(Valiere @ vendredi 5 novembre 2004 à 22:06 a écrit : Que prouves-tu là?
Je n'ai pas là de désaccord avec toi!
Ce que je prouve là ? C'est que la IIIe République prend sa naissance le 4 septembre 1870. 1875 et 1879 étant deux étapes consolidant cette République. Là-dessus, je crois qu'on est en désaccord non ? (Puisque pour toi si j'ai bien compris la véritable naissance de cette République se serait faite en 1879)
Ce que je souligne aussi, c'est que Thiers, qui mena l'écrasement de la Commune de Paris, devint le chef du parti républicain après sa démission en 1873, puis que Léon Gambetta, grand leader républicain passa une alliance avec lui pour les élections de 1877 (après la dissolution de l'Assemblée de 1876)... "Tous les groupes républicains" se retrouvèrent unis sous cette alliance. Après sa mort, les républicains rendront hommage à Thiers en lui dédiant des avenues, etc.
Il était toutefois nécessaire de faire front à cette époque avec la bourgeoisie républicaine. Comme le dit Engels au sujet des élections de 1876, c'était un moyen d'atteindre l'indépendance politique :(Engels % Les travailleurs européens en 1877 % The labour Standard @ Mars 1878 a écrit :"Ce fut donc une nouvelle preuve du haut niveau de l'intelligence politique instinctive de la classe ouvrière française que le fait que, dès que le 16 mai dernier la grande conjuration des trois fractions monarchistes déclara la guerre à la république, les ouvriers, comme un seul homme, firent du maintien de la République leur tâche immédiate la plus importante. Sans doute se comportaient-ils, en agissant ainsi comme l'appendice des républicains bourgeois et des radicaux, mais une classe ouvrière qui ne dispose ni d'une presse, ni de possibilités de se réunir, ni de clubs ou d'associations politiques, que peut-elle être d'autre, sinon l'appendice du parti radical bourgeois ? Que peut-elle faire d'autre pour obtenir son indépendance politique que de soutenir le seul parti qui s'est chargé à assurer au peuple en général et donc aussi aux ouvriers des libertés telles qu'elles les autorisent à avoir une organisation indépendante ?"
La première phrase de ce passage avait été citée par woody dans le fil sur le PT et la République. La suite du passage indique que cet appui à la consolidation de la République était une nécessité à l'époque. Engels ne parle donc pas de maintien de la République en général, mais de maintien de la République en vue d'obtenir des acquis démocratiques.
Et au sujet de la situation de 1877, il écrira que :a écrit :aussi méprisable que puisse être l'actuel gouvernement républicain en France, la consolidation définitive de la république a au moins fourni aux ouvriers français le terrain sur lequel ils peuvent s'organiser en parti politique indépendant et disputer leurs prochaines batailles non pas pour le profit d'autres qu'eux, mais bien pour leur propre profit ; elle a en même temps fourni le terrain sur lequel ils peuvent s'allier à la masse des paysans qui jusqu'à présent leur était hostile et faire de leurs victoires futures non plus, comme c'était jusqu'ici le cas, de brefs triomphes de Paris sur la France, mais des triomphes définitifs de classes opprimées de France sous la conduite des ouvriers de Paris et des grandes villes de Province."
Ce qui est véritablement important, c'est l'acquisition de droits démocratiques permettant de s'organiser en parti politique indépendant. Toutefois, selon Robin Goodfellow, "à partir d'un certain moment Engels demande aux français d'arrêter de considérer que, grâce à la république, ils disposent d'une supériorité sur les autres composantes du mouvement socialiste international, notamment les allemands. Il explique qu'en Allemagne, le passage par l'étape nécessaire d'une république démocratique ne sera qu'une formalité de quelques jours, les conditions étant mûres pour le passage au socialisme, et la monarchie n'étant plus, en tant que telle, qu'un obstacle formel, à éliminer rapidement." (Marx-Engels et la république démocratique, Le cas français, Mai 2003, http://membres.lycos.fr/rgood/marxrepfranc.htm)a écrit :La révolution démocratique bourgeoise sous une direction bourgeoise a liquidé la monarchie en 1879...
Une révolution en 1879 ? Une révolution républicaine alors que la République est proclamée depuis déjà 9 années ?!? Une révolution qui aurait "liquidé" la monarchie tout en laissant des députés monarchistes siéger à l'Assemblée ?!? :blink:
Après 1879, effectivement, on a eu la création de l'école publique gratuite et obligatoire (pour inculquer la morale républicaine et apporter une main d'oeuvre de meilleure qualité pour le patronat), la séparation de l'Eglise et de l'Etat (cette lutte anticléricale affaiblissant les monarchistes), la loi de 1901 pour les associations et le droit d'organisation. Mais là c'est un autre sujet puisque ce fil traite de la naissance de la IIIe République (1870-1879) et non de ses réalisations. Si tu veux en discuter, ouvre un nouveau fil (par exemple : Les réalisations de la IIIe Republique (1880-1940)).
PS : J'avais omis un lien dans mon post précédent (citation herodote.net), le voici : http://www.herodote.net/histoire05280.htm