a écrit :Pour commencer voici un tableau qui montre spectaculairement la lutte opposant le capital au travail en france : la période de 1960 à 1984 ets une période où la classe ouvrière est offensive, où les luttes font reculer le capital. Le plein emploi oblige le capital à satisfaire les revendications réformistes et à améliorer progressivement les conditions de revenus et de travail des salariés. Au début des années 80 le chomage explose et le gouvernement socialo-PCF bloque les salaires en 1983.
C'est l'offensive contre les revenus salariés, offensive rendue possible par la fin du plein emploi et l'existence d'une "armée de reserve industrielle". Grâce au chomage le capital peut faire pression sur les conditions de travail et les revenus de ceux qui ont un emploi.
La part des salaires dans la valeur ajoutée tombe en france de 68 à 58% en 15 ans!
Deux points de détail :
- ce ne sont pas tant les luttes offensives de la classe ouvrière qui ont fait monter les salaires dans les années 60, que la situation de quasi plein emploi. Beaucoup de travailleurs augmentaient leur salaire en menaçant de changer de boite, ou en mettant leur menace à exécution. Et le débauchage par des patrons qui proposaient des salaires plus élevés était monnaie courante.
- le blocage des salaires, c'est en 1982.
Ensuite, je n'ai pas les données sous la main, mais aux USA, la part des salaires a été globaement beaucoup plus stable qu'en France : ni forte montée dans les années 1950-1960-1970, ni forte baisse depuis. En revanche, on voit très nettement la "cassure" du début des années 1980, où le salaire (de même que la production, la produtivité, etc.) augmente moins vite qu'auparavant.
Pour ce qui est des graphiques, ce sont tout de même d'assez bons indicateurs, à condition de ne pas vouloir leur faire dire plus que ce qu'ils ne peuvent. Toutes ces estimations posent des problèmes statistiques redoutables - et sans solutions "justes". L'article de CR soulève certains aspects, mais la simple détermination d'un indice correct des prix est un casse-tête abominable, surtout lorsque les produits de référence se modifient d'une année sur l'autre.