(Mariategui @ vendredi 23 avril 2004 à 03:25 a écrit :Je me souviens qu'il ya eu un super long fil sur cette question suite a un cercle LT sur la question de la Sécurité sociale.
Mais sur cette question, je me permets de remarquer qu'il faut avoir une étrange conception de la lutte de classe pour penser que la bourgeoise va offrir gratuitement a la classe ouvriere quelque chose. Comme toute action de la bourgeoise. elle doit etre interprété comme le résultat de l'action des forces sociales de la socété, c'est a dire de la lutte de classe. Dans cette perspective, certes la classe ouvriere n'a pas fait greve, mais la bourgeoise a pris acte des rapports de force de la société et du besoin de lacher du lest pour achetrer la paix sociale.
Car affirmer que :
a écrit :Oui, mais ce n'est pas une conquète révolutionnaire, ni même une conquète ouvrière. Ce n'est même pas une concession bourgeoise, dans le sens où sans la sécu, à l'époque, la reconstruction était difficile.
Revient a affirmer que la bourgeoise peut jouer un role progressiste encore sans l'intervention du prolétariat.
Donc, ce n'est pas un acquis révolutionnaire, mais c'est sur qu'il s'agit d'un acquis ouvrier et le résultat d'un rapport de force imposé par de décennies de luttes et de sacrifices.
La bourgeoisie n'est plus progessiste depuis longtemps et cela signifie qu'elle est un frein au développement de l'humanité. Mais il s'agit d'une appréciation générale. Cela ne veut pas dire que ponctuellement, telle ou telle mesure ne représente pas un avantage pour la population pauvre. Et dans l'autre sens, quand elle était encore une force de progrès, elle prenait aussi des mesures que l'on pouvait considérer isolément comme réactionnaires. Aujourd'hui, la bourgeoisie détruit dans la plus totale anarchie les ressources naturelles, conduit les hommes de guerres en guerres, supprime des millions d'emplois (ce n'est certes pas nouveau) et ce n'est pas d'avoir fait une loi autorisant l'avortement (ou quelques autres du même genre) qui change quoi que ce soit au problème.
Si la classe ouvrière ne nous débarasse pas de cette classe devenue principalement parasitaire, l'humanité court à sa perte.
Alors, la sécurité sociale là-dedans ? La population et donc les travailleurs ont besoin, pour produire, de ne pas être malade. Il y avait un besoin, du point de vue de la bourgeoisie, de mutualiser ces frais que représente la santé. La sécurité sociale représente l'avantage pour les patrons d'être un système qui ne les ponctue pas par à coups car ce sont des frais lissés; de plus, ils sont pris en compte dans le coût global de la main d'oeuvre. Ce n'est jamais que de l'argent qui n'est pas versé aux salariés (les cotisations patronales). Quand à l'autre partie des recettes, elle est ponctionnée directement et de manière visible sur les salaire des travailleurs. Donc, pour la bourgeoisie, il s'agit d'une espèce d'assurance. Alors évidemment, on peut à tel ou tel moment considérer que l'assurance est trop chère et penser que l'on peut s'assurer un peu moins pour faire quelques économies. C'est ce qui est en train de se passer.
Ce qui complique notre débat c'est que nous savons tous que sans la sécurité sociale, nous serions dans la précarité par rapport à la maladie, ce qui est le cas de la plupart des habitants du tiers-monde mais aussi le cas de centaines de millions d'habitants des pays riches. Avec des assurances privées, certains chosissent des couvertures réduites : je m'assure pour être soigné en cas de cancer mais ppas de sida etc. Alors, bien sûr qu'il faut défendre la sécu.
Sur un autre exemple, nous défendons l'école gratuite. Quand Ferry l'a créée, nous savons bien que cela ne correspondait pas à une pousssée ouvrière dans ce sens mais au besoin des patrons d'avoir une main d'oeuvre plus qualifiée (entre autres). Nous ne crachons pas pour autant sur le fait que tout le monde a pu apprendre à lire sans avoir à en faire une conquête ouvrière.
Note : il existe d'autres raisons de la mise en cause de la sécu, en dehors de la volonté des patrons de payer moins. C'est le marché juteux que représenterait une protection largement privatisée. Et là, ce ne sont pas les pauvres qui les intéressent mais ceux dont les revenus sont plus élevés. On aboutirait, à une échelle autre qu'aujord'hui, à une protection à 2 vitesses. L''état se chargerait des pauvres et parerait au principal : éviter que les épidémies se développent. Les microbes n'ont pas de préjugés (la plupart en tout cas) et pourraient passer de La Courneuve à Neuilly.