La LCR nettoie la statue du commandeur

[faupatronim]

La LCR nettoie la statue du commandeur

Par Christophe FORCARI

lundi 10 février 2003

Le parti trotskiste en mutation revoit ses bases idéologiques

Réunis ce week-end en conférence nationale à La Plaine-Saint-Denis, les trotskistes de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) font «du passé table rase». Au point d'égratigner la statue du Commandeur, celle du vieux Léon Trotski lui-même. Sans que cela ne provoque de débats internes houleux. «Nous sommes toujours trotskistes», rassure François Sabado, membre du bureau politique de la LCR et coauteur avec Olivier Besancenot du livre Révolution ! 100 mots pour changer le monde (1).

«Et révolutionnaires», renchérit le jeune porte-parole de la formation d'extrême gauche. Dans leur ouvrage, ils ne sont pourtant pas tendres avec leur mentor, coupable d'avoir «prôné la militarisation de l'économie et des syndicats» en URSS. «Cela fait des années que nous poursuivons un travail critique sur la révolution bolchevique durant laquelle plusieurs erreurs ont été commises, explique François Sabado. Elle nous apprend que la question du socialisme et celle de la démocratie sont indissolublement liées. Mais nous ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Nous restons communistes.» «Tout en restant une organisation perméable et poreuse», renchérit un autre dirigeant de la Ligue.

Désormais, au panthéon des militants du parti d'Alain Krivine figurent côte à côte Lénine et Che Guevara, la barbichette de Trotski et la bouffarde du sous-commandant Marcos, la Révolution et la lutte contre la mondialisation capitaliste. La LCR s'offre donc quelques légers accommodements avec le dogme pour mieux coller à ses nouveaux militants, souvent jeunes et sans passé politique, séduits par le discours d'Olivier Besancenot qui a obtenu 4,25 % des voix à la présidentielle de 2002. «Il y a plein de jeunes salariés qui ont rejoint la LCR après la présidentielle et qui ne sont même pas syndiqués. Il y a quelques années, j'aurais trouvé cela scandaleux», confie Pascal, vieux militant. «Trotski, c'est avant tout la figure de l'opposition de gauche à Staline. Depuis 1989 et la chute du mur de Berlin, on ne peut plus vraiment dire que cette référence soit très utile. Nous gardons de Trotski la nécessité d'une révolution mondiale», poursuit Roselyne Vachetta, députée européenne et troisième porte-parole de la LCR.

«Attention tout de même de ne pas trop coller à l'air du temps», préviennent malgré tout quelques anciens. Ce que n'a pas manqué de souligner Robert Barcia, alias «Hardy», le chef de Lutte ouvrière, une autre chapelle du trotskisme français. Dans un entretien au Monde la semaine dernière, le mentor d'Arlette Laguiller a jugé que, pour les responsables de la LCR, «il s'agit d'accrocher leur wagon à un truc qui marche momentanément. C'est cela l'opportunisme». Jusque-là très discret, le véritable patron de LO, qui vient de publier sous forme d'entretien la Véritable Histoire de Lutte ouvrière (2), multiplie les prestations médiatiques. Il est ce soir l'invité de l'émission Mots croisés, sur France 2. La LCR, elle, caresse toujours l'espoir de créer une nouvelle force politique «100 % à gauche et résolument anticapitaliste» pour occuper l'espace laissé libre par un PS «social-libéral» et un PCF en pleine déconfiture. «Pour construire cette nouvelle formation, nous ne devons pas rester arc-bouté sur notre filiation. Est-ce qu'il faut poser comme préalable l'accord sur le passé pour savoir ce qu'on doit faire aujourd'hui tous ensemble ?» s'interroge un dirigeant. Quitte à mettre un temps Trotski au rancart.

(1) Révolution ! 100 mots pour changer le monde, Olivier Besancenot, Flammarion.

(2) La Véritable Histoire de Lutte ouvrière, Robert Barcia alias «Hardy», entretien avec Christophe Bourseiller, Denoël.

[emma-louise]

moi ça me va ! qu'est ce qu'on fait contre les expulseurs ump ps etc ... front rouge ? unité ? sans blague camarades assez polémiqué à l'action!!! travailleurs solidarité!!!

[Louis]

m'enfin ! y'en a qui ont l'air de rédécouvrir la lune !

8) 8) 8) 8) 8) -> les journalistes

:bounce: :bounce: :bounce: :bounce: :bounce: -> les adhérents de la lcr !

[emma-louise]

m'enfin ! y'en a qui ont l'air de rédécouvrir la lune !

8) 8) 8) 8) 8) -> les journalistes

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" la lune est à nous! un autre cosmos est possible! " Olivier BZ3Z21NO82OO2

[Screw]

«Il y a plein de jeunes salariés qui ont rejoint la LCR après la présidentielle et qui ne sont même pas syndiqués. Il y a quelques années, j'aurais trouvé cela scandaleux», confie Pascal, vieux militant.

Eh bien moi, je trouve cela scandaleux de ne pas trouver cela scandaleux! :headonwall:

[emman]

«Il y a plein de jeunes salariés qui ont rejoint la LCR après la présidentielle et qui ne sont même pas syndiqués. Il y a quelques années, j'aurais trouvé cela scandaleux», confie Pascal, vieux militant.

Eh bien moi, je trouve cela scandaleux de ne pas trouver cela scandaleux! :headonwall:

J'espère que quand même on leur explique que ce serait mieux qu'ils se syndiquent...

[Louis]

Mais camarade on nous reproche quoi au fait ?

[emman]

Mais camarade on nous reproche quoi au fait ?

Moi absolument rien, bien au contraire.

[Screw]

Etre salarié, ne pas être syndiqué et adhérer à une organisation qui se veut révolutionnaire, il y a comme un problème...
:hum: