Charia au Canada

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Message par Valiere » 01 Jan 2005, 10:25

Charia au Canada

Rapport de Mme Marion Boyd, ancienne ministre déléguée à la Condition féminine
« Résolution des différends en droit de la famille pour protéger le choix et promouvoir l’inclusion »

Bon nombre de musulmans considèrent l’émigration au Canada comme une bénédiction divine qui leur permet non seulement d’échapper à la misère mais aussi d’accéder à l’émancipation individuelle et collective.
Il n’est pas nécessaire de faire de grands discours pour convaincre le lecteur que la loi islamique classique (charia) ne part pas du principe d’égalité entre hommes et femmes mais d’une différences de droits et d’obligations. Les juges et arbitres formés dans cette tradition législative seront malheureusement contraints de passer par l’intériorisation de ce principe contraire à la déclaration universelle des droits de l’homme (et de la femme).
Je m’imaginais le Canada tout acquis à l’universalisme et qu'il adhérait sans réserve à la charte des Nations-Unies. Le rapport de Mme Boyd, ancienne ministre canadienne déléguée à la Condition Féminine, m’ouvre les yeux sur une tout autre réalité. Le titre de son rapport « Résolution des différends en droit de la famille pour protéger le choix et promouvoir l’inclusion » est en soi tout un exercice de style : le coup-bas sous couvert de bons sentiments. Autrement dit : musulmanes, votre inclusion passe par le renvoi de vos affaires familiales devant des juges qui vous considèrent comme mineures à vie !
Nul besoin d'être grand devin pour considérer que la brèche ouverte par ce précédent en Ontario n’augure rien de bon pour les musulmanes du Canada ni pour celles des pays occidentaux. Par voie « héréditaire », l’injustice sera la future promesse canadienne pour mes petits neveux musulmans ; mâles et femelles confondus.
Il est tout de même étrange qu’un pays aussi moderne que le Canada ne puisse pas assurer une instance d’arbitrage à l’amiable ayant des règles formalisées communes à tout le Canada afin de protéger l’individu et promouvoir son inclusion dans la communauté des humains. Décidément, je ne m'imaginais pas que les belles forêts canadiennes abritaient une aussi belle langue de bois !
Malgré toutes les précautions que Madame Boyd recommande, il me semble que toute concession faite dans la direction des principes archaïques d’inégalité entre hommes et femmes est une régression inacceptable. Tenez-le pour dit par un musulman qui sait personnellement de quoi il parle. Et c’est bien pour cela que j’appelle mes coreligionnaires à tourner la page et adopter un nouvel islam dont les trois piliers sont la Liberté, la Justice et la Paix.

Avec tous mes respects.
Mohamed Pascal Hilout
Initiateur du nouvel islam
Valiere
 
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Message par Pascal » 01 Jan 2005, 11:08

La dépèche AFP sur ce sujet :

a écrit :  Emotion au Canada après un feu vert aux tribunaux islamiques en Ontario

TORONTO - Un intense débat s'est ouvert mardi au Canada sur l'acceptation des différences culturelles et religieuses des communautés après la publication d'un rapport officiel en Ontario qui pourrait ouvrir la voie à la création de tribunaux islamiques appliquant la charia en matière familiale.

A la demande du gouvernement de l'Ontario, la province la plus peuplée du Canada avec sa métropole Toronto, la juriste Marion Boyd a rendu lundi un rapport dans lequel elle estime que les musulmans ont le droit de recourir à un arbitrage religieux pour leurs différends familiaux.

Selon cette ancienne procureure générale de l'Ontario, un tel système n'est pas contraire à la loi canadienne, à condition que les recours soient effectués sur une base volontaire et que les jugements respectent le législation du pays.

"Une politique qui consisterait à forcer les gens à se soumettre à des régimes légaux différents, sur des bases religieuse ou culturelle, serait contraire à la Charte des Droits et Libertés", qui régit les libertés individuelles, écrit Marion Boyd dans son rapport.

"L'égalité face à la loi, et l'existence d'un seul régime légal accessible à tous les Ontariens sont les pierres angulaires de notre société libérale démocratique", ajoute-t-elle.

De nombreux défenseurs des droits de l'Homme, ainsi que des associations musulmanes, se sont élevés contre cette recommandation, soulignant notamment qu'un tel arbitrage ne peut pas donner des droits égaux aux femmes, soumises à de fortes pressions dans le mode de vie musulman.

De fait, les arbitrages religieux en matière familiale sont déjà autorisés dans certains cas en Ontario, où imam et rabbins règlent parfois, à la demande des familles, des litiges de divorce, de garde d'enfants ou d'héritage.

Mais la province avait décidé de commander ce rapport l'an dernier devant l'émotion suscitée par la création par un imam de l'Ontario d'un Institut islamique de justice civile, chargé de régler les litiges selon les préceptes de l'Islam, la charia.

Plusieurs associations islamiques se sont inquiétées de l'image négative que de tels tribunaux pourraient renvoyer des musulmans, qui se plaignent déjà de discrimination accrue depuis les attentats du 11 septembre 2001.

"Cela ne nourrira pas de sentiments positifs envers les musulmans", souligne ainsi à l'AFP Alia Hogben, directrice du Conseil canadien des femmes musulmanes.

Marion Boyd "a été politiquement correcte (mais) pourquoi s'engager dans cette direction quand la loi canadienne est bonne pour les musulmans", ajoute-t-elle.

Le Conseil estime notamment que la création de tels tribunaux est dangereuse parce qu'il n'existe pas de lois musulmanes identiques applicables dans le monde entier et que chaque décision dépendrait du degré de conservatisme de l'imam en charge de l'arbitrage.

Pour le Congrès canadien musulman, le rapport Boyd "donne légitimité et crédibilité aux racistes de droite qui sont fondamentalement contre l'égalité de l'homme et de la femme", selon son porte-parole Tarek Fateh, cité dans le Toronto Star.

Ce à quoi Marion Boyd a répliqué que son rapport ne parlait pas de la charia, mais "des principes musulmans au sein de la législation canadienne".

Mais pour l'Institut islamique de justice civile, il s'agit là d'une recommandation historique. "C'est un modèle pour le monde entier de voir comment la charia peut être utilisée dans le monde occidental", se félicitait dans le Toronto Star l'avocat de ce groupe, Syed Mumtaz Ali.

Déjà, des associations s'inquiètent de répercussions dans d'autres provinces. "C'est clair que des groupes vont s'appuyer sur le rapport ontarien pour revendiquer l'application des mêmes principes au Québec", estimait dans le journal La Presse Andrée Côté, directrice des Affaires juridiques à l'association Femmes et Droits.

(©AFP / 21 décembre 2004 20h31)


Et un autre article :
a écrit :  27/12/2004 Canada
''Votre femme désobéit ? Secouez-la'', dit un leader musulman de Toronto

Agnès Gruda - Dans un rapport rendu public lundi, l'ancienne procureure générale de l'Ontario, Marion Boyd, donne son aval aux tribunaux islamiques en cas de litige familial. Pour en savoir plus sur les valeurs défendues par ces tribunaux, La Presse a interviewé l'administrateur d'une de ces deux mosquées.
Un musulman pieux confronté à une épouse désobéissante peut échelonner sa réaction en trois étapes. D'abord, il cesse de lui parler. Puis, il peut faire lit à part. Et enfin, il peut la frapper.

Mais attention: le verset du Coran qui s'attarde sur cet aspect de la vie conjugale n'est pas à prendre à la lettre, prévient Mubin Shaikh, administrateur de la mosquée El Noor, à Toronto. « Cela ne signifie pas qu'un mari peut donner des coups de bâton sur la tête de sa femme, aucun imam n'adhérerait aujourd'hui à une telle interprétation », assure M. Shaikh.

Pour lui, « frapper » signifie plutôt secouer sa femme, comme pour lui dire: « Hé, écoute-moi! » Et seulement en cas de faute grave.

« Si une femme refuse de servir un plat à son mari au moment où il le souhaite, ce n'est pas une désobéissance grave. Ce qui est grave, c'est si elle s'affiche avec d'autres hommes... »

Musulman sunnite né au Canada, Mubin Shaikh dirige l'une des deux mosquées ontariennes sur lesquelles l'ancienne procureure générale de l'Ontario Marion Boyd s'est appuyée pour démontrer le « succès des arbitrages religieux » dans le rapport qu'elle a rendu public lundi.

Les tribunaux islamiques sont discriminatoires envers les femmes, ont plaidé plusieurs groupes devant Mme Boyd. Celle-ci a été rassurée par sa rencontre avec M. Shaikh: « L'organisation de la mosquée El Noor a été saisie de plusieurs litiges et aucun des risques mentionnés ne s'est réalisé », conclut-elle dans son rapport.

Les sentences des tribunaux islamiques sont confidentielles et Mme Boyd n'avait aucune jurisprudence pour appuyer sa réflexion. La Presse a joint Mubin Shaikh cette semaine pour mieux comprendre les principes qui le guident.

Voilée de la tête aux pieds

Mubin Shaikh se définit comme un « musulman orthodoxe classique ». Il est marié avec une Polonaise convertie à l'islam. Lorsque celle-ci sort dans la rue, elle est voilée de la tête aux pieds: « On ne voit que ses yeux. C'est son choix. Elle croit que les femmes ne doivent pas être un objet sexuel. »

Mubin Shaikh est souvent sollicité par des couples à la dérive. Ses décisions touchent la garde d'enfants, la pension alimentaire ou encore le partage des biens.

« L'Islam prévoit trois sortes de divorces », explique-t-il. L'homme peut répudier sa femme en prononçant trois fois le mot « talaq ». La femme, elle, peut « racheter » sa liberté en remettant à son mari une partie de la dot reçue en cadeau de noce. Ou alors faire annuler le mariage par un arbitre religieux, qui lui demandera des explications.

« Si elle dit que c'est parce que l'homme sent mauvais, par exemple, le divorce ne lui sera pas accordé. Mais si elle explique que son coeur n'y est plus, on lui dira oui », détaille Mubin Shaikh.

Une charia « canadienne »

Selon lui, la charia, telle que pratiquée dans sa mosquée, tient compte des valeurs canadiennes. Ainsi, au lieu de confier la garde au père dès qu'un garçon atteint 7 ans et une fille 9 ans, comme le veut la tradition, les arbitres de la mosquée El Noor prennent en considération l'intérêt de l'enfant.

Il reste que pour lui, l'un des premiers intérêts de l'enfant est l'éducation religieuse. Mubin Shaikh accorderait-il la garde de l'enfant à une femme qui refuse de porter le voile? Une telle mère ne solliciterait pas son intervention, répond-il. Oui, mais si la demande vient du mari? « Il n'est pas dans l'intérêt de l'enfant d'être confié à une personne non religieuse. »

Dans un couple musulman, l'homme est le chef de la famille. « Pas parce qu'il est supérieur à la femme. Mais parce que c'est lui qui exécute les lois divines », précise M. Shaikh.

« Si ma femme et moi avons un désaccord sur l'éducation des enfants, nous allons en discuter en cherchant quelle serait la volonté de Dieu. Si nous ne parvenons pas à nous entendre, on ira voir un imam. »

Et si le différend persiste? « C'est moi qui vais décider. Il faut bien que quelqu'un décide. Sinon, ce sera comme à l'ONU. »

Polygamie ou abstinence?

Que pense-t-il de la polygamie? Illégale au Canada, elle échappe aux arbitrages religieux, assure M. Shaikh. Mais il admet qu'elle est pratiquée en cachette dans des cas qui, parfois, se justifient.

Par exemple, lorsqu'une femme rejette les avances sexuelles de son mari. « Si la femme n'a pas de travail, l'homme ne peut pas l'abandonner. Mais doit-il renoncer à toute vie sexuelle? Ça briserait sa vie. »

Dans son rapport, Marion Boyd, qui a aussi été ministre de la Condition féminine dans le gouvernement néo-démocrate de Bob Rae, assure que les arbitres religieux informent leurs fidèles de la possibilité de s'adresser à une cour civile.

Pendant notre entretien, M. Shaikh a reçu un appel sur son cellulaire. « C'est une femme qui veut divorcer devant un tribunal laïque », nous a-t-il confié. Que lui a-t-il dit? « Qu'elle devra raconter publiquement son histoire, que ce sera très long et très humiliant pour elle. »

Même s'il lui arrive de critiquer certaines interprétations de la charia- il trouve inacceptable que les Saoudiennes ne soient pas autorisées à conduire une voiture, par exemple-, Mubin Shaikh se perçoit comme un « vrai » musulman. Contrairement, dit-il, aux femmes du Conseil canadien des femmes musulmanes (CCFM), qui ont mis Marion Boyd en garde contre l'arbitrage religieux des différends familiaux.

Leurs inquiétudes face à un tribunal islamique « relèvent de la démagogie et de la plus pure invention », écrit-il dans son mémoire remis à Mme Boyd.

De toute évidence, celle-ci l'a cru.


Source : cyberpresse.ca
Pascal
 
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Message par Nadia » 03 Jan 2005, 15:02

C'est surréaliste, ce truc ! <!--emo&:blink:--><img src="http://forumlo.cjb.net/html/emoticons/blink.gif" border="0" style="vertical-align:middle" alt="blink.gif" /><!--endemo-->
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Message par Valiere » 06 Jan 2005, 16:54

C'est du communautarisme poussé au maximum.
Valiere
 
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Message par Puig Antich » 13 Jan 2005, 12:51

Oui. Il faut noter que les exilés irakiens et iraniens des différents Parti communiste-ouvrier au canada sont en première ligne pour lutter contre ces tribunaux islamistes.
Puig Antich
 
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