De plus le caractère délibéré de l’attaque contre les soldats français qui a mis le feu au poudre est fortement remis en cause.
a écrit :L'attaque de Bouaké: bavure ou acte délibéré?
Cacophonie au sein du gouvernement sur le raid contre les Français qui a tué 9 soldats.
Par Jean-Dominique MERCHET
mardi 09 novembre 2004 (Liberation - 06:00)
Le bombardement de samedi sur la base française de Bouaké (Libération d'hier) était-il délibéré ? Ou est-il la conséquence d'une erreur de tir ? Les autorités françaises semblent plus partagées que certaines déclarations l'ont laissé entendre.
Dimanche soir, le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, affirmait sur RTL que le camp français avait été attaqué «d'une manière qu'[il croit] délibérée. L'enquête le dira». Hier, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, en visite auprès des militaires blessés lors du raid, a fait part de «son doute quant à une pure et simple erreur de ciblage». «Les uns et les autres m'ont dit que l'avion ivoirien était passé à deux reprises, préalablement au-dessus du bâtiment et qu'il avait tiré à la troisième reprise», a-t-elle dit. Pourtant, au même moment, c'est une tout autre musique qui était jouée à Matignon. Dans l'entourage de Raffarin, on évoquait ses «doutes» et une possible «méprise» : «La question est ouverte. L'erreur humaine est possible.» Des propos tenus sur la base d'analyses de l'armée de l'air.
Bombe ou roquettes ? A Abidjan, le porte-parole de l'opération Licorne confirme que «la question reste posée». «Tout est possible», reconnaît de son côté une source militaire à Paris. Tout est tellement possible que l'état-major des armées n'a toujours pas de certitudes sur les modalités exactes de l'attaque, qui a fait neuf morts et trente et un blessés dans les rangs français. «Selon les dégâts constatés sur les photos, il s'agit d'une bombe de 250 kg, mais, sur place, des militaires français parlent d'une salve de roquettes», indique-t-on dans les armées.
Côté ivoirien, le président Gbagbo a annoncé la création d'une «commission d'enquête [qui] fera la lumière». Pour sa part, le colonel Jules Yao-Yao, porte-parole de l'armée ivoirienne, a évoqué dimanche un «dégât collatéral» : «Malheureusement, une frappe contre un objectif militaire a entraîné des dégâts collatéraux, provoquant la mort d'hommes dans un cantonnement français.» L'«objectif militaire» en question pourrait être un casernement des Forces nouvelles (ex-rebelles), situé à environ un kilomètre du camp français.
Mercenaires. Pareille erreur de tir est-elle vraiment possible ? Les Sukhoi 25 utilisés par l'armée ivoirienne ne sont pas à la pointe en matière de systèmes de tir et de munitions de précision. Ces avions sont présentés par les experts comme des «camions à bombe». Toutefois, note un spécialiste de l'aviation militaire, «les pilotes des Sukhoi 25 devaient bien connaître la zone, puisqu'ils survolaient et attaquaient Bouaké depuis jeudi». Ces pilotes sont des mercenaires étrangers, sans doute d'origine biélorusse ou ukrainienne. Se basant sur les premières frappes de jeudi et vendredi contre les forces rebelles à Bouaké et à Korhogo, un haut responsable militaire français estimait que «les pilotes tirent bien».
Rappelons nous comment l’AFP présentait la chose il y a seulement 2 jours :
a écrit :samedi 6 novembre 2004
Huit soldats français tués par les forces ivoiriennes, 23 blessés
PARIS (AFP - 18:07) - Une attaque des forces gouvernementales ivoiriennes contre la force française Licorne samedi à Bouaké (centre de la Côte d'Ivoire) a fait huit morts et 23 blessés parmi les soldats français, a indiqué à l'AFP le ministère français de la Défense.