(artza @ lundi 3 décembre 2007 à 15:53 a écrit :Faut-il par peur des "rencontres" renoncer à l'avance à une présence dans les Conseils municipaux que seule une loi anti-démocratique interdit ?
Il est des postures radicales, bien routinières, bien passives, bien respectueuses de la loi.
Passons sur les considérations méprisantes de la seconde phrase...
La réponse de Artza a au moins le mérite de mettre en évidence que les alliances recherchées avec la gauche visent
avant tout à avoir des élus municipaux que, contrairement à ce qu'affirmait l'article de Girardot, LO ne retrouverait sans doute pas aujourd'hui (du moins pas le même nombre) en se présentant seule comme en 2001 (et sans la LCR, mais je laisse ce point de côté).
Quant à la digression sur la proposition au PC en 1988, elle est complètement hors de propos. S'il s'agit de dire que des révolutionnaires peuvent faire des gestes tactiques, de qui se moque-t-on ? Le problème n'est évidemment pas là...
Plutôt que des généralités, revenons donc à 1988 pour voir à quel point cela n'a rien à voir avec ce qui est en discussion concernant les municipales à venir.
De quoi s'agissait-t-il ?
Les résultats du premier tour de la présidentielle de 1988, conduisant à la réélection de Mitterrand, avaient été marqués par 2 choses : le score inédit de l'extrême-droite, avec 14,38% des voix, et celui le plus mauvais jamais enregistré jusqu'alors par le PC, Lajoinie ne recueillant que 6,76% des suffrages. Pour comparaison, rappelons qu'en 1981 Le Pen n'avait même pas réussi à se présenter (il n'avait eu que 0,75% des voix en 1974) alors que Marchais recueillait 15,35% des voix. Par ailleurs, la campagne de Mitterrand avait été placée sous le signe de l'ouverture au centre, et le nouveau président ne s'était résolu à la dissolution de l'Assemblée dominée par la droite qu'en raison du refus des centristes d'entrer dans le gouvernement de Rocard (à part Durafour et Stoléru, anciens ministres de Giscard).
Je n'ai pas retrouvé la "lettre ouverte" au PC, mais la démarche est expliquée dans un article de LO du 21 mai 1988 (voir fichier joint) : il s'agissait de proposer un accord électoral au PC sous la forme d'une répartition de circonscriptions (75 pour LO, 480 pour le PC), mais
sur la base d'une plateforme commune affirmant la nécessité d'une généralisation des luttes sociales (le "climat social" de la campagne présidentielle avait été marqué, du moins pour une partie des militants de gauche, par la poursuite de la longue grève de la SNECMA) et dénonçant la duperie d'une majorité parlementaire socialo-centriste comme rempart contre la montée de l'extrême droite.
Il s'agissait, dans le fond, de chercher à mettre en porte-à-faux la direction du PC qui s'apprêtait à soutenir Mitterrand revenu au pouvoir en lui proposant
publiquement une alliance aux législatives qui pouvait l'aider à sauver quelques députés (ce qui compte pour les militants du PC) mais
au prix d'une propagande publique en faveur de la généralisation des luttes contre la politique prévisible de Mitterrand (ce qui pouvait plaire à une partie de ces militants). On ne peut évidemment faire un tel geste qu'en étant prêt à assumer la démarche jusqu'au bout. Mais il était néanmoins prévisible que le PC ne répondrait pas positivement, ce qui s'est effectivement passé. Mais, comme le rappelle Jacquemart, cela a permis de discuter avec quelques militants du PC de la politique nécessaire pour la classe ouvrière.
(quijote @ lundi 3 décembre 2007 à 23:00 a écrit :je crois me souvenir qu 'il n ,' y avait aucun "accord , d 'autant plus que le PCF ne répondit même pas : c'était une proposion de partage des circonscriptions ..
" Opportunisme " , hurlèrent certains ...
Je n'ai pas le souvenir de telles discussions sur l'"opportunisme" de la démarche.
Je ne sais pas à qui pense Quijote... certainement pas, en tout cas, à une Fraction qui, à l'époque, n'existait pas ! :sleep:
LO_1042_du_21_mai_1988.pdf