Un avocat de la torture pressenti à la Justice

Message par faupatronim » 06 Jan 2005, 15:31

<!--QuoteBegin-libération+ jeudi 06 janvier 2005--></div><table border="0" align="center" width="95%" cellpadding="3" cellspacing="1"><tr><td><b>QUOTE</b> (libération 4 jeudi 06 janvier 2005)</td></tr><tr><td id="QUOTE"><!--QuoteEBegin--><b>Alberto Gonzales serait nommé au poste d'Attorney General, si le Sénat le confirme.</b><br><br><span style="font-size:18pt;line-height:100%"><b>Un avocat de la torture pressenti à la Justice des Etats-Unis</b></span><br><br>Par Pascal RICHE<br>Washington de notre correspondant<br><br><br><br><i>peut-on, dans «la plus grande démocratie du monde», représenter la Justice après avoir justifié des actes de torture ? C'est la question à laquelle doivent répondre aujourd'hui les sénateurs américains, appelés à confirmer la nomination d'Alberto Gonzales au poste d'Attorney General (équivalent d'un ministre de la Justice), en remplacement de John Ashcroft.<br></i><br>A 49 ans, Gonzales est depuis longtemps l'homme de confiance de Bush. Lorsque ce dernier était gouverneur, il était son conseiller, puis son secrétaire d'Etat. Bush avait fini par le nommer à la cour suprême du Texas. Arrivé à la Maison Blanche, Bush lui a demandé à d'être son principal conseiller juridique.<br><br>Souffrance physique. Après le 11 septembre 2001, Gonzales a été chargé de réfléchir à ce qui était possible ou pas, en matière d'interrogatoires des terroristes. Les quelques réunions qu'il a présidées sur le sujet ont débouché sur une circulaire du département de la Justice, en août 2002, qui estimait que les lois interdisant la torture «ne s'appliquaient pas à la détention et à l'interrogation des combattants ennemis» (terroristes et assimilés). Le texte, approuvé par Gonzales, définissait très strictement la torture, comprise comme une action entraînant «la mort, l'arrêt d'organes ou une altération sérieuse de fonctions corporelles». La souffrance physique, les blessures soignables, étaient donc exclues du champ de définition et n'étaient donc pas considérées comme des «tortures». Dans une autre note interne, en janvier 2002, Gonzales a par ailleurs défendu l'idée que, la lutte contre le terrorisme étant «une nouvelle sorte de guerre», ce «nouveau paradigme rendait obsolète les limitations strictes prévues par [la convention de] Genève concernant les interrogatoires des prisonniers ennemis»...<br><br>Alberto Gonzales est par ailleurs l'un des architectes des règles régissant le sort des prisonniers de Guantanamo, et notamment des tribunaux militaires d'exception.<br><br>Sévices sexuels. Les observateurs les plus critiques considèrent que cette approche a ouvert la porte aux sévices sexuels qui ont été pratiqués dans la prison d'Abou Ghraib. Dans un éditorial au vitriol, hier, le New York Times a appelé les sénateurs à faire preuve d'une grande fermeté lors des auditions qui s'ouvrent : «En encourageant les actes atroces que les Etats-Unis ont toujours condamnés, M. Gonzales a fait honte à la nation et mis en danger les soldats américains qui peuvent être faits prisonniers à l'avenir.»<br><br>Les sénateurs démocrates de la commission des affaires judiciaires affûtent leurs flèches. «Les auditions offrent une chance d'obtenir des réponses, l'administration ne les ayant jamais fournies, sur ses politiques concernant la torture et les scandales dans les prisons», a déclaré Patrick Leahy, du Vermont qui exige ­ jusque-là en vain ­ que le Sénat ait accès à huit notes internes portant sur ces sujets. Les sénateurs sont aiguillonnés par une flopée d'organisations de défense des droits de l'homme et d'Eglises, qui se sont mobilisées pour dénoncer la nomination de Gonzales. Une douzaine d'anciens officiers de haut rang, dont un ancien chef d'état-major, John Shalikashvili, ont même adressé une lettre à la commission pour faire part de leur «préoccupation profonde». Cherchant à désamorcer la polémique, le département de la Justice a rendu public, la semaine dernière, ses nouvelles directives concernant la torture, cette fois-ci qualifiée d'«abjecte». La définition reste en deçà de celle qu'en donnent les conventions de Genève, mais elle est bien plus large que celle du texte d'août 2002.<br><br>Pour imposer le choix du Président, les républicains, majoritaires au Sénat, comptent surtout mettre en avant la biographie de Gonzales, parfaite illustration de l'american dream. Dans le Washington Times, le sénateur Texan John Cornyn raconte ainsi que Gonzales, enfant, fils d'immigrés mexicains, «vendait des sodas lors des matchs de football de la Rice University et rêvait d'y entrer un jour, comme étudiant».<!--QuoteEnd--></td></tr></table><div class="postcolor"><!--QuoteEEnd-->
faupatronim
 
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