(Gaby @ samedi 4 décembre 2004 à 14:07 a écrit :
Je ne vois pas d'un bon oeil que nos camarades de la ligue puissent être dans la même organisation qu'un Corcuff, défenseur du marché et, apparemment, de Ramadan.
La SELS avance l'hypothèse d'une société non-capitaliste (basée sur l'appropriation sociale des moyens de production) ou le marché ne serait plus la référence principale de la régulation (via notamment une planification démocratique et décentralisée), mais ou les relations marchandes n'auraient pas compèltement disparues, mais dans laquelle demeureraient des formes locales d'ajustement marchand (via les prix). Cette hypothèse peut être critiquée. Mais pour ce qu'elle est, et non dans une logique d'amalgame. On ne peut pas, a rigoureusement parler, identifier cette position (pour la réduction du marché a une place minoritaire) a une "défense du marché". Il y a une forme polémique qui demeure dans le registre du rationalisme critique, en mettant en cause les arguments de "l'adversaire" avec d'autres arguments. Il y a une forme de polémique qui sort du rationalisme critique, en considérant que tous les moyens de stigmatisation de "l'adversaire" sont bons et qui s'invente alors un "adversaire" mythologique pour simplement justifier ses propres positions et invalider celle dudit "adversaire" :247: . J'ai l'impression que Marx s'inscrivait plutot dans le registre du rationalisme critique... :marx:
On a une figure analogue avec Ramadan, atténuée par le "peut-être"...La seule fois, ou Corcuff a écrit sur Ramadan dans Charlie Hebdo, lors d'un compte-rendu du FSE de Paris-Saint-Denis, il l'a défini comme "communautariste", et comme se situant dans un état "intermédiaire" entre les valeurs des Lumières et une théologie traditionnelle et réactionnaire. Cela peut tout a fait être critiqué, mais pas comme une "défense de Ramadan". C' est une position différente de celle type Venner/Fourest, qui fait de Ramadan le nouveau spécialiste de "la langue fourchue" ("le Musulman" semble avoir remplacé chez certains "l'Asiatique" dans un certain imaginaire européen et "l'Indien" dans un certain imaginaire américain). Mais différente aussi de ceux qui font de Ramadan un "progressiste". :headonwall:
Par ailleurs, je dirais a
Valière qu'historisquement la laicité a a voir avec les valeurs des Lumières et donc le rationalisme critique. Or défendre l'exercice de la raison critique par l'amalgame, la diabolisation et l'essentialisme ("l'essence" supposee maléfique de l'islam) - comme tendent a le faire Venner/Fourest - me semble contradictoire dans les termes. C'est en ce sens qu'on peut parler d'un "intégrisme laic" : non pas au sens ou il défendrait "trop" la laicité, mais, au contraire, ou il ne la défendrait pas assez, en empruntant des méthodes intellectuelles aux intégristes, contre le rationalisme critique :t3xla: .