Chasse aux sans-papiers

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par piemme » 19 Mai 2006, 15:34

A Limoges : http://www.lutte-ouvriere-journal.org/arti...1972&ARTICLE=12
a écrit :Ces dernières semaines, et en particulier lors des longs week-ends, le tribunal administratif de Limoges a multiplié les jugements de «reconduite à la frontière» d’immigrés sans papiers. Et cela alors que jusque-là leur situation y était plutôt plus sereine qu’ailleurs.

Des travailleurs bulgares, dont un bûcheron, une Nigériane, un Algérien, parmi ceux dont on a eu connaissance, ont été expulsés après avoir été mis en rétention, soit dans une cellule du commissariat, soit dans un Etap Hôtel proche de la gare, puis acheminés à Toulouse pour être embarqués à bord d’un avion.

L’un a été interpellé lors d’un contrôle de véhicule, un autre, ayant déposé un dossier de régularisation, a été convoqué comme suite à sa demande: il était alors menotté, mis en rétention et traduit devant le tribunal administratif. Il y a aussi l’exemple de ce travailleur, pourtant en CDI, qui s’est vu refuser une autorisation de résider en France qu’il devait venir chercher régulièrement à la préfecture en justifiant chaque fois de son embauche. Comme il demandait ce qu’il allait faire pour continuer à travailler, le fonctionnaire de la préfecture lui dit qu’il n’avait plus «qu’à rentrer chez lui»!

Le dernier en date des sans-papiers mis en rétention est un Guinéen, père de trois enfants nés ici, dont deux scolarisés et qui resteront seuls avec leur mère. Opposant dans son pays d’origine et recherché, s’il est expulsé il risque la prison. Il a fait une demande d’asile auprès de l’OFPRA, mais cela n’est pas suspensif et il risque l’expulsion tant que l’OFPRA n’a pas pris en compte sa demande.

Et à Orléans, Rouen, etc. [trouvé sur "Réseau Éducation Sans Frontières"] :
a écrit :Mariam Sylla et ses deux enfants Mohamed (5 ans et ½) et Aïssata (3 ans) ont été montés de force dans un avion pour le Mali, le samedi 13 mai. Cette jeune femme vivait en France depuis sept ans. Ses enfants y sont nés. Mariée très jeune, elle avait été victime de violences conjugales qui lui avaient laissé un lourd handicap : elle est pratiquement sourde. Réfugiée à Orléans, elle tentait de se reconstruire. Ses enfants y étaient scolarisés, Mohamed en grande section à l’école maternelle Jolibois à Orléans-La Source, Aïssata en petite section à l’école maternelle Claude Bernard à Orléans-La Source.

Mariam Sylla a été interpellée le jeudi 11 mai, dans l’Eure où elle visitait une amie. Le soir même elle était placée en rétention à Rouen (Oissel) avec ses enfants alors qu’une procédure était en cours pour contester l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière pris par le préfet du Loiret et que l’audience était fixée au 15 mai.

Elle a été expulsée moins de 48 heures, sans que personne ne soit prévenu. La circulaire ministérielle du 31 octobre qui suspend jusqu’à la fin de l’année scolaire la reconduite des parents d’enfants scolarisés à été délibérément ignorée par les préfets et le Cabinet du ministre alerté.

Elle devait être entendue par le juge des libertés et de la détention (JLD) avant son expulsion. Elle ne l’a pas été. Elle devait comparaître au tribunal administratif le 15 mai, pour contester l’APRF pris par la préfecture du Loiret. Il ne lui a pas été permis d’être présente à l’audience.

Soumises à l’obligation de faire du chiffre édictée par le ministre de l’Intérieur, les préfectures du Loiret (signataire de l’APRF) et de l’Eure (responsable du placement en rétention) ont ignoré les règles de procédure. Qu’importent les formes, pourvu qu’on ait l’expulsion et les chiffres !
piemme
 
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Message par Puig Antich » 19 Mai 2006, 15:58

C'est pas les sans-papiers qu'il faut virer, c'est le gouvernement et sa pseudo-majorité !
Puig Antich
 
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Message par Harpo » 19 Mai 2006, 23:03

Ils sont ignobles !

Encore bravo aux politiciens de gauche voire d'extrême gauche qui ont appelé à voter Chirac pour nous protéger de Le Pen.
Harpo
 
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Message par piemme » 31 Mai 2006, 12:25

Suite...
a écrit :Mariam Sylla et ses deux enfants Aïssata et Mohamed, dont l'expulsion vers le Mali avait été annulée en marge d'un voyage de Nicolas Sarkozy en Afrique, sont revenus en France mercredi, a-t-on appris auprès des militants du Réseau éducation sans frontières (RESF).
Une quarantaine de personnes, venues en partie d'Orléans où la famille était installée avant son expulsion, étaient réunies au petit matin à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle pour les accueillir à la descente de l'avion. "Mariam, Aïssata, Mohamed votre avenir est ici", proclamait une banderole.
Ségolène Petit, membre du RESF du Loiret, a dénoncé au téléphone la précipitation du retour de la famille: alors que leur expulsion a été annulée le 17 mai pour des défauts de procédure, Mme Sylla n'a été informée que quelques heures avant le départ de l'avion et a dû se déplacer à plusieurs reprises à l'ambassade de France de Bamako pour obtenir les visas nécessaires.
RESF demande désormais qu'une "solution pérenne" lui soit proposée par la préfecture du Loiret. Mme Sylla, prise en charge par les services sociaux avant son départ, ne savait pas où elle serait logée mercredi soir, alors même qu'une autorisation de séjour lui a été attribuée le temps de trouver une solution.
Avant de partir pour un voyage de deux jours au Mali et au Bénin, Nicolas Sarkozy avait donné instruction aux préfets du Loiret et de l'Eure d'organiser le retour en France de Mariam Sylla, une mère de famille malienne expulsée le 13 mai du territoire français avec ses deux enfants de 3 ans et 5 ans et demi scolarisés à Orléans.
L'expulsion avait eu lieu alors qu'un recours suspensif avait été introduit pour contester son arrêt de reconduite à la frontière. D'autre part, Nicolas Sarkozy avait demandé à tous les préfets de ne pas expulser d'enfants scolarisés jusqu'au 1er juillet. AP
piemme
 
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Message par bennie » 31 Mai 2006, 16:51

C'est atroce, d'autant plus que juillet arrivé, iy aura-t-il encore des gens pour s'intéresser au sort de ces élèves expulsables.

Un grand bravo à tous les fonctionnaires, policiers et autres qui font bien leur travail!!
bennie
 
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Message par zejarda » 20 Juin 2006, 10:26

Dans mon quartier, a l'école primaire, la mobilisation contre l'expulsion d'une maman, continue et s'amplifie.

C'est une famille de 3 enfants (2 nés en france, pas encore scolarisé), dont seul la mère est expulsable.

L'émotion, à l'école et dans le quartier est grande.

Le père est en france depuis 20 ans, à un titre de séjour, un CDI, mais au moment de la demande de regroupement famillial, il ne bénificiait pas de ressources suffisantes (quelques € manquant).



Une pétition a été signé par plus de 500 personnes, sur l'école primaires et dans le quartier, pour demander un titre de séjour, et pour dire que l'on ne divise pas une famille.

Ce matin, nous avons fait une chaine humaine autour de l'école. Beaucoup de parents avec leurs enfants étaient la, les enseignants, le CLAE.
Les média (Radio, TV, presse) étaient venu. Une action réussie.

La mobilisation continue pour faire pression sur le prefet, pour qu'il délivre le titre de séjour.
zejarda
 
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Message par Puig Antich » 20 Juin 2006, 13:23

a écrit :Encore bravo aux politiciens de gauche voire d'extrême gauche qui ont appelé à voter Chirac pour nous protéger de Le Pen.


Complétement d'accord avec ça. Par contre, les politiciens de gauche qui aujourd'hui s'offusquent de la chasse aux enfants intensifiés, n'ont ils pas fait la même chose, plus discrètement certes et de façon moins étendue, lorsqu'ils étaient au pouvoir en compagnie d'un Chevénement ?

Alors, faut pas cracher dans la soupe, si leur intervention permet d'étendre la mobilisation, mais il faut voir qu'ils font ça non seulement pour engager leur campagne présidentielle, mais aussi qu'ils ne veulent engager aucun combat sérieux pour interdire les expulsions et obtenir l'abrogation de l'ignoble loi Sarkozy. Il n'y a qu'à voir Lang, qui comme les autres se situe sur le terrain de la simple protestation morale, qui demande à Sarkozy d'amender sa loi, et d'y ajouter un article contre les expulsions des enfants scolarisés. Ce qui revient à laisser les mains libres à la majorité UMP défaite, battue et divisée pour continuer son offensive, avec quelques conditions périphériques, plutôt que de la combattre et de la chasser dans les rues, pas dans les urnes. C'est d'autant plus drôle lorsqu'on voit une partie de la gauche intellectuelle agiter le spectre du vichysme et du bruit des bottes .... le vichysme serait-il amendable et négociable ?
Puig Antich
 
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Message par zejarda » 20 Juin 2006, 14:40

a écrit :Alors, faut pas cracher dans la soupe, si leur intervention permet d'étendre la mobilisation

Effectivement., même si l'on se souvient du coup d'enfoiré de l'équipe de Jospin-chevènement pour les sans papier.
D'ailleurs, les pointures du PS viennent se faire voir, mais pour l'instant je ne les ai pas entendu ... même pour faire des promesses.
zejarda
 
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Message par zejarda » 22 Juin 2006, 07:35

un article de libé:
a écrit :A Toulouse, chaîne humaine pour une mère sans-papiers
Une école manifeste sa solidarité envers la famille d'un élève de CM1.

Par Gilbert LAVAL
mercredi 21 juin 2006



Toulouse de notre correspondant

ils se sont regardés, puis se sont applaudis. A 8 h 20, hier, les parents d'élèves et habitants du quartier des Minimes en reviennent à peine de se retrouver à plus de 200 pour former une chaîne humaine autour de l'école Pierre-et-Marie-Curie. Une pancarte au-dessus de la chaîne : «Un titre de séjour pour Mme Abchir.» Dans le groupe, un petit blond de 12 ans aux yeux bleus : Rafik Abchir, «très brillant élève de CM1», selon son institutrice. «Très bon copain» aussi, selon Gaspard, 10 ans. Gaspard à la main droite bandée. C'est sa maman qui a écrit sous sa dictée le carton où il revendique «Rafik avec nous au CM2». Rafik lui-même n'est pas menacé d'expulsion. Ni son père, titulaire d'un CDI de chauffeur routier, qui vit en France depuis vingt ans. C'est sa mère qui n'a toujours pas de titre de séjour. «Sommet de l'absurdité humaine», se désole l'animateur départemental du Réseau éducation sans frontières, Jean-François Mignard.

Visa touristique. Zakia Abchir, 32 ans, n'est arrivée à Toulouse qu'en 2002 avec son fils Rafik, munie d'un visa touristique, pour y rejoindre son époux. Deux petites filles sont nées depuis dans ce quartier des Minimes, mais la situation n'est toujours pas légale. Selon le collectif de défense, il manquerait 3 euros de revenus mensuels au père pour atteindre le seuil minimum de ressources exigé pour un regroupement familial. «Les parents d'élèves ont tout de suite proposé de verser ces trois euros», explique l'institutrice Françoise Laneuville. Mais Zakia a tout de même reçu le 24 avril son avis d'expulsion. Elle ne sort plus de son appartement. «Elle pleure tout le temps», rapporte sa voisine, présente hier matin à la manifestation de soutien. Autour du directeur de l'école, dans la cour, des élèves à quatre pattes dessinent des affichettes à même le bitume : «Rafik, ne t'en va pas», «Reste toujours à l'école de Toulouse et de France». Mélanie a tracé des coeurs, Leïla, des petits drapeaux bleu-blanc-rouge. Jules dessine un gros avion blanc, comme l'oiseau de malheur qui pourrait un jour ramener son copain au Maroc.

«Coeur du quartier». Angela n'a pas d'enfants à Pierre-et-Marie-Curie. François, non plus. Cette femme de ménage et cet informaticien sont là ce matin «parce que je suis du quartier», dit l'une, «parce que cette école est le coeur de ce quartier», dit l'autre. Elle fait effectivement le lien entre les rues pavillonnaires en voie de «boboïsation» et les vieux immeubles des cités plantées à chaque bout du quartier. C'est un collectif, «Touche pas aux enfants de mon voisin», qui fédère les parents du quartier. «Les gens ne cherchent plus à comprendre les lois de l'immigration, observe Linda des parents d'élèves FCPE. Elles sont trop injustes pour les enfants.» «Pourquoi je fais la chaîne aujourd'hui ? demande une mère française mariée à un Algérien en situation parfaitement régulière. Mais parce que si Sarkozy fait encore une ou deux lois et je devrai bientôt défendre mon mari.»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=391893

zejarda
 
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Message par zejarda » 22 Juin 2006, 07:37

sur le quotidien régional
a écrit :EDUCATION. 50 ENFANTS SONT MENACÉS D'EXPULSION DANS L'AGGLO. A L'ÉCOLE P&M CURIE, LES PARENTS SE MOBILISENT.
Ils ont fait la chaîne pour Rafik

Pas de papiers, pas de cartable, c'est simple ! Eh bien allez expliquer ça à Rafik Abchir et aux cinquante enfants menacés d'expulsion dans l'agglomération toulousaine !

Sarkozy leur donne jusqu'aux vacances. Ensuite ? Ils sont priés de rentrer dans leur pays. En l'occurrence au Maroc pour Rafik. Impensable pour les CM1 de Pierre et Marie-Curie qui étaient bien contents de voir autant de monde (dont le député Gérard Bapt) autour de l'école, hier aux matin, pour soutenir leur copain.

C'est Gaspar Strelkoff, 10 ans, qui a donné le ton de la manif. « Rafik avec nous en CM2 ». Suivi par le petit Yohann Cau-Nourat, qui tente un « Rafik, président » pour redonner le sourire à celui qui l'a fait tant rire pendant trois ans. Bingo. Les yeux bleus de Rafik s'éclairent enfin. Un petit peu. Mais ce n'est rien à côté de l'émotion qu'il ressent quand il voit les parents d'élèves et quelques enfants former une grande chaîne humaine autour de l'école.
UN PAPA EN CDI

« Ça va faire plaisir à maman », une maman qui « pleure parfois à la maison », avoue Rafik avec son accent toulousain. Et pour cause, comment aurait-elle pu imaginer il y a trois ans qu'on allait lui refuser le regroupement familial alors que Tahar, le père de Rafik, vit légalement en France depuis vingt-cinq ans et qu'elle-même a donné naissance à deux filles à Toulouse depuis 2003 !

« En plus, je travaille ! Mais 1 530 € par mois en CDI, ça suffit pas », soupire Tahar, désemparé à l'idée d'être à nouveau séparé de Zakia et de son fils. Dans la chaîne qui fait maintenant le tour de l'école, Pierre Allimant, le papa de Pierre, ne voit qu'une solution pour libérer Tahar de cette angoisse, qu'on accorde « un titre de séjour » à sa femme. Louise, une petite fille de CE1, a expliqué pourquoi, avec ses mots, sur le grand papier blanc que lui a prêté la maîtresse : « La loi, tout le monde est contre toi ». Fin de la manif. Deux cent cinquante personnes applaudissent, la gorge serrée.

B. D.
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