Je suis d'accord avec Artza sur le Front unique, il ne s'agissait pas d'une politique pour les trotskystes, mais bien une politique pour les PC. A cette époque, Trotsky agissaient encore comme une fraction de la IIIème Internationale.
Par contre, l'entrée dans le PS est différente, ne serai-ce que parce que ça a commencé aux USA où le Front unique n'était pas particulièrement en vue. Il s'agissait ici au contraire d'une tactique d'un petit groupe qui cherchait à gagner quelques militants supplémentaires dans un parti qui gagnait des militants à ce moment précis (enfin en France en tout cas, dans le cas des USA, je ne sais pas si le PS gagnait particulièrement des militants).
D'ailleurs, si Trotsky proposait un Front unique avec le PS en Allemagne, c'est d'abord parce qu'il avait de nombreux militants
ouvriers, comme cela à été dit, mais aussi parce qu'un danger imminent ce présentait (le nazisme) et que bon nombre de militants du PS étaient hostile au nazisme et pouvaient donc se battre aux côtés du PC contre cet ennemi.
En ce qui concerne l'entrisme dans la SFIO, il ne s'agissait pas d'une union salutaire contre un ennemi commun, mais bien de piquer des militants.
Mais à par ça, je ne suis absolument pas d'accord avec Jacquemart quand il dit :
a écrit :Enfin, parce que la LCR n'est pas un parti réformiste, et que LO ne souhaite pas en détacher les militants de leur direction. Les militants de la LCR se reconnaissent dans la politique de leur direction, ils ont fait leurs choix consciemment, et eux comme nous avons bien mieux à faire qu'à élaborer des stratégies pour nous piquer réciproquement des militants, ou même pour influencer la politique des autres (ce qui est de toutes façons peine perdue).
Personnellement, je pense que si des militants, qui plus est troskystes, s'engagent sur une politique erronnée, alors il faut chercher en permanence à les convaincre de la politique que l'on pense être la bonne. Nous sommes certes deux petits groupes, c'est d'autant plus important que l'on défendent tous une politique juste. Nous ne sommes pas des "boutiques" qui cherchent à préserver leurs militants de toutes influence extérieure et qui auraient passé un accord tacite pour ne pas se piquer des militants. D'ailleurs, si des militants de la LCR se convainquaient de la politique de LO (ou inversement), leur première tache ne serait pas de se barrer dans l'autre organisation, mais de chercher à convaincre le reste de leur organisation (tout en en tirant les conséquences en cas d'échec).
Mais là n'est même pas la question. Il y a deux discussion dans ce post. D'abord, faut-il faire des campagnes à froid et ensuite, faut-il proposer à la LCR de faire quelquechose avec LO ?
Sur le fait de proposer, ce n'est même pas chercher à gagner les militants, c'est simplement un reflexe sain de vouloir que tous ceux que l'on considère comme dans notre camp se joignent à nous sur un thème précis pour lequel on est d'accord. Après, libre à eux d'accepter ou de refuser.
Quant à l'opportunité de faire une campagne:
D'abord, il ne s'agit "d'action" contrairement à ce qui a été dit, mais bien de propagande.
Ensuite, cela n'a pas pour objectif de créer un mouvement social (même si une telle chose ne serait pas pour nous déplaire), mais seulement de propager largement chez les travailleurs un certains nombre d'idées qu'ils n'entendent pas partout.
On peut toujours dire que LO et la LCR ne sont rien, mais cela ne dis pas quelle politique il faut mener. En attendant, ce que l'on peut voir, c'est que les idées de base du plan d'urgence se sont quand même propagées, jusque y compris que le PC se sente obligé de proposer un simulacre de loi contre les licenciements abusifs lorsqu'ils étaient au gouvernement.
De plus, cela permet de mobiliser notre milieu, de le faire militer sur des idées de base, sans forcément qu'ils adhèrent d'embler à nos politiques.