non sens et déni de droit

Message par Valiere » 07 Nov 2004, 15:20

a écrit :Paris, le 5 novembre 2004

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La punition collective : un non-sens éducatif et un déni de droit

Par le biais d'une modification de circulaire qui commente la nouvelle composition des conseils de discipline, le ministre de l'Éducation nationale réintroduit subrepticement la possibilité d'infliger des punitions collectives.
Certes, le ministre rappelle « qu'il est utile de souligner le principe d'individualisation de la punition ou de la sanction ». Mais c'est pour ajouter aussitôt dans le paragraphe intitulé « moyens d'action à la disposition des enseignants en matière disciplinaire », « qu'une punition peut être infligée pour sanctionner le comportement d'un groupe d'élèves identifiés qui, par exemple, perturbe le fonctionnement de la classe. Par ailleurs, dans le cadre de l'autonomie pédagogique du professeur, quand les circonstances l'exigent, celui-ci peut donner un travail supplémentaire à l'ensemble des élèves ».
Ainsi, très clairement, « le travail supplémentaire » donné « à l'ensemble des élèves », est envisagé comme un moyen d'action en matière disciplinaire.
Cette disposition, qui cherche un alibi un peu grossier dans « l'autonomie pédagogique du professeur », constitue un recul sans précédent, à la fois du point de vue de la justice, du point de vue de l'autorité de l'enseignant et du point de vue éducatif :
- elle contrevient au principe de l'individualisation des sanctions, selon lequel « toute sanction, toute punition s'adressent à une personne ; elles sont individuelles et ne peuvent être, en aucun cas, collectives » (circulaire n° 2000-105 du 11-7-2000) ; plus largement, elle est contraire aux principes fondamentaux du droit français ; de surcroît, en introduisant la notion de « travail supplémentaire » comme un moyen d'action de nature disciplinaire, elle rétablit une confusion dommageable – et condamnée dans la circulaire déjà citée – entre « les punitions relatives au comportement des élèves » et « l'évaluation de leur travail personnel » ;
- cette disposition bat en brèche l'autorité des chefs d'établissement et des enseignants, que le ministre se targue par ailleurs de réhabiliter : en offrant cette solution de facilité et en contraignant à ce constat d'impuissance que constitue la punition collective, il pourrait laisser entendre que des équipes pédagogiques sont incapables d'anticiper une situation, de gérer un conflit et de cerner les responsabilités ;
- enfin, le recours à la punition collective, outre un aveu implicite d'échec, est contre-éducatif en tant qu'il incite dans la quasi-totalité des cas à la délation : la seule alternative consiste à dénoncer autrui, ou à subir collectivement la punition.
Élèves, enseignants, parents, chefs d'établissement, personnels d'éducation ont travaillé longtemps ensemble pour établir les règles les plus justes et les plus équilibrées en matière disciplinaire. Ils ont prévu ensemble des procédures alternatives au conseil de discipline, qui visent à anticiper les conflits, à les traiter à la racine, et à les résoudre d'abord et avant tout dans une perspective éducative. Cette tâche est difficile, délicate et requiert la mobilisation de toute la communauté éducative.
Cette dernière ne peut accepter qu'on fragilise la vie de l'établissement scolaire par des mesures qui, conjuguant l'autoritarisme et l'arbitraire, engendrent l'injustice.

Signataires : CEMEA, CRAP-Cahiers pédagogiques, DEI-France (Défense des enfants international), Éducation & Devenir, FCPE, FERC-CGT, FOEVEN (Fédération des œuvres éducatives et de vacances de l'Éducation nationale), GFEN (Groupe français d'éducation nouvelle), ICEM-Pédagogie Freinet (Institut coopératif de l'école moderne), Ligue de l'enseignement, Ligue des droits de l'Homme, OCCE (Office central de la coopération à l'école), SNPDEN-UNSA, UNL.

Contacts Presse :
FCPE : Laurence Guillermou, tél. : 01 43 57 16 16
DEI-France : [url=mailto:dei@bernard-defrance.net]dei@bernard-defrance.net[/url]
Valiere
 
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Message par alex » 08 Nov 2004, 14:55

A priori je ne suis pas opposé aux sanctions collectives;
Actuellement si 2 personnes font le même bêtise il ne doit pas y avoir de sanction car elle serait collective,
S'ils sont identifiés je ne vois pas où est le problème (reste à savoir ce qu'est une bêtise et quelle sanction appliquée).
Aujourd'hui un jeune qui pertube un cours ne peut pas être expulsé en salle d'étude, le prof doit se le coltiner jusqu'à la fin; Du point de vue du prof, avec 2 ou 3 énergumènes ça me semble devenir ingérable, le cours ne peut se dérouler correctement pour le reste de la classe.
alex
 
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Message par Valiere » 12 Nov 2004, 21:01

a écrit :Actuellement si 2 personnes font le même bêtise il ne doit pas y avoir de sanction car elle serait collective


Non! là il s'agit de punition individuelle sur deux "têtes"
La punition collective conduit à un appel à la "délation" de la part des enfants, c'est en plus un acte arbitraire et c'est enfin mettre encore le doigt sur la répression.
Valiere
 
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Message par ravine chien » 12 Nov 2004, 23:15

Quelqu'un peux m'expliquer ce qu'avait changé la suppression des sanctions collectives en 2000....





















ah si je sais, avant un prof diasit:
" qui a fait ça?....bon je répète qui a fait ça?....personne?...bon punition pour tout le monde...interrogation écrite!!!"
puis grace aux directives de 2000, il disait :
" qui a fait ça?....bon je répète qui a fait ça?....personne?...vérification des savoirs...interrogation écrite!!!"
ravine chien
 
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Message par Valiere » 13 Nov 2004, 19:44

Sauf que c'est aussi une attaque réactionnaire contre les gamins considérés comme des délinquants.
Valiere
 
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