L’extrême gauche plurielle

Message par Valiere » 11 Oct 2006, 09:30

Et si je vous disais que l'auteur se retrouve dans cette fondation qu'il préside avec un certain Morvan, ex trotskiste passé à la république des deux bords....
pas du tout ma tasse de thé...
C'est ainsi que j'ai refusé de signer le texte de soutien à Redeker parce que Corinne Lepage était l'une des signataires...
Il est important pour moi de garder les frontières et de ne pas les franchir.



« L’extrême gauche plurielle
Entre démocratie radicale et révolution »
de Philippe Raynaud
Editions Autrement
199 pages
Septembre 2006
17 €

ILLUSION, IMPASSE OU SEULE VOIE POUR LE CHANGEMENT

Trois représentants de la gauche de la gauche sont au premier plan de la photographie qui illustre la couverture de ce livre…
Besancenot, Bovet et Mélanchon présents….Et pourtant ce livre va faire l’impasse complète sur la « radicalité » réelle ou apparente au sein du PS et ne pas s’appesantir sur le mouvement altermondialiste.
L’auteur consacre la première partie de son livre au trotskisme, à son histoire et à sa réalité aujourd’hui…
Aucune des trois principales organisations trotskistes n’est oubliée, l’auteur reprenant pour chacune d’entre elles des éléments d’histoire expliquant son positionnement respectif d’aujourd’hui...
La LCR occupe toute de même une place privilégiée qui s’explique:

« Les trotskistes de la Ligue ne se sont cependant jamais contentés d’être de simples compagnons de route moins psychorigides que le Parti : ils ont également pris en compte les apports des courants les plus intéressants et les plus « modernes » de la critique du capitalisme, et c’est sans doute là qu’on perçoit le mieux leur capacité d’adaptation aux transformations des sociétés contemporaines. »

Le Parti des Travailleurs se singulariserait pas un « discours exclusivement défensif » et une « dénonciation virulente des multiples compromissions, capitulations et autres abandons dont se rendent coupables les dites organisations » et Lutte Ouvrière resterait marquée par « une invariante parfaite »....
Cette analyse, quelque peu étayée ne prend pas en compte les évolutions y compris internes des différentes organisations, car, pour prendre un exemple, si LO privilégie le travail ouvrier, elle participe régulièrement à des initiatives unitaires et ceci depuis plusieurs années....

Il vaut mieux assez souvent « une invariante » qui s’appuie sur des principes qu’ un opportunisme débridé qui a hier baptisé comme révolutionnaires des tyrans crypto staliniens et qui aujourd’hui va discuter presque fraternellement avec Tariq Ramadan !

La deuxième partie du livre qui s’intitule : de l’extrême gauche en philosophie part des travaux de Daniel Bensaïd pour aboutir aux écrits de ceux qui de loin ou de près ne sont pas ou plus des révolutionnaires, comme Alain Badiou ou Etienne Balibar !
Les derniers chapitres de cette oeuvre sont en décalage par rapport aux précédents et présentent pour moi un intérêt limité.

Si je ne partage pas l’orientation de Philippe Raynaud qui semble prôner une nouvelle voie ni libérale, ni marxiste, tout son diagnostic de l’extrême gauche de la page 1 à 85 mérite un détour.

Jean-François CHALOT
Valiere
 
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Message par Gaby » 11 Oct 2006, 09:37

Je plains ceux qui utilisent ce genre de bouquins pour mieux connaitre l'extrème-gauche. Enfin bon, c'est souvent à l'intention de gens hostiles par un auteur hostile.
Gaby
 
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Message par Valiere » 11 Oct 2006, 23:32

a écrit :Sur LO, je te conseille "La véritable histoire de Lutte Ouvrière" de Robert Barcia, si tu ne l'as pas déjà lue. Et je vais lire le bouquin de Krivine pour ma part...


j'ai lu cette véritable histoire et même le dernier livre de Krivine...
merci
Valiere
 
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Message par Sterd » 25 Oct 2006, 13:58

("l'Expansion" a écrit :Au coeur du magma radical
L'Expansion 25/10/2006

L'extrême gauche est l'une de ces nombreuses exceptions françaises que le monde ne nous envie pas. C'est en substance ce qu'explique le philosophe Philippe Raynaud, qui décrypte cette anomalie, ce passé qui ne passe pas. Une gauche radicale qui, depuis une quinzaine d'années, contribue à bloquer les réformes et pèse sur les échéances électorales, comme on l'a vu en 2002 et comme on le reverra peut-être en 2007.

Si ce premier paragraphe devait résumer le bouquin, ça doit vraiment valoir son pesant de stock-options. Si "la gauche radicale" avait la capacité de bloquer ce qu'ils appelent des réformes et ce que tout le monde appelle de la régression sociale, cela se saurait, malheureusement. [note de Sterd]

Il en dégage les grands courants - ils ne se résument pas aux organisations trotskistes, qui en sont la face visible électoralement. Raynaud ne se laisse pas duper par les apparences, et il signale ce qui survit de dogmatisme derrière les minauderies populistes de la retraitée du Crédit lyonnais, Arlette Laguiller, ou le modernisme jeuniste du petit facteur, Olivier Besancenot, « version à peine relookée de l'orthodoxie trotskiste traditionnelle ». Ce courant-là, même s'il n'y croit plus tous les jours, défend encore l'idée communiste, comme si le mur de Berlin n'avait pas été abattu. L'auteur montre, sans indulgence, comment certaines positions anti-impérialistes et antisionistes peuvent, parfois, nourrir le nouvel antisémitisme.

Et voilà que l'on repart vers le crapoteux et la calomnie, faute d'avoir quelque chose de a raconter. J'imagine que pour les lecteurs de l'Expansion, "communisme" ça doit suffir a leur faire planquer leurs petites cuillers, c'est vraiment pas la peine de rajouter la calomnie à la bétise en lançant des accusations d'antisémitisme [note de Sterd]


Mais il explique aussi comment d'autres courants, ceux qui relèvent de l'altermondialisme, jouent avec intelligence - et perversité ? - sur les crises et les angoisses de notre société. D'une certaine façon, ces mouvements apportent, à gauche de la gauche, des réponses aux nombreuses questions que le Parti socialiste fait semblant d'ignorer, en particulier concernant les conséquences de la mondialisation et de la financiarisation de l'économie. Mais la gauche radicale a aussi ses problèmes, elle qui doit défendre en même temps les « avantages acquis » et l'ouverture au monde.

Il souligne, par ailleurs, comment l'islamisme, la fracture coloniale ou la « nouvelle question noire » pourraient constituer un « nouveau front de classes » avec les victimes de la mondialisation libérale. Mais il précise que ces thèmes sont également des éléments de clivage au sein de cette gauche radicale.

Le philosophe Raynaud achève son parcours en analysant la pensée de quatre auteurs - Toni Negri, Alain Badiou, Etienne Balibar et Daniel Bensaïd - qui, selon lui, inspirent peu ou prou ces mouvements. Cela a le mérite d'en faciliter la lecture (ou de nous en dispenser).

Un autre ouvrage s'attaque à un courant écologiste et critique de la mondialisation où l'on croise Edward Goldsmith (frère du milliardaire décédé et responsable de la revue The Ecologist). L'auteur, Jean Jacob, professeur d'économie à Perpignan, montre, avec moult détails, le caractère conservateur, « voire réactionnaire », de ce courant. Cette critique de l'« écologie profonde » (deep ecology) est souvent intéressante, même si on peut lui reprocher de céder à la théorie du complot qu'elle entend dénoncer.

Et puisqu'il faut tenter de s'orienter dans ce « magma », comme dit Raynaud, on pourra lire avec profit le dictionnaire publié par des auteurs amis d'Attac sous le titre Le Petit Alter.

« L'Extrême Gauche plurielle », Philippe Raynaud, Autrement, 203 pages, 17 euros.

« L'Antimondialisation. Aspects méconnus d'une nébuleuse », Jean Jacob, Berg International, 245 pages, 18 euros.

« Le Petit Alter », Attac, Mille et Une Nuits, 395 pages, 20 euros.

Bernard Poulet

Tout ca me semble à la fois d'une grande bétise et assez infect [note de Sterd]


Sterd
 
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Message par Sterd » 08 Nov 2006, 10:40

En même temps, il ne dit pas forcément que des conneries, ce monsieur

("Le Monde @ 7 novembre 2006" a écrit :Philippe Raynaud, auteur de "L'extrême gauche plurielle" (ed. Autrement, 2006)
Gauche antilibérale : un rassemblement difficile, selon Philippe Raynaud


LEMONDE.FR | 07.11.06 | 16h36  •  Mis à jour le 07.11.06 | 16h36

Lundi 6 novembre, les "antilibéraux" ont tenu leur premier grand meeting au Mans, en présence notamment de Marie-George Buffet (PCF) et José Bové, mais en l'absence d'Olivier Besancenot (LCR). Quels sont, selon vous, les obstacles à un rassemblement de la gauche antilibérale ?

Du côté du Parti communiste, le problème est qu'il ne peut survivre qu'en gardant un certain nombre de députés et d'élus locaux pour lesquels il est en grande partie dépendant de la bienveillance du Parti socialiste. Et il est probable que les socialistes ne laisseront pas les communistes s'engager, au premier tour, dans une alliance qui pourrait les afflaiblir et les mettre en péril très sérieusement pour le second tour. Si, comme le dit José Bové, le but de la gauche de la gauche est d'être au second tour, c'est un objectif qui n'est pas acceptable du point de vue des socialistes.

Du côté de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le problème est un peu différent. Cette question du rassemblement engage vraiment un choix stratégique pour la LCR. Une candidature unique à la gauche de la gauche ne pourrait pas, à mon sens, être celle de Besancenot car il ne rassemblerait pas assez. Dans ces conditions, accepter le rassemblement de la Gauche antilibérale, c'est accepter de participer à un front assez large qui, d'une part, n'inclura pas Lutte ouvrière, et d'autre part, sera défini par les mots d'ordre de l'altermondialisme et par un programme de type socialiste ou communiste traditionnel.

Il y a une question d'identité qui se pose pour la LCR. A mon sens, la LCR est aujourd'hui à la croisée des chemins entre des courants qui veulent maintenir sa vieille identité révolutionnaire et d'autres qui veulent s'intégrer dans un système plus large fondé sur les mouvements altermondialistes. Le choix entre ces deux tendances est difficile. C'est ce mouvement qui pèse contre une candidature unique.


Propos recueillis par Constance Baudry
Sterd
 
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