L'apprentissage de la lecture au CP

[Bertrand]

Oups ! y a eu un changement pendant que j'écrivais.  :ohmy:

Don' stress. Très bien ce que tu dis.

mais Bertrand, (c'est une vraie question!), la psychologie des enfants ne les prédispose-t-elle pas à apprendre à lire vers 6 an, donc en CP?

vers 6 anS, tu veux dire ?
Je ne crois pas.
Ne serait-ce que dans les classes uniques, il y a qques années, les gamins apprenaient à lire le plus souvent à 5 ans.
Lire, c'est se confronter à l'écrit ; il n'y a pas d'âge "légal" pour cela. Un petit môme qui pique le journal de son père et fait "comme si" se comporte réellement comme un lecteur car il a en tête un projet, même s'il est bien évidemment incapable de lire.
Un gamin qui repère dans n'importe quelle ville de France le logo Leclerc ou carrefour agit de même.
Je te cause pas des gamins qui écoutent, les yeux exorbités, leur popa ou peur moman qui lit une histoire et qui ensuite prennent le bouquin à l'envers et lisent.
Tous ces gosses se comportent en lecteurs : ils agissent avec leurs connaissances, leurs compétences, leurs acquis sur un écrit et essaient de comprendre ce qu'il peut bien y avoir dans ces nom de dieu de bon de dieu de signes bizarres. Ils jouent à donner du sens à ce qui est devant leurs yeux. Et ils y arrivent. Plus ou moins bien. Plus ou moins vite.
Si l'école partait de cela, de ces compétences, qui dépendent certes du milieu dans lequel vit le gamin, ça serait super.
Mais l'école emmmerde les momes avec le "bruit" des mots, les sons, le découpage, toutes choses qui n'ont rien à voir avec la lecture, qui compliquent tout et qui font de la lecture un véritable pensum, agissant ainsi comme les informaticiens (et leur vocabulaire abscons) avec nous

Bertrand

 

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Inscription : 25 Juil 2003, 15:27

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[Bertrand]

Halte là, Zdanko. L'intérêt de l'école c'est de permettre l'accès à la lecture (entre autres) à tous les mômes.
Mais la définition que j'essaie de donner de la lecture s'applique à tous les milieux sociaux et à tous les âges.
Qu'est-ce qui fait qu'un ouvrier va s'intéresser à la lecture des journaux syndicaux, politiques, à la lecture des textes des auteurs marxistes ou autres, sinon le projet qu'il a dans sa petite tête et qui va l'amener à se coltiner ces textes. Qu'est-ce qui fait qu'une travailleuse comme Arlette est arrivée à la somme phénoménale de connaissances et de compétences qu'elle possède ? Son milieu ? Son origine ? je ne crois pas.
Et à mon avis, la démarche est toujours la même : qu'est-ce qu'il y a derrière ces signes, ces mots ? Je veux lire l'histoire comme maman. Je veux comprendre. Je fais fonctionner mon cerveau.
Et le rôle de l'école devrait être d'aider à comprendre. DE faire se coltiner l'enfant avec tous les écrits, de développer ses compétences. Mais le plus souvent, l'école accroît les difficultés en découpant, faisant lire à voix haute (la bonne blague), faisant même apprendre l'alphabet phonétique (si,si, je l'ai vu), usant et abusant de la combinatoire, comme si un texte était un ensemble de sons et non de sens.
Mais, pas glop, Je m'énerve. Mes gouttes.

[Bertrand]

l'école emmmerde les momes avec le "bruit" des mots, les sons, le découpage

Mais comment tu veux faire autrement? Pour lire il faut bien produire des sons "dans ta tête"? et pour produire des sons à partir de ces signes bizarres dont tu parlais, il faut bien comparer les signes bizarres, piger que certains font les mêmes sons, bref établir une sorte de classement, non?

Des sons ? Tiens lis donc : "les poules du couvent couvent" et livre-toi à une petite réflexion sur les sons de cette phrase.
Il faut être un super lecteur pour comprendre que le "grapheme les" ne se prononce pas pareil les deux fois, de même que "ent".
Il faut donc, pour lire cette phrase, faire appel au sens.
Si tu lis en produisant des sons dans ta tête, tu es improductif.
Et c'est impossible car dans la réalité, ton raisonnement, ton anticipation du sens sont beaucoup plus rapides que les sons que tu crois nécessaires de produire pour lire.

[Bertrand]

Si un enfant lit très mal à voix haute, ça voudra dire qu'il comprend mal le texte, non?

Pas forcément ; parce que la lecture à voix haute met en jeu d'autres compétences.
Mais il est certain que pour "dire" (je préfère ce mot) un texte, il faut avant savoir lire.
Quand un orateur dit un texte, ses yeux sont 15 ou 20 mots (voire 4 ou 5 lignes pour les meilleurs) plus loin que ce que prononce sa bouche.
Sinon l'auditeur s'emmerde et se barre.
Tu me diras, si c'est pour écouter Sarko, l'avait qu'à rester chez lui.

Bertrand

 

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Inscription : 25 Juil 2003, 15:27

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[Bertrand]

Autrement dit, si l'enfant lit ce morceau de phrase " super lecteur pour comprendre que le "grapheme les"" comme celà: "supé lesteur pour commmprendre que le grapem les", tu te dis que l'enfant n'a que peu de chances de saisir le sens de la phrase. En fait je crois que sens et déchiffrement s'influencent mutuellement.

heu... pas vraiment d'accord avec toi.
Tout simplement parce que comprendre cette phrase suppose des compétences dans différents domaines qui ne sont pas ceux d'un enfant.
Pour préciser (et sans rire) , je ne sais pas lire un texte d'informaticien, ni de maths ; je le vérifie régulièrement sur ce forum. Je n'y comprends rien.
Mais si on me le demande de lire ces textes à voix haute, pas de problème.
Si la lecture est uniquement affaire de combinaisons de sons, mais alors tu sais lire l'italien, l'espagnol, le latin.....;
ça serait trop simple.

Bertrand

 

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