Emeutes de Clichy-sous-bois

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Message par com_71 » 03 Nov 2005, 13:33

(Vérié @ jeudi 3 novembre 2005 à 11:52 a écrit : UNE POLICE HUMANISEE ?

Ca fait bien longtemps que j'ai rencontré la police dans des tâches "utiles", "humaines" ; à la sortie de l'école, pour me faire traverser. Et avant le SAMU, c'est Police-Secours qui intervenait systématiquement sur les accidents. Dire que même la simple continuité de ces tâches utiles exige de l'imposer, c'est dénoncer l'attitude des gouvernants dans ce domaine. Je préfère cette attitude à celle, passablement gauchiste, de répéter "A bas la police", sans se préoccuper de la situation réelle.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Puig Antich » 03 Nov 2005, 14:00

Il ne vient à l'esprit de personne de réclamer la dissolution de la police de la route ou des CRS secoursites de haute montagne ; mais, puisqu'on parle de situation réelle, la question est que dire dans la situation qu'on vit aujourd'hui, et qui est le résultat du décès de deux jeunes gens qui n'ont rien fait, dans des circonstances plus que douteuses...

Dans ces circonstances, non, ce n'est pas sur la prétendue nécessité d'une police de proximité, réclamée par Bayrou-Buffet-Hollande, qu'il faut insister, mais - et encore si l'on estime qu'on peut agir sur ce terrain là - sur les mots d'ordre : vérité et justice.

Cette citation tirée d'une dépêche AFP constitue également une excellente base programmatique :

a écrit :Au Blanc-Mesnil, un gymnase a été incendié, au grand dam d'habitants comme Mariam, une étudiante de 18 ans interrogée par l'agence Associated Press. Sarkozy, il dort bien, il mange bien chez lui. Ils sont bêtes. Ils cassent tout, c'est désolant. Ils auraient dû brûler chez Sarko. Il faut faire ça à Paris, pas ici. Les gens, ici, ils souffrent déjà", a-t-elle lancé, en colère à la fois contre les casseurs et le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 03 Nov 2005, 14:05

sur rebellyon.info


a écrit :A quoi ça sert la police ? Ils ne viennent pas quand on les appelle

    Publié mercredi 2 novembre 2005



    INADMISSIBLE !

    Bonjour, je vous écris pour pousser une bon coup de gueule et trouver des interlocuteurs compréhensifs, et mettre mon grain de sable dans la bataille qui peut-être fera un jour changer le comportement de certains policiers.

Dans la nuit du 30 octobre, vers 2h45 (nouvelle heure), j’entends des cris affreux. Une jeune fille qu’on agresse, dans mon quartier. J’habite vers l’esplanade, dans le 1er arrondissement de Lyon. Sang glacé et gorge nouée, j’appelle police secours, ne sachant trop que faire d’autre, et espérant que tous les flics ne sont pas les mêmes. Police secours m’assure qu’ils vont passer faire une ronde. Je leur indique les noms des impasses et petites rues susceptibles de servir de décors à ce genre d’agression. Ils me promettent de venir chez moi après pour voir depuis ma fenêtre d’où les cris pouvaient provenir.

Je raccroche. La pauvre a hurlé un quart d’heure durant « laissez moi tranquille ». Et hurler est peut-être un mot faible, sa voix déchirait la nuit. J’étais seule et me sentais plus inutile que jamais, terrorisée, je souffrais de ses cris, et mon imagination galoppait. J’imaginais, pour respirer, les flics arriver sur la scène et la sauver des griffes de ses agresseurs, comme dans un bon vieux téléfilm américain. Que pouvais je faire d’autre ? Sortir et courir seule dans le quartier ? J’ai tenté de me rassurer en attendant ces policiers qui avaient promis une visite. J’espèrais encore que le rôle de la police était assuré. J’espérais qu’ils allaient tourner jusqu’à trouver, puis m’appeler ou passer chez moi.

Il était bientôt 13h et je n’avais eu aucune nouvelle. Vers midi je suis descendue au commissariat du 1er, me disant qu’ils ne m’avaient pas tenue au courant par manque de temps, parce qu’ils avaient tout fait pour porter secours à cette malheureuse hurlante. J’ai été reçue par un homme qui me tournait à moitié le dos, en fumant sa clope. Je l’ai sans aucun doute dérangé dans sa conversation avec ses collègues, il était plutôt désagréable. Après m’avoir (quand même) écoutée, il n’a trouvé qu’à me dire ce qui suit : « non, y a rien, on n’est pas au courant, faut voir avec l’équipe de nuit, de toute façon ça m’étonnerait qu’ils aient fait une ronde, et puis qu’est ce que ça peut vous faire, vous n’êtes pas la victime. »

Sentant les larmes de colère monter, je me suis enfuie de cet horrible lieu, où je venais trouver des réponses ou un certain réconfort, et où ma blessure s’est aggrandie. Donc pas demandé son matricule. Qu’est-il arrivé à cette pauvre fille, les flics s’en contrefichent. Ils ont mieux à faire à discuter avec les collègues. J’avais déjà constaté de très désagréables comportements dans cette profession, et je crois que le vase déborde. Je vais tenter de trouver d’autres gens, un maximum, vers qui envoyer ma colère. Si je peux faire quelque chose pour rejoindre votre lutte, monter un dossier ou je ne sais quoi d’autre dites le moi. Répondez moi si vous entendez ma colère. Merci.
Marine


Ce genre de fait, et l'inaction de la police, se répéteront tant que nous ne serons pas assez forts et organisés pour assurer nous-mêmes, immeubles par immeubles, rues par rues, quartiers par quartiers, la sécurité...
Puig Antich
 
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Message par satanas » 03 Nov 2005, 15:52

Mais d'autres camarades continuent à souligner l'utilité de la police en donnant des exemples tout à fait hors sujet : le secourisme (Police secours aujourd'hui remplacée par les Pompiers, La Croix Rouge et la Protection Civile qui le font beaucoup mieux parce-que formés pour ça, et qui sont, à part les pompiers de Paris et Marseille des BENEVOLES. Le travail
formidable que font ces bénévoles, qui acceptent de monter des gardes de nuit, d'intervenir à toute heure etc, ne croyez-vous pas qu'il pourrait servir d'exemple pour permettre à la population d'assurer elle-meme les taches de maintien de l'ordre ? Mais il est évident que, si l'Etat est ravi de voir des bénévoles remplir ces fonctions de premiers secours - autant d'économisé -, il ne concédera pas les taches régaliennes de répression !
(Vérié )

Ca ,c'est partiellement faux ...

A côté des pompiers de Paris et de Marseille qui sont des militaires, tous les département s et grandes villes sont dotés de corps de pompiers "professionnels " ,salariés ...(qui ont récemment mené de nomreuses luttes et grèves pour défendre leurs statuts....

Les pompiers bénévoles existent dans les petites communes et fonctionnent le plus souvent en "appoint des pompiers professionnels. (ce qui ne retire rien à leur mérite mais relativise la démonstration idéalisée de Vérié...)

Pour suivre le raisonnement de Vérié ,c'est un peu comme si il y avait, dans les quartiers et les petits villages, des auxilliaires bénévoles de la police et de la gendarmerie "nationales".....
satanas
 
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Message par pelon » 03 Nov 2005, 16:37

Je crois que nous sommes tous d'accord sur le fait que les piliers de l'Etat bourgeois, que nous voulons tous détruire, sont l'armée et la police, mais ce ne sont pas les seuls le corps des fonctionnaires par exemple (Artza a raison) sous sa forme actuelle, aussi. L'école de la République, n'en déplaise au PT, est une école bourgeoise qui a pour fonction de former les futurs exploités et leurs cadres. Nous n'avons pas choisi ce thème pour axe principal de propagande.
La plupart du temps, les gens oublient que le corps de la police est notre ennemi (ceux qui ont survécu aux rafles de 1942 n'oublieront, eux, jamais) car la police est capable d'avoir un rôle utile dans certains cas, bien sûr. Il faut être gauchiste pour croire la bourgeoisie d'un vieux pays impérialiste assez crétine pour ne pas essayer de montrer ses corps de répression sous un jour favorable (évidemment extrêmement minoritaire). Des exemples ont été donnés mais quels sont les parents qui ne sont pas ravis de voir un flic protéger la sortie des écoles. On a même mis des CRS sur les plages pour protéger les nageurs imprudents. Alors, inutile de nous le rappeler, ce n'est pas pour cela que la police existe. Elle existe pour protéger la bourgeoisie et sa propriété. C'est pour cela que nous sommes pour sa destruction qui arrivera quand l'heure de l'Etat ouvrier aura sonné. De même que nous sommes pour la fin du salariat, nous ne demandons pas pour le moment la disparition du salaire ... mais plutôt son augmentation.
Alors non, nous ne revendiquons pas qu'il y ait plus de flics, car si nous avions ce pouvoir d'être écouté par l'Etat, c'est que nous serions craint, c'est-à-dire que nous aurions nos divisions, et que la classe ouvrière serait en mesure de mettre en place ses organes d'auto-défense (donc ce ne sera jamais notre revendication). Au risque de passer pour un pessimiste, nous n'en sommes pas là. Pour le moment nous en sommes plutôt au niveau de la propagande. Et, entre autre, modestement, de démontrer que Sarkozy n'est pas l'ami des pauvres qui vivent dans la peur de leur quartier. Sarkozy est un démagogue qui joue au cow-boy, choisit des opérations avec le meilleur rapport publicité/prix mais qui n'est même pas capable de prendre les mesures de protection de la population, en phase avec la démocratie bourgeoise (qui n'est pas de créer des milices ouvrières) et qui ne sont pas, de toute façon, nos revendications.
pelon
 
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Message par Faber » 03 Nov 2005, 17:01

Je suis en accord global avec l'équipe Barnabé, Wegan, Vérié, Puig etc... mais aussi avec l'intervention nuancé de Pelon. Pour tout dire, et à mon étonnement, j'apprend que LO ne donne pas un point de vue claire sur cette question. Cette imprécision (soulignée à leurs manières et par Vérié et par Pelon) est source de cette discussion qui ne devrait effectivement se conclure en invectives diverses.

Une remarque cependant que j'espère clarificatrice. On peut quand même dénombrer trois phénomènes assez différents en ce qui concerne "l'insécurité".

1- le grand banditisme (trafics de drogues, de voitures, crime organisé, braquage etc...) dont les acteurs habitent traditionellement, les cités populaires pour des raisons sur lesquelles je ne revient pas. Auquel on peut ajouter à la marge le militantisme islamiste organisé (plus ou moins radical, plus ou moins imbriqué avec le grand banditisme, plus ou moins menacant pour l'état bourgeois)

2- la délinquance juvénile (comme l'appelait l'état bourgeois lorsqu'il ne cherchait pas comme aujourd'huie, pour des raisons éléctorales, à tout mélanger) faite de petit tracas quotidien infligé aux habitants, à la police pourquoi pas, mais aussi aux travailleurs sociaux, éducateurs etc... celle ci est le fait de très jeunes gens (entre 15 et 20 ans) incultes, immatures et desoeuvrés et peut atteindre des extremités dégueulasse (Souad).

3- les emeutes tels qu'on en voit actuellement dont le procédé consiste à faire venir la police par le bias notamment d'incendies de véhicules, d'attaques sur des batiments publics etc... pour pouvoir s'affronter avec les soit disant "forces de l'ordre". Ces emeutes sont le fait de quasiment tous les jeunes habitants le quartier lequel redevient ici le liant identitaire (à la place de la religion et/ou l'origine ethnique) sont courtes dans le temps, extremement rares, sont une réponse à une ou plusieurs provocations (pour ne pas dire bavures) policières.

1 peut (mais ne le fait que rarement) s'appuyer sur 2 et déteste 3 pour d'évidentes raisons de manque de discrétion. De fait, il est absolument inoffensif et invinsible pour les habitants des cités populaires, et ne peut être résolu que par les techniciens qu'à déjà évoqué Vérié.

2 fait chier (tout) le monde, a peur de 1 et se retrouve leader pendant 3... Globalement, dans une période d'absence de boulot et d'organisation ouvrière dans les cités, il est soluble (ou réduit à des proportions tout à fait correct à l'echelle d'une grande ville) dans le travail social (celui de l'état bourgeois : éducateurs, éducation national, sport etc). Accessoirement, elle ne constitue pas tellement, tout est question d'echelle, une cause de désagrement si important que ça. Voir les chiffres de Vérié, ma bagnole a beaucoup moins de chance de se retrouver brulée qu'elle n'en a de me tuer dans un accident de la route. Je préçise par ailleurs que l'argument de l'angélisme est un argument du coup sans rapport avec la réalité et très emprunt de préjugés réactionnaires de toutes sortes.

3 permet suite aux gonflement médiatique aux politiciens bourgeois de résortir la camelote de l'insécurité, laquelle sans propagande et tout à fait négligeable en fait.

J'irais même jusqu'à dire que mes (nombreuses) discussions sur la question de l'insécurité se résume bien souvent à l'exploration des préjugées réac de mes interlocuteurs, plutôt qu'au commentaire d'une longue litanie "d'incivilitées" subies. Pour conclure, sur la question de la police de proximité (avec quoi ?), elle ne sert à rien pour la délinquance jeune, est inopérante pour le grand banditisme, et dépassée dans le cas des émeutes. Mon avis est donc qu'on devrait s'abstenir d'en causer dans des éditos...
Faber
 
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