Serait le titre du poème que Mandela se récitait pour garder le moral pendant ses longues années de détention.
Ce film de Clint Eastwood est plus qu'un hommage à Mandela c'est un conte de fées pour rouler le bon peuple dans la farine.
Sous des allures d'Uncle Ben's Mandela au-delà de la volonté du réalisateur est montré pour ce qu'il est un politicien roué, utilisant toutes les ficelles du métier.
On connait l'histoire de Mandela libéré de prison pour participer à un processus très encadré de suppression de l'apartheid, d'intégration de l'ANC dans le jeu politique parlementaire et pour finir au gouvernement.
L'opération à froid était risquée pas tant dans un premier temps du côté des masses africaines noires bien encadrées par l'ANC que du côté des serviteurs blancs de l'Etat rechignant à servir un président noir et à coopérer avec des collègues noirs et de la population blanche qui pourrait se sentir frustrée, menacée et tentée de renverser la vapeur pour revenir aux mauvaises vieilles habitudes.
Mandela savait faire preuve de culot et de courage par exemple quand il intègre des policiers blancs dans sa garde rapprochée, des policiers dont certains auraient bien pu tenter de le supprimer.
Quoi de mieux pour mettre les petits blancs dans sa poche que de se faire le supporter n°1 de l'équipe nationale de rugby.
Quelle aubaine si l'équipe nationale remporte la coupe du monde organisée en Afrique du sud.
Nous avons connu ça en France avec les "blacks, blancs, beurs" champions du monde.
En général ça dure pas plus longtemps et ça a les mêmes effets qu'une cuite.
Mandela avait une rude mission, faire semblant que tout change pour que rien ne change sur le fond, lanterner les masses noires pauvres et flatter tout le monde avec des hochets nationalistes et des spectacles sportifs pour mettre en scène une espèce de communion tout en rassurant les petits blancs.
Pour Henri IV Paris valait bien une messse, pour Mandela et les bureaucrates de son parti Pretoria valait bien un match de rugby.
Une scène forte au début du film.
De part et d'autre d'une route des jeunes blancs en short et maillot impeccable s'entraînent au rugby sur une verte pelouse, de l'autre côté des gosses noirs dégueunillés jouent au foot dans la poussière d'un terrain vague...à un moment le cortège automobile présidentiel passe.
Les petits aficains acclament Mandela, face à eux les blancs regardent mâchoires serrées, fermés.
Le cortège passe les petits noirs retournent dans leur poussière, et les blancs sur leur verte pelouse.
Quelques images, on a tout vu, l'Afrique du Sud et le résultat de la politique de Mandela.