(ianovka @ mercredi 21 décembre 2005 à 01:33 a écrit : Pour éviter que le collectif soit accusé d'être "récupéré", Olivier Besancenot, absent de la réunion, a été invité à se mettre en retrait.
"On est apolitique. Même si on fait forcément de la politique", expliquait Joey Starr. La seule allusion partisane implicite figurant dans le texte de l'appel est la volonté de "ne pas revivre le 21 avril 2002".
"Un second tour avec le FN est le seul cas où on sera obligé de dire notre avis", explique Leila Dixmier.
Les uns et les autres ne se privent pas, toutefois, à titre personnel, de dire tout le mal qu'ils pensent de Nicolas Sarkozy. "C'est sa bêtise et son manque de tact qui ont fait que ça a pété", dit la présidente du collectif, en précisant que "tout le monde ici est d'accord là-dessus".
Pourquoi, alors, s'inscrire sur des listes électorales ? "On ne va pas changer le monde en un scrutin", relève Joey Starr. "L'objectif est à plus long terme. Il faut d'abord qu'on nous écoute et qu'on nous réponde", souligne Leila Dixmier. "Ça se fera par étapes. Il faut que les jeunes comprennent que la politique est accessible", renchérit Jean-Claude Tchicaya. Des inscriptions pour peser électoralement, être entendu, pris en compte ; avant, pourquoi pas, d'être en mesure de prendre la relève de candidats et de partis jugés aujourd'hui inadaptés : tels sont les lendemains de ce 20 décembre rêvés par les membres du collectif.
Les partis se tiennent prudemment à l'écart et observent. "Notre travail viendra après, en 2006. Ce sera à nous de faire en sorte que nos propositions arrivent à "parler" à ces jeunes qui vont s'inscrire", dit Bruno Le Roux, député PS de Seine-Saint-Denis, qui parie sur leur "envie de changement". "S'ils ont des arrière-pensées antisarkozystes, je dis... chiche ! L'embrigadement n'est pas dans l'air du temps", réplique un proche du ministre de l'intérieur, Yves Jégo, député UMP de Seine-et-Marne. Plus amer, Pierre Cardo, député UMP des Yvelines et maire de Chanteloup-les-Vignes, moque "des vedettes qui se donnent bonne conscience sans que cela leur coûte trop cher".
Jean-Baptiste de Montvalon
Article paru dans l'édition du 21.12.05
D'abord, excellente année à tous, qu'elle soit remplie d'apports au renversement de l'ordre social et économique ! Là j'mettrais bien un smiley poing levé... mais y'a pas.
Pour revenir à l'article, et à cette opération. La Ligue a toute sa place dans cette démarche, en cela en parfaite harmonie avec son cours politique actuel... et passé. Battre l'extrême-droite, voire la droite, en 2007.
(txi @ jeudi 22 décembre 2005 à 10:48 a écrit :quoiqu'il en soit, je doute que cette initative (télécommandée ou pas) ait un énorme impact sur les jeunes et la population des banlieues en général. Leur dire allez voter, soyez citoyens et on vous écoutera, ça n'a pas beaucoup de chances de les convaincre et pour cause ! La population des quartiers en âge et en situation de vôter s'abstient massivement (la plupart du temps) depuis de nombreuses années, justement par le constat qu'un bulletin de vote n'a jamais changé leur condition.
Tout a fait d'accord avec ça. Et
si une fraction de la jeunesse saisit cette campagnepour aller s'inscrire sur les listes électorales, aucun drame là-dedans. On peut donc au moins s'adresser à eux, ils écoutent d'une certaine manière. On peut donc s'adresser à l'ensemble de la jeunesse des quartiers populaires. En tout cas, en y mettant les moyens que nous avons, on doit le faire. Au moins pour expliquer comment les communistes révolutionnaires conçoivent le renversement de l'ordre social, et la place des élections dans ce processus... Nous avons plus à proposer qu'une incription sur les listes électorales (en toute urgence alors que les élections sont... en 2007 !).
Les mots d'ordre généraux ne sont pas à voir dans une seconde étape réservée aux partis en place, contrairement à ce qu'affirme député PS Le Roux.
On les formule déjà depuis des années, et nombreux sont ceux qui peuvent s'y retrouver :
- Interdiction des licenciements, embauche directe de centaines de milliers de chômeurs et précaires (650.000 si on se réferre à
ça) avec l'argent des aides publiques aux entreprises privées.
- Augmentation de tous les revenus du travail (salaires, retraites, indemnités) d'au moins 300€ par mois (10% du PIB annuel)
- Un logement pour chacun, réquisition des logements vacants
Je trouve
l'article de la LO très juste.
Et je verrais bien un papier reprenant cette article, mais en développant les revendications du plan d'urgence et les moyens que nous pensons devoir être mis en oeuvre pour les imposer, en remplacement d'un très court (si c'était un tract) "S'il faut voter pour s'exprimer, ce sont les luttes collectives qui permettent de changer les choses."