Ceux qui s'inquiètent d'une "lutte-ouvrièrisation" sont archi minoritaires (2 %). je les ai cités pour le fun, c'est tout. Mais je ne sais pas si d'autres ont les mêmes réticences.
Ce qui me semble symptomatique, c'est le fait de ne pas vider l'abcès, ne ne pas chercher à clarifier les choses. Ils pouvaient continuer à dire que la création du NPA était un pari qui valait le coup d'être tenté. A l'époque, LO n'y croyait pas, mais n'en avait pas dit de mal, et dit qu'il attendrait de voir son évolution pour se prononcer. Après tout, des ouvertures, des tentatives de créer un grand parti plus large que nos petits groupes, cela a déjà été fait dans notre histoire, à de multiples reprises. Il y a eu des succès (création du pari social-démocrate allemand avec les lassaliens, du parti communiste allemand avec les "Indépendants"...), des succès mitigés (le SWP en alliance avec le WP de Muste) et des échecs ou tentatives bidon (La Commune de Franck-Molinier, les divers PT lambertistes, ou sur une plus large échelle, le POUM de Nin). Il suffisait de dire aujourd'hui, expérience à tenter, mais dérive droitière due à la période, aux ambiguïtés du début, au succès de Mélenchon... on tire l'échelle et on revient à la création d'un vrai parti révolutionnaire en abandonnant l'étiquette NPA.
Mais cela aurait signifié heurter "les jeunes venus pour la campagne Poutou" dont ils sont si fiers (un petit nombre de centaines, 200, 300, moins de 500 à tout casse, pas de quoi changer la face du monde).
De même, ils pouvaient dire que notre parti comprend et partage la révolte d'une fraction (plus ou moins) minoritaire de la jeunesse sur l'écologie, le féminisme, la Palestine, mais en disant qu'au stade où on en est, le seul levier pour changer le monde, c'est non pas la "convergence de luttes" qui ne convergent pas, mais de s'appuyer clairement sur le monde du travail, d'avoir un, deux, dix Jean-Pierre Mercier et de mener les combats défensifs à Michelin ou offensifs ailleurs. Et cesser de se glorifier d'une intervention quasi inexistante dans ce mouvement des retraites qui a été une défaite, et que nous n'avons pas réussi à influencer.
Et s'ils sont tellement d'accord avec LO, qu'ils envisagent une fusion avec LO, en discutant des modalités pratiques, ce qu veut dire accepter la discipline de LO (qui est majoritaire) tout en proposant une part d'expériences indépendantes s'ils veulent en mener.
Mais dire cela serait dépasser leur horizon sectaire, borné et groupusculaire de petits dirigeants très contents d'avoir un petit chez eux plutôt qu'un grand chez les autres... zéro pour la révolution, qui signifie être dans des partis de dizaines de milliers et diriger des millions !