This is the end...

Dans le monde...

Message par Enjolras » 18 Oct 2004, 15:59

A Londres, les altermondialistes se cherchent un nouveau combat

LE MONDE | 18.10.04 | 14h33

Cinq ans après Seattle, le mouvement s'essouffle faute de trouver une unité de ton. L'intervention en Irak a balayé l'agenda des contestataires. Aujourd'hui ceux-ci se divisent sur le choix des priorités : combat antiguerre, lutte contre le néolibéralisme, dette des pays pauvres.
Londres de notre envoyée spéciale

Les altermondialistes et leurs adversaires peuvent d'ores et déjà cocher trois dates sur leurs agendas. Lors de la traditionnelle assemblée des mouvements sociaux réunie dimanche 17 octobre, jour de clôture du troisième Forum social européen, auquel ont participé quelque 20 000 personnes, trois manifestations ont été fixées pour les prochains mois. Le 19 février, le mouvement antiguerre a appelé à une grande manifestation mondiale contre "l'occupation de l'Irak" par les pays de la coalition américano-britannique.

Un mois plus tard, le 19 mars à Bruxelles, les militants européens se retrouveront pour dénoncer les orientations libérales de la nouvelle Commission Barroso et exiger que l'agenda de Lisbonne, dont il s'agira de faire l'examen à mi-parcours au sommet européen de printemps, ne sacrifie pas les composantes sociales et environnementales du projet. La Confédération européenne des syndicats a indiqué qu'elle participerait à cette initiative.

Enfin début juillet, les altermondialistes ont prévu de se retrouver à Edimbourg, où doit se dérouler le prochain G8 des chefs d'Etat sous présidence britannique.

Cet échéancier serré pour les mois à venir ne doit cependant pas masquer les interrogations qui agitent le mouvement, confronté au bout de cinq ans à un bilan maigrelet. Le sentiment de répétition, voire de lassitude, transparaît de plus en plus dans les commentaires des militants qui suivent depuis le début le processus des Forums sociaux. "Nous passons notre temps à organiser des Forums et nous n'avons plus le temps de penser à l'action", déplore une organisatrice du Forum social grec.


UN REGARD INQUIET

"Il y a un vrai risque que notre slogan, "un autre monde est possible", ne se transforme en une vaine incantation", reconnaît, de son côté, Paolo Giliardi, d'Attac-Suisse, pour qui "la satisfaction de constater que le mouvement vit encore au bout de cinq ans ne signifie pas pour autant qu'il est bien portant".

La Franco-Américaine Susan George, figure historique de la contestation, porte un regard beaucoup plus inquiet sur la situation. "C'est très simple, dit-elle. Si le mouvement, de façon unie, ne se fixe pas très rapidement un combat possible à remporter, il risque de disparaître. J'ai déjà vu des mouvements disparaître. Je sens de la lassitude et du découragement chez les militants. Il faut sortir de ces rituels où on hurle contre le capitalisme. Nous ne faisons peur à personne." Sur quel sujet la planète altermondialiste, diverse et multiforme par essence, pourrait-elle se fédérer et concentrer ses forces ? "Je ne sais pas, avoue la célèbre pamphlétaire. Peut-être la dette du tiers-monde. C'est certainement la cause la plus gagnable. Un énorme travail de sensibilisation a déjà été fait au moment de la campagne Jubilee 2000."

L'intervention américaine en Irak, en mars 2003, a balayé l'agenda des contestataires. Et aujourd'hui, ceux-ci se divisent sur le choix des priorités : le combat antiguerre, la lutte contre le néolibéralisme ou les deux en même temps ? "La guerre et la globalisation sont les deux faces d'une même pièce. La question de la guerre doit garder une place centrale pour nous", affirme Chris Nineham, de l'organisation radicale britannique Globalise Resistence. A l'inverse, le président d'Attac-France, Jacques Nikonoff, estime qu'"il ne faut pas rester sur le thème de la guerre, qui n'est qu'un prétexte utile aux gouvernements pour mener des politiques antisociales".

DÉBATS STRATÉGIQUES

Cinq ans après Seattle, le FSE de Londres a donné le spectacle des tensions que continuent de susciter les débats stratégiques entre ceux qui ne désespèrent pas de voir un jour une révolution renverser le capitalisme et ceux pour qui le combat contre la mondialisation libérale se mène, de façon pragmatique, sur le terrain des idées, en essayant de peser sur les décisions des gouvernements et des institutions. La question de la démocratie au sein du mouvement semble également se poser avec de plus en plus d'acuité.

"On nous demande d'appliquer la constitution de Porto Alegre. Mais personne n'a voté pour cela. Nous devons prendre le contrôle sur notre mouvement", enrage un militant britannique. Manque de transparence, pouvoir exorbitant des organisations qui ont les moyens humains et financiers d'être présentes à toutes les réunions décisionnelles du mouvement... les critiques pleuvent.

Devant cet état des lieux plutôt morose, Jacques Nikonoff fait appel à un peu d'indulgence "Nous sommes dans un combat qui se situe à l'échelle de l'Histoire. Il faut être patient et ne pas être prétentieux en croyant que nous allons gagner des victoires en claquant des doigts."Ce dernier point au moins ne fait pas débat.

Laurence Caramel


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Huées contre la loi sur la laïcité à l'école


Samedi 16 octobre, le séminaire intitulé "Hidjab : le droit de choisir de la femme" a viré, dès les premières minutes, à une attaque en règle contre la loi interdisant le port des signes religieux à l'école, l'Etat français étant qualifié de "raciste et islamophobe". La salve a duré deux heures sous les applaudissements du public. "L'interdiction du foulard n'a rien à voir avec la défense de l'Etat laïque. Elle n'a certainement rien à voir non plus avec une prétendue libération de la femme musulmane", a lancé depuis la tribune Arlène Rodrigues, une jeune Britannique convertie à l'islam il y a sept ans et portant elle-même le foulard. "Elle a en revanche tout à voir avec un Etat dictatorial et la privation des libertés individuelles", a-t-elle affirmé.

"Cette loi ne consiste pas seulement à exclure les jeunes filles de l'école, elle atteint aussi les femmes musulmanes qui travaillent dans la fonction publique. Nous recevons des témoignages alarmants de femmes que l'on refuse de soigner parce qu'elles ne veulent pas enlever leur foulard", a-t-elle poursuivi sans être contredite. - (Corresp.)
Enjolras
 
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Message par pelon » 18 Oct 2004, 16:40

a écrit :
Huées contre la loi sur la laïcité à l'école


Samedi 16 octobre, le séminaire intitulé "Hidjab : le droit de choisir de la femme" a viré, dès les premières minutes, à une attaque en règle contre la loi interdisant le port des signes religieux à l'école, l'Etat français étant qualifié de "raciste et islamophobe". La salve a duré deux heures sous les applaudissements du public. "L'interdiction du foulard n'a rien à voir avec la défense de l'Etat laïque. Elle n'a certainement rien à voir non plus avec une prétendue libération de la femme musulmane", a lancé depuis la tribune Arlène Rodrigues, une jeune Britannique convertie à l'islam il y a sept ans et portant elle-même le foulard. "Elle a en revanche tout à voir avec un Etat dictatorial et la privation des libertés individuelles", a-t-elle affirmé.

"Cette loi ne consiste pas seulement à exclure les jeunes filles de l'école, elle atteint aussi les femmes musulmanes qui travaillent dans la fonction publique. Nous recevons des témoignages alarmants de femmes que l'on refuse de soigner parce qu'elles ne veulent pas enlever leur foulard", a-t-elle poursuivi sans être contredite. - (Corresp.)


Triste tribune ! triste dérive ! On voit ici que le problème dépasse largement la loi sur la laïcité. Et ce genre de "militants" ose parler de la libération de la femme musulmane.
pelon
 
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Message par Enjolras » 18 Oct 2004, 17:46

:wub:
Ce que dit canardos est globalement juste. Les "alters" tissent d'étranges liens avec des fascistes islamistes (Ramadan, passe encore... Qaradhawi, ça craint vraiment). Sur le voile, je suis moins laïcard que LO mais enfin, les pro-hijab me foutent les jetons...
L'altermondialisation ? Séquence suivante ! :w00t:
Enjolras
 
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Message par Enjolras » 18 Oct 2004, 18:28

Pourquoi "toi aussi ?"...
Bon, je connais bien Badiou qui a écrit un texte pour les jeunes filles... Mais, bon, j'ai des contradictions...
De toutes façons, on peut être souple sur le voile à l'école mais de là à marcher main dans la main avec les tarés de Dieu, d'Allah ou de Yahveh...
Tout cela résulte d'un tiers-mondisme mal digéré de petit blanc... :altharion:
Enjolras
 
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Message par Enjolras » 18 Oct 2004, 19:48

:wub: Quand je dis "laïcard", y a rien de péjoratif. Amicalement.
Enjolras
 
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Message par Jacquemart » 18 Oct 2004, 19:48

Cela dit, je ne serais pas aussi affirmatif que le titre de ce fil sur le fait que l'altermondialisme "s'essouffle".
Dans une période où le mouvement ouvrier révolutionnaire est absent, n'importe quelle idéologie dans le vent peut passer pour une bouée de sauvetage, en dépit - ou grâce à - ses incohérences et ses aspects réactionnaires.
Quand on voit que les idées intégristes, racistes, peuvent passer dans certains endroits pour les drapeaux de la transformation sociale et de la lutte contre l'ordre existant, on se dit que le gallimatias de réformisme, d'écologie, de rêveries plus ou moins progressistes, plus ou moins réactionnaires qu'est depuis ses débuts le mouvement altermondialiste peut encore avoir de longs, sinon beaux, jours devant lui.
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Jacquemart
 
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