a écrit :Contribution de l’Union des Familles Laïques (UFAL)
au colloque « Familles du 21 eme siècle »
du 2 et 3 novembre 2004 à Kaliningrad (Russie)
CONSOLIDER LE PREMIER CERCLE
Pour un enfant et pour tout individu, son premier cercle d’appartenance reste la famille et tout incident grave qui survient et qui nous touche particulièrement laisse des traces qui demeurent durant toute la vie.
Les parents restent les primo éducateurs des enfants, c’est une réalité incontournable.
Ils sont indispensables à l’enfant pour sa construction comme être unique et social et comme citoyen d’aujourd’hui et de demain.
Pourquoi ce rappel ?
Beaucoup de commentateurs plus ou moins avisés et malheureusement beaucoup d’enseignants et de travailleurs sociaux critiquent les familles, certaines seraient absentes, inexistantes, voire nocives ( ?)
Effectivement certains parents de toutes origines commettent des erreurs éducatives liées à différents facteurs :
l’absence de préparation au métier de parents conduisant à l’improvisation la plus totale
les problèmes socio-économiques plongeant la famille dans des difficultés insurmontables et conduisant à la déstructuration
l’explosion du cercle familial avec des conflits dans le couple, une rupture ou une recomposition difficile
la difficulté pour les parents de trouver la bonne attitude entre l’autoritarisme et le laxisme
Le rôle de l’Etat et des institutions sociales est de soutenir, d’accompagner les parents afin qu’ils puissent remplir leur fonction et non de les rejeter, de les marginaliser ou de se substituer à elle.
Le soutien à la fonction parentale est une orientation indispensable qui ne doit surtout pas se cantonner à la réparation.
Il vaut mieux prévenir que guérir. Une prévention adaptée évite des remèdes administrés dans l’urgence.
Si l’Etat doit apporter des financements appropriés, mettre à la disposition des familles des structures, des vecteurs d’informations et du personnel, les associations familiales ont une fonction sociale irremplaçable.
Elles peuvent mettre en place des réseaux de médiateurs familiaux intervenant en relation avec les professionnels en facilitant les échanges et la socialisation ou la resocialisation.
De nombreux couples, notamment les plus jeunes se retrouvent souvent seuls face à des difficultés pour s’intégrer ou pour remplir leurs missions éducatives.
Il ne s’agit ni de se substituer aux structures sociales légales, ni pallier à une pénurie, il s’agit pour les militants des associations familiales d’aider à la création et au renforcement social et permettre que se construise un réseau de solidarité.
Les institutions restent incontournables car elles disposent de moyens, de personnels compétents, les associations étant elles présentes en permanente pour accompagner, alerter et agir dans l’urgence en relation et en complémentarité.
Sur certains quartiers des associations appelées « femmes relais » interviennent spontanément et souvent d’une façon pertinente.
A Champigny dans le Val de Marne, elles ramènent parfois des enfants en bas âge dans leurs foyers, n’hésitant pas à expliquer aux parents « défaillants » que les enfants qui traînent tard le soir ne sont pas en sécurité physique, morale ou affective.
Ces militantes des associations femmes relais effectuent une mission éducative en rappelant les textes et en donnant les explications nécessaires.
Ces associations ne se suffisent pas à elles-mêmes, elles ont besoin de financements pour vivre, d’une valorisation du bénévolat et d’une formation.
L’Union des familles laïques qui est présente sur tout le territoire porte des valeurs qui lui permettent d’intervenir selon des principes auxquels les militantes et militants sont particulièrement attachés
La laïcité
C’est apprendre à vivre ensemble quelles que soient ses appartenances culturelles et religieuses et respecter l’autre qu’il soit croyant, athée ou agnostique.
Lés échanges entre les différentes familles et le refus de l’enfermement communautaire contribuent à la socialisation et permettent de vivre les différences donc de refuser sectarisme et indifférence.
La solidarité
C’est pouvoir faciliter les échanges et l’entraide et permettre aux familles en difficulté de trouver un soutien et de disposer d’un réseau de personnes ressources facilitant par-là même leur information.
Aucune famille en difficultés passagères ou durables ne peut être laissée à elle-même et le retrait d’un enfant à sa famille ne conduit qu’à des effets de destruction individuelle et collective.
En dehors de situation d’urgence, il vaut mieux qu’une aide soit apportée aux familles avec des moyens appropriés dans le cadre d’une discussion avec les intéressés, plutôt qu’une mesure administrative précipitée.
C’est l’action conjointe d’associations présentes sur le terrain et des institutions sociales qui peut contribuer à régler au mieux des situations de détresse.
L’égalité
C’est lutter contre les inégalités sociales et contre cette société duale.
L’égalité n’est pas simplement un slogan inscrit sur le fronton des mairies de France.
Il s’agit d’un principe qu’il faut faire vivre au quotidien dans le cadre d’une bataille politique pour l’adoption et l’application de lois sociales, bataille qui est accompagnée d’actions concrètes sur le terrain.
L’égalité des droits entre les hommes et les femmes est indispensable.
La femme doit pouvoir disposer de son corps, choisir sa sexualité et ne pas être enfermée dans un rôle subalterne sous la domination de son père, de ses frères ou de sa communauté d’origine.
Nous inscrivons notre action sociale et familiale dans le respect de la Convention Internationale des Droits de l’enfant afin que chaque enfant puisse jouir de tous ses droits :
La Convention Internationale des Droits de l’Enfant adoptée à l’unanimité par l’assemblée générale de l’ONU dans sa séance du 20 novembre 1989 a été ratifiée par tous les pays du monde sauf la Somalie qui n’a pas de gouvernement et les Etats Unis.
Dans ce dernier pays, première puissance mondiale, des enfants n’ont pas de couverture sociale, des enfants vivent sous le seuil de pauvreté alors qu’ils appartiennent à la nation la plus riche du monde.
Ceci montre qu’il ne suffit pas d’avoir des moyens si une politique sociale hardie de solidarité n’est pas menée.
Il est indispensable que tous les enfants puissent avoir droit à un nom, une famille dans laquelle ils peuvent grandir et se développer.
Les droits à un logement, à des conditions permettant son développement et non seulement sa survie à une protection sociale et sanitaire quelle que soient les ressources de sa famille, à une instruction et à un temps libre de qualité sont indispensables et inaliénables.
C’est une bataille que les associations familiales laïques mènent à tous les échelons afin que la convention internationale soit réellement appliquée.
Les droits dits positifs : l’information, l’association, la participation ne sont pas accessoires.
Dans la famille, à l’école et dans la société les enfants doivent pouvoir en fonction de leur âge devenir des acteurs et non des consommateurs.
Nous devons absolument par notre intervention de tous les jours, politique ou individuelle lutter contre les inégalités sociales et permettre que le droit à une famille et à une vie sociale et personnelle dans les meilleures conditions possibles se conjugue au présent.
Jean-François CHALOT
Membre du Bureau National de l’Union des Familles Laïques (UFAL)
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