La torture en Tunisie persiste encore!

[sofinos1]

La Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme

Tunis le 08 novembre 2004


COMMUNIQUE
(traduit de l’arabe)





Des agents de police ont commis le 04 novembre 2004 un crime odieux en assassinant le jeune Arbi Ben Moncef HICHRI, dans le quartier de « Tadhamen » à la périphérie de Tunis.



Ces agents, dont le nombre dépassait la dizaine, ont envahi la maison des parents de la victime, au moment de la rupture du jeune, ils ont arrêté le jeune Arbi HICHRI sous prétexte qu’il aurait volé un téléphone portable. Ils lui ont menotté les mains et les pieds, l’ont traîné dans la rue où ils l’ont dénudé, et l’ont roué de coups de matraque et de pieds avec une cruauté sans limite sous le regard et la colère des membres de sa famille et des voisins qui protestaient contre ces pratiques inhumaines. Les agresseurs ne se sont arrêté qu’après avoir accompli leur crime odieux, ils ne se sont enfuis qu’après avoir laissé le corps de M. HICHRI sans vie.



- La LTDH condamne avec la plus grande sévérité ce crime odieux et demande que tous ceux dont la complicité dans ce crime vient à être prouvée soient jugés au cours d’un procès public.

- Présente ses condoléances attristées à la famille du défunt et lui exprime sa totale solidarité

- Exprime sa désapprobation du black out imposé aux médias pour qu’ils ne rendent pas compte de ce crime odieux.

- Rappelle que l’une des causes de la multiplication des cas d’agressions commis par des agents de l’ordre contre des citoyens est l’impunité dont jouissent ces agents dans la majorité des cas. Les plaintes des citoyens ne sont généralement pas instruites. En plus plusieurs citoyens ont fait l’objet de réprimandes à la suite de leurs plaintes.

- La LTDH demande qu’il soit mis fin à cette politique d’impunité et que toutes les plaintes soient sérieusement instruites sans égard pour la qualité du ou des agresseurs et de traduire en justice tous ceux dont la culpabilité soit prouvée.



Pour le comité directeur
Le president

Me Mokhtar Trifi


--------------------------------------------------------------------------------
Tunisie - Larbi Ben Moncef Hichri battu à mort par la police devant chez ses parents ! !


Larbi Ben Moncef Hichri habite chez ses parents dans le quartier "El Jabbana" (le cimetière) de la cité populaire de Tunis "Hay Et-Tadhamon" (cité de la solidarité).



Ces derniers jours, Larbi était activement recherché par la police qui le soupçonne d'avoir volé un portable à une femme. Il s'est avéré que la femme victime du vol en question est agent de police, ce qui explique la mobilisation policière impressionnante autour de cette affaire "banale" de vol de portable.



En effet, plusieurs agents de police ont effectué des descentes quotidiennes les soirs précédant jeudi dernier, 4 novembre 2004, sans réussir à mettre la main sur Larbi qui a pris la fuite. Selon le récit de la famille, Larbi Ben Moncef Hichri était ce jeudi chez ses parents, il tenait à couper le jeûne avec eux.



Au moment du couper du jeûne, entre 12 et 15 agents de police ont investi les lieux. Ils ont menotté Larbi puis l'ont battu à mort devant chez lui sous les cris et les regards impuissants de ses proches ! ! Quand ils se sont rendus compte de leur crime, les assassins ont tout simplement et lâchement pris la fuite ! !



La famille de la victime endeuillée et en colère a refusé au départ de remettre le corps de leur fils aux autorités pour procéder aux examens et expertises médicales nécessaires dans ce genre de situation. Les autorités, cherchant à faire passer sous silence cet assassinat, ont tenté de procéder à l'enterrement du corps le matin, au lieu de 13h00 comme à l'accoutumée, et cela afin d'éviter qu'un grand nombre de personnes ne suive les funérailles, mais elles ont fini par céder devant l'opposition affichée par les habitants révoltés par ce crime odieux.



Finalement les funérailles de Larbi ont eu lieu à 13h00, son corps a été enterré au cimetière de Bardo en présence de milliers d'habitants du quartier.



Ces derniers n'ont pas manqué d'exprimer leur détresse et leur colère contre les bavures et les abus policiers qui ne cessent de se multiplier.



Plusieurs d'entre eux n'ont pas manqué de souligner que c'est parce que la police agit les mains libres et parce que ses crimes bénéficient d'une totale impunité et de la couverture des autorités qu'on assiste aujourd'hui à la multiplication de tels actes.



Des rumeurs racontent que certains policiers qui ont participé à cet assassinat seraient en état d'arrestation