu'on attend de l'avoir vu pour en parler....
Une parole sage.
pelon
 
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Message par François Delpla » 07 Jan 2005, 10:04

Bonjour !



Je rappellerai simplement ce que j'ai dit dans le message initial, sur l'interview au Nouvel Obs. C'était une improvisation téléphonique, qui a donné lieu à une publication non relue. J'ajoute qu'elle a fait l'objet de raccourcissements et je prends un exemple : la phrase sur la "peine de mort" est difficilement compréhensible. Je voulais dire (et j'avais dit) que je comprenais que des victimes ou descendants de victimes du nazisme demandent la censure du film, comme on peut comprendre que des victimes de crimes réclament la peine de mort, sans être pour autant partisan de celle-ci.

Pourquoi dans ces conditions, dira-t-on, laisser la chose en l'état ? Parce qu'en matière de presse un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, parce qu'il n'y a pas de déformations catastrophiques et, surtout, SURTOUT, S.U.R.T.O.U.T, parce qu'il ya un lien très efficace avec mon site, qui permet à toute personne de bonne foi de se reporter directement à mon travail et à mes démonstrations.

Dans ces conditions, si quelqu'un s'arrête à une formulation de cette interview pour condamner l'ensemble en refusant d'en prendre connaissance, cela juge très efficacement ce quelqu'un et me dispense de toute autre réponse.

Voyons maintenant une phrase signée de moi qui a donné lieu à une contestation :

a écrit :Je suis atterré par les commentaires diffusés jusqu'ici, surtout ceux des antinazis qui croient qu'il s'agit d'un film "humanisant" le dictateur.


Je remercie Pelon de son explication de texte mais il me semble qu'il n'y a pas la moindre ambiguïté. Pour déduire que je ne suis pas antinazi, il faudrait une virgule, point-barre !!

Pour élargir un peu le propos, ce contre quoi je peste, c'est l'antinazisme vulgaire qui depuis 1920 assimile l'hitlérisme à ceci ou à cela qui n'est pas lui, et loupe ainsi son extraordinaire spécificité, tout en lui rendant un immense service.

Et comme l'un des intervenants les plus raffinés m'a accusé de vouloir faire de l'argent, je préciserai qu'il faudrait vendre beaucoup d'exemplaires des futures "Tentatrices" pour que, globalement, mon travail soit rémunéré au SMIC.
François Delpla
 
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Message par guévariste » 07 Jan 2005, 13:27

:-P
Znovim Rodam à tous et toutes ! (bonne année !)
Voilà un film très bien, un Hitler très ressemblant, tout comme Goebbels (malgré un voix très aigûe qui n'était pas la sienne), aucun micro-évènement n'est oublié, le souci du détail, et tout et tout...L'évocation dee la souffrance des populations constamment rappelée,....L'héroisme des uns et la lâcheté des autres bien transmise, une ambiance prenante, et une vision d'Hitler assez correcte, du moins un peu moins caricaturale que les navets précédants, qui aura le mérite de rappeler qu'Adolf était un être humain aussi, qu'il est beaucoup plus proche de nous qu'on le voudrait, qu'il aurait pu fasciner n'importe qui, même si la thèse défendue reste qu'il fut atteint de folie dans son bunker ( inventions de contre-offensives imaginaires...), par moments, l'auteur ayant tout de m^me encore du mal à accepter qu'Hitler n'était pas fou, mais un être humain normal ( au sens physique et psychique du mot );
guévariste
 
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Message par François Delpla » 07 Jan 2005, 13:42

a écrit :Hitler n'était pas fou, mais un être humain normal ( au sens physique et psychique du mot );



Pour ma part, je suis loin d'une telle affirmation. Et de plus en plus. L'étude de ses relations féminines m'a fait mieux toucher du doigt son besoin d'être rassuré, constamment, sur la réalité de ses fantasmes. L'idée que les Juifs lui en veulent et en veulent à l'Allemagne n'est pas seulement un moyen de cimenter intellectuellement son projet de conquête, mais fait l'objet d'une véritable croyance, qu'on ne peut que dire délirante.
François Delpla
 
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Message par guévariste » 07 Jan 2005, 16:41

il y est montré que Hitler cherche, en demandant a ses collaborateurs de swe suicider ( fin du film), à cacher des crimes, il affirme être content d'avoir débarrassé l'Europe des juifs...
Il est dans son bunker, pas à Wannsee, c'est un peu normal qu'à ce moment de sa vie il ait d'autres préoccupations !!!!
Peut-on faire un film sur la seconde guerre mondiale sans parler des juifs,? Oui, Peut-on faire un film sur les allemands sans en parler, Oui, on peut très bien faire un film sur un soldat allemand, son courage, etc...Sans faire la promotion du régime, et sans en faire forcement un bourreau sanguinaire !

De plus, Mr Delpha, l'antisémitisme de l'époque n'était pas délirant, mais partagé par de larges courants d'opinion dans toute l'Europe ! Le racisme était vu comme une chose allant de soi, et naturelle par les américains !
Les programmes de séléctions "naturelle" par l'Eugénisme ont été appliqués en Suisse, dans les pays nordiques, et aux Etats-Unis avant Hitler, alors le bonhomme portait bien le traits d'une partie très large de l'humanité, et n'était pas aussi fou qu'on le pensait, ou qu'on voudrait le croire pour se rassurer, ou chercher à se déculpabiliser en en faisant quelqu'un d'extérieur au genre humain, ou d'anormal !
Le film montre tous les aspects criminels du régime, mais aussi, que presque n'importe qui pouvait devenir nazi, tant les idées d'alors en étaient proches, quoique moins extrêmes !
guévariste
 
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Message par François Delpla » 08 Jan 2005, 09:53

a écrit :

De plus, Mr Delpha, l'antisémitisme de l'époque n'était pas délirant, mais partagé par de larges courants d'opinion dans toute l'Europe ! Le racisme était vu comme une chose allant de soi, et naturelle par les américains !



Citez-moi donc, en dehors du naissant conflit israélo-palestinien, un seul Juif tué pendant la SGM pour la simple raison de son appartenance ethnique, à l'instigation d'un autre pouvoir que le gouvernement allemand.

Si vous séchez et m'accordez ce point, choisissez entre les deux explications suivantes :

-il y a en Allemagne un virus spécifique, qui rend l'antisémitisme exterminateur (thèse, en gros, de Daniel Goldhagen);

-il y a en Allemagne un dictateur délirant, qui prend au pied de la lettre et pousse aux conséquences les plus extrêmes les antiques préjugés antisémites.
François Delpla
 
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Message par justedepassage » 08 Jan 2005, 10:29

(François Delpla @ samedi 8 janvier 2005 à 09:53 a écrit :
a écrit :

De plus, Mr Delpha, l'antisémitisme de l'époque n'était pas délirant, mais partagé par de larges courants d'opinion dans toute l'Europe ! Le racisme était vu comme une chose allant de soi, et naturelle par les américains !



Citez-moi donc, en dehors du naissant conflit israélo-palestinien, un seul Juif tué pendant la SGM pour la simple raison de son appartenance ethnique, à l'instigation d'un autre pouvoir que le gouvernement allemand.

Si vous séchez et m'accordez ce point, choisissez entre les deux explications suivantes :

-il y a en Allemagne un virus spécifique, qui rend l'antisémitisme exterminateur (thèse, en gros, de Daniel Goldhagen);

-il y a en Allemagne un dictateur délirant, qui prend au pied de la lettre et pousse aux conséquences les plus extrêmes les antiques préjugés antisémites.

Pourquoi tant et tant de gens n'ont pas considéré Hitler comme un fou délirant ? Comment tant de personnes ont pu se lier, se soumettre et s'asservir à Hitler ? N'est-ce pas la question la plus utile à se poser, la plus inquiétante, celle qui ne peut obtenir de réponse que si on admet un nombre très élevés de fous ?
Celà pose la question de la normalité et de sa permanence.
justedepassage
 
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Message par François Delpla » 08 Jan 2005, 10:45

(justedepassage a écrit : Pourquoi tant et tant de gens n'ont pas considéré Hitler comme un fou délirant ? Comment tant de personnes ont pu se lier, se soumettre et s'asservir à Hitler ? N'est-ce pas la question la plus utile à se poser, la plus inquiétante? 



d'ac


a écrit : celle qui ne peut obtenir de réponse que si on admet un nombre très élevés de fous ??


padac

il suffit d'être passif, de regarder ailleurs, de ne pas être attentif à un phénomène sans précédent : la froide résolution d'un individu d'utiliser les moyens, à son entière discrétion, d'une très grande puissance pour régler un compte personnel fantasmé avec une ethnie de 11 millions de personnes (population juive d'Europe et d'Afrique du Nord chiffrée à la conférence de Wannsee le 30 janvier 42).
François Delpla
 
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