Extraits préférés d'un roman

[ianovka]

Tout le monde connaît ce dessin non ? :hinhin:

Les extraits j'ai pas reconnu, mais je crois que le bouquin qui fait tant marrer les rats c'est "La Peste" de Camus.

[Matrok]

les grandes personnes m'ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpent boas ouvert ou fermés, et de m'intéresser plutot à la géographie, à l'histoire, au calcul et à la grammaire. C'est ainsi que j'ai abandonné, à l'âge de six ans, une magnifique carrière de peintre.j'avais été découragé par l'insuccés de mon dessin n°1 et de mon dessin n°2. Les grandes personnes ne comprènent jamais rien toute seules, et c'est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications

Ah, les boas ouverts ou fermés ! C'est le Petit Prince de St Ex' !

[pelon]

Et cela :

La guerre au hideux visage a déridé son front, et désormais, au lieu de monter des courriers caparaçonnés pour effrayer les âmes des ennemis tremblants, elle gambade allègrement dans la chambre d'une femme, sous le charme lascif du luth. Mais moi qui ne suis pas formé pour ces jeux folâtres, ni pour faire les yeux doux à un miroir amoureux, moi qui suis rudement taillé et qui n'ai pas la majesté de l'amour pour me pavaner devant une nymphe aux coquettes allures, moi en qui est tronquée toute noble proportion, moi que la nature décevante a frustré de tous ses attraits, moi qu'elle a envoyé avant le temps dans le monde des vivants,  difforme, inachevé, tout au plus à moitié fini, tellement estropié et contrefait que les chiens aboient quand je m'arrête près d'eux! eh bien, mo, dans cette molle et languissante èpoque de paix, je n'ai d'autre plaisir, pour passer les heures, que d'épier mon ombre au solaire et de décrire ma propre difformité. Aussi, puisque je ne puis être l'amant qui charmera ces temps beaux parleurs, je suis déterminé à être un scélérat et à être le trouble-fête de ces jours frivoles.

Pour ceux qui ne peuvent attendre : réponse ci dessous

Richard III de Shakespeare. C'est une réplique de Glocester avant qu'il ne prenne le pouvoir.

[lallemande]

les grandes personnes m'ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpent boas ouvert ou fermés, et de m'intéresser plutot à la géographie, à l'histoire, au calcul et à la grammaire. C'est ainsi que j'ai abandonné, à l'âge de six ans, une magnifique carrière de peintre.j'avais été découragé par l'insuccés de mon dessin n°1 et de mon dessin n°2. Les grandes personnes ne comprènent jamais rien toute seules, et c'est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications

C'est pas vraiment mon extrait préféré, mais quel livre c'est ? (Très simple) :17:
le petit Prince de Saint-Exupéry, c ça non?
encore un auteur de droite... il y en a parfois de bons curieusement

[lallemande]

Je savais pas qu'il était de droite... :wacko:
Oui le Petit Prince
ben si, comme Marcel Aymé ou, plus près de nous, Jean-Christophe Rufin dont j'apprécie beaucoup l'oeuvre (plus que les bonnes oeuvres), alors tu sais... s'il fallait juger les auteurs uniquement à leur couleur politque... c que quand ça transpire de trop que ça ne va pas.

[lallemande]

sans vouloir empiéter sur celui de Zelda, je me permets moi aussi de lancer un roman du genre policier, qui comporte cette page que je trouve magnifique:

Tu fais de la peine, banlieue. tu n'as rien pour toi. Tes yeux regardent Paris et ton cul la campagne. Tu ne seras jamais qu'un compromis. T'es comme le chiendent. Mais ce que je te reproche le plus, c'est que tu pues le travail. Tu ne connais que le matin et tu déclares le couvre-feu à la sortie des usines. On se repère à tes cheminées. Je n'ai jamais entendu personne te regretter. Tu n'as pas eu le temps de t'imaginer un bien-être. Tu n'es pas vieille mais tu n'as pas de patience. Il t'en faut toujours plus et plus gros, t'as toute la place qu'il faut pour les maxi et les super. La seule chose qui bouge chez toi, c'est la folie des architectes. (...) Ta mosaïque infernale. Ils se régalent chez toi, c'est la bacchanale, l'orgie, le ténia. Ils se goinfrent d'espace, une cité futuriste ici, tout près de la ZUP à côté d'un gymnase bariolé, entre un quartier plutôt quelconque des années cinquante qui attend l'expropriation, et un centre commercial qui a changé de nom vingt fois. Si d'aventure un embranchement sauvage d'autoroute n'est pas venu surplomber le tout. T'as raison de te foutre de l'harmonie parce que tu n'en a jamasi eu et que tu n'en auras jamais. Alors laisse les faire tous ces avant-gardistes, tous ces illuminés du parpaing, ils te donnent l'impression de renaître, quand en fait, tu ne mouras jamais. T'iras chercher plus loin, tu boufferas un peu plus autour, mais tu ne crèveras pas. C'est ça, ta seule réalité. Il est impossible de te défigurer, tu n'as jamais eu de visage

Il faut préciser que l'auteur est un enfant de la banlieue et que ce n'est donc pas à prendre au premier degré voire, au contraire, comme un chant d'amour à la banlieue. J'attends vos avis et, bien sûr, de qui est-ce?
A la demande générale, je donne des incides (je dirai le nom du bouquin, mais trouvez au moins l'auteur): né et grandi à Vitry, banlieue sud-(est)? Année 1961.
d'origine italienne et ça se voit dans le nom. A écrit notamment un bouquin (l'un des premeirs) qui a té poté à l'écran il y a 2-3 ans. Pas mon bouquin préféré: parle de 2 mecs qui ne se nourrissent que dans les cocktails et les repas mondains. Quant à celui qui nous occcupe, il se passe en partie à Vitry et en partie en Italie.
Maintenant vous avez de quoi chercher... euh... trouver bien sûr