Le contrat de travail

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Apfelstrudel » 02 Déc 2004, 17:20

(Crockette @ jeudi 2 décembre 2004 à 16:45 a écrit : Prôner la révolution c'est un suicide car aujourdh'ui les patrons ont trouvé un moyen pour que les salariés se ttirent dans les pattes entre eux : le bilan de l'évaluation des compétences. Régulièrement les salariés seront convoqués pour entendre ce que leur patron pense d'eux, ils seront notés et en fonction de ces notes, le salaire évoluera ou pas. Il y aura les "lèches-bottes" et de l'autre côté les résistants. Voilà puorquoi la CGT est condamnée à l'inertie aujourd'hui. Le système capitaliste par le biais du management affine ses armes !
Tenter de diviser pour régner, c'est une pratique courante chez les patrons, et pas franchement nouvelle. En quoi peux-tu dire que ce genre de méthode est pour les capitalistes une victoire définitive ? Et si tu le penses, qu'espères-tu encore ?
Quand les patrons envoyaient l'armée tirer sur les ouvriers en grève, on aurait pu aussi prétendre que la bourgeoisie avait trouvé le moyen de soummettre définitivement la classe ouvrière, qu'ils n'auraient qu'à tuer tous les grévistes. Evidemment, il n'en était rien, et ils ne pouvaient faire ça que ponctuellement pour tenter d'impressioner les ouvriers, car sinon, ça n'aurait pu que pousser davantage les travailleurs à la révolte. Aucune méthode patronale, si violente ou si insidieuse soit-elle ne pourra jamais faire oublier à long terme que des millions de travailleurs subissent l'exploitation et l'oppression d'une poignée de bourgeois, et qu'ils ont la force de les renverser.
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Message par Apfelstrudel » 02 Déc 2004, 17:25

(Crockette @ jeudi 2 décembre 2004 à 17:17 a écrit : ET puis je te le dis : ça me dérangerait pas d'avoir un patron propriétaire de son usine, mais à condition qu'il n'ait aucun droit sur les salariés.
Mais ça veut dire quoi ça ? :wacko: Si un patron est propriétaire d'une usine, il est propriétaire du droit d'expoloiter ceux qui y travaillent. Sinon, ça lui servirait à quoi de "posséder" une usine dont les bénéfices iraient aux travailleurs ? :cry3:
Apfelstrudel
 
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Message par Crockette » 03 Déc 2004, 16:57

Justement tout est relatif. Gaby parlait de l'abolition de la propriété privée. Mais un patron qui possède son usine, moi ça me dérange pas, ça fait partie des libertés cô posséder une voiture. Ce qui me dérange c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le dominant-dominé. Mettre en place une co-gestion patron-coopérative ou patron-syndicat, dans une entreprise, c'est clamer que tous les hommes sont égaux, et que même ds un contrat de travail, le salarié n'a pas à baisser sa culotte face au patron pour sauvegarder son emploi !
Et que l'on me dise pas que je suis au ps avec ce genre d'idées, je me ferai virer en moins de cinq minutes. Le ps est pour l'exploitation de l'homme par l'homme mais avec quelques lois pour adoucir, rendre tolérable cette situation.
Crockette
 

Message par Apfelstrudel » 03 Déc 2004, 18:37

(Crockette @ vendredi 3 décembre 2004 à 16:57 a écrit : Justement tout est relatif. Gaby parlait de l'abolition de la propriété privée. Mais un patron qui possède son usine, moi ça me dérange pas, ça fait partie des libertés cô posséder une voiture. Ce qui me dérange c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le dominant-dominé. Mettre en place une co-gestion patron-coopérative ou patron-syndicat, dans une entreprise, c'est clamer que tous les hommes sont égaux, et que même ds un contrat de travail, le salarié n'a pas à baisser sa culotte face au patron pour sauvegarder son emploi !
Et que l'on me dise pas que je suis au ps avec ce genre d'idées, je me ferai virer en moins de cinq minutes. Le ps est pour l'exploitation de l'homme par l'homme mais avec quelques lois pour adoucir, rendre tolérable cette situation.
Mais toi aussi ! Tu ne remets pas en cause l'exploitation de l'homme par l'homme puisque tu accèpte le patronat et le salariat. C'est quoi ta "cogestion" ? A qui iront les bénéfices, il n'y a que ça qui compte. Le reste, ce n'est que des mots, des formules qui sonnent bien mais qui ne font que reformuler des idées réformistes. Dans ton post, tu mets en avant l'idée que patrons et travailleurs pourraient bien finir par se mettre d'accord, qu'il suffirait de trouver un compromis juste. Pour moi ce qui est juste, c'est que les richesses reviennent à ceux qui les produisent.
Et tu ne vois pas la différence qu'il y a entre posséder une usine et une voiture ? :blink:
Apfelstrudel
 
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Message par Jacquemart » 03 Déc 2004, 18:47

Crockette

Si on veut mettre un mafieux hors d'état de terroriser et de rançonner la population, il est plus sage de lui piquer son flingue que de lui laisser et de compter sur le fait qu'il ne s'en servira pas.

La question n'est pas de savoir si la propriété privée des usines nous "dérange" ou non. Elle est de savoir si en l'autorisant, c'est-à-dire en permettant à une petite minorité de faire fonctionner pour son propre intérêt égoïste ce qui permet à tout le reste de la société de gagner sa vie, on pourra supprimer l'exploitation de l'homme par l'homme. Eh bien non.

Ton programme de "juste milieu" te semble peut-être plus "réaliste" que l'abolition de la propriété privée des moyens de production qu'en tant que communistes, nous revendiquons. Mais en fait, il est profondément utopique. Et le vrai réalisme, c'est de se préparer à ôter à la bourgeoisie les moyens de nuire, c'est-à-dire à mettre sa fortune à la disposition de la collectivité.

Toute autre perspective n'est qu'un attrappe-gogo qui a toujours servi rendre les travailleurs bien sages, pour qu'ils ne s'attaquent pas à la racine du mal.
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Message par Crockette » 04 Déc 2004, 14:40

Mettre en place une politique de gestion des entreprises où le patron n'aurait aucun droit disciplinaire ni hiérarchique sur les salariés, ce n'est pas révolutionnaire çà ? Mettre en place des coopératives ou des syndicats qui gèrent en parité avec l'employeur une entreprise, par une loi nationale avec impossibilité d'avoir des dérogations pour les employeurs, ça changerait déjà la vie. L'idéal je le reconnais, ce serait l'abolition de la propriété privée, mais cette étape serait trop brutale car aujourd'hui je ne vous apprend rien en disant que vous comme moi on est à des km de ce qui se passe ds la réalité. Mes idées sont plus proches des vôtre que celle du ps. Je le pense.Tous contre le Medef et sa volonté d'asservir le monde du salariat.
Crockette
 

Message par Gaby » 04 Déc 2004, 15:11

Malgré ta volonté d'être pragmatique, c'est très similaire au socialisme idéaliste comme approche, Crockette. Tu avances comme stratégie la possibilité de réformer le système de l'intérieur, en adoptant localement (nationalement) des mesures du protection du salarié, mais toujours dans le cadre du salariat. Ca n'a pas de sens, et pas seulement parceque c'est une perspective timide mais aussi parceque concrètement, une gestion humaine du capitalisme ne sera jamais la réponse à ses mécanismes de crise et de concurrence.

La question que tu soulèves a déjà été posée plusieurs fois au cours de l'histoire, notamment à la fin du XIXème siècle en Allemagne, dans un débat qui opposait les partisans de Bernstein qui revenaient sur le marxisme, aux socialistes révolutionnaires (Rosa Luxemburg, et Karl Kautsky qui a ensuite changé d'attitude). Si tu es curieux, tu peux te référer à cette brochure vieille d'un siècle mais dont la lecture est toujours bénéfique :
http://www.marxists.org/francais/luxembur/...1898/index.html
Sinon les éditions Spartakus l'ont éditée récemment, accompagnée d'autres ouvrages de Rosa, mais c'est sans doute assez difficile à trouver. C'est relativement facile comme lecture, mais il faut peut-être quand même quelques rudiments théoriques avec lesquels on est familier. Pour cela, je ne peux que t'inviter à discuter de tes idées et de tes lectures avec les militants d'un côté comme de l'autre, réformistes comme révolutionnaires. Des véritables réformistes je n'en connais pas beaucoup (ils veulent quoi à la gauche du PS à part le retour de la IVème République ?) mais pour trouver un copain de LO, ca sera peut-être plus facile. ;)
Après tout la politique, ca n'est pas qu'affaire de bulletins lors d'une élection. Une véritable conviction se défend tous les jours, et la lutte pour l'intérêt des travailleurs, c'est toujours par la grève et la manifestation qu'elle a su s'imposer. Les "acquis sociaux" ne sont jamais que des concessions de l'état bourgeois suffisament rusé pour apaiser le souffle de la révolte sur sa nuque. Mais la crise est telle que droite capitaliste comme gauche capitaliste se retrouvent obligées de revenir dessus...
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