La journée de la jupe

Message par Vérié » 12 Mai 2009, 12:08

a écrit : Zappa La question est de gauche, la manière de traiter la question est de gauche et les réponses sont de gauche, autant dire que j'ai du mal à voir ce que ce film peut nous apporter d'un point de vue militant.


Je suppose que tu veux dire que "la question de gauche", c'est : "Que faire de ces jeunes ?"

Mais la réponse du film est... de droite musclée. Avec le flingue sur la tempe, on oblige enfin le gamin à répondre sur Molière !

Et la question est en effet posée d'un point de vue de prof républicain nationaliste laique sécuritaire (c'est pour ça que ça plait tant à Valière) qui se demande comment apporter nos belles valeurs républicaines, notre belle culture française à cette bande de sauvageons islamisants.

Et cette question est mal posée, car l'éducation nationale est incapable de "socialiser" et de "cultiver" ces jeunes dans une situation de crise et de désagrégation sociale. Car ce n'est que dans l'organisation et la lutte pour une autre société, aux côtés des travailleurs, que ces jeunes pourront changer, acquérir une autre vision, une autre conscience. Pleurnicher sur l'éducation de Jules Ferry, le respect de la discipline avec coups de règle sur les doigts, ça ne sert à rien. D'ailleurs pour faire quoi de cette jeunesse ? Des bons citoyens qui ont été se faire tuer dans les tranchées de 14-18 ? Sans tomber dans la caricature qui fait de l'enseignant un auxiliaire du capital, il ne faut pas non plus mythifier l'éducation nationale.

Alors, sur le plan militant... eh bien ce film pourrait servir tout au plus à dénoncer cette idéologie éducationniste républicaine, cet esprit de supériorité colonialiste et raciste. A condition d'en démonter l'idéologie et d'expliquer pourquoi il fait les délices des fachos et racistes déclarés. Mais présenté et valorisé par son réalisateur, non seulement il ne sert à rien, mais il risque d'avoir l'effet inverse sur pas mal de gens, c'est à dire contribuer à propager cette idélogie sécuritaire, raciste, colonialiste.
Vérié
 
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Message par Wapi » 12 Mai 2009, 13:30

(Vérié @ mardi 12 mai 2009 à 11:08 a écrit :

Et cette question est mal posée, car l'éducation nationale est incapable de "socialiser" et de "cultiver" ces jeunes dans une situation de crise et de désagrégation sociale. Car ce n'est que dans l'organisation et la lutte pour une autre société, aux côtés des travailleurs, que ces jeunes pourront changer, acquérir une autre vision, une autre conscience.

Oui c'est vrai.

Autant fermer les écoles tout de suite, ça ira plus vite. Moins il y aura de profs qui distilleront l'idéologie bourgeoise sous prétexte de "culture", plus les locaux seront dégradés, plus il y aura des intrusions de voyous dans les établissements, et plus vite viendra la révolution.

Que voila une brillante analyse.

Sarkozy et Darcos d'ailleurs travaillent activement en ce sens. Donc tout va bien, les révolutionnaires peuvent prendre des vacances, les cabinets ministériels prennent le relai en attendant la sociale.
Wapi
 
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Message par Vérié » 12 Mai 2009, 14:35

(Wapi @ mardi 12 mai 2009 à 13:30 a écrit : Autant fermer les écoles tout de suite, ça ira plus vite. Moins il y aura de profs qui distilleront l'idéologie bourgeoise sous prétexte de "culture", plus les locaux seront dégradés, plus il y aura des intrusions de voyous dans les établissements, et plus vite viendra la révolution.


C'est tellement facile de polémiquer avec un point de vue imaginaire ! :rtfm:

Crois-tu que les problèmes créés par la société en crise puissent se résoudre au niveau de l'école ? Aucun syndicat d'enseignants ne défend ce point de vue. Je ne vais pas te faire l'injure de t'accuser de nourrir cette illusion.

Où ai-je dit que, plus les gens seront dans la merde, plus ils deviendront révolutionnaire ?

Où ai-je dit que l'enseignement se limitait à distiller l'idéologie bourgeoise ? Mais c'est tout de même aussi son rôle, non, même si ce n'est pas l'aspect essentiel de cette discussion ? Le nationalisme, la patrie, la résistance, on n'apprend pas ça à l'école ? Après avoir appris le role émancipateur de "la France" dans les colonies.

Même si on doublait le nombre de profs et si on limitait à 20 par classe le nombre d'élèves, si on doublait le nombre d'éducateurs de quartier (qui sont déjà légion), on ne réglerait ni les problèmes familiaux liés à la misère, ni l'absence quasi-complète de perspectives pour toute une partie de la jeunesse. Tu ne vas tout de même pas nous tenir le discours du film :"Vous n'êtes pas des victimes. Ceux qui veulent s'en sortir s'en sortent etc" ?

Ca n'empêche pas bien sûr qu'il est préférable d'embaucher des profs et des éducateurs que des gardiens de prison et des CRS, même si ça ne peut pas régler les problèmes de fond.

La solution à la délinquance et la drogue sera collective et le produit de la prise de conscience dans la lutte, oui je le maintiens. Ca devrait être une évidence pour qui se revendique du marxisme révolutionnaire. Il n'y a pas de solution "éducationniste" : comment veux-tu éduquer les jeunes et les convaincre de subir passivement la société actuelle ? Dans certaines limites, les profs peuvent les aider à s'armer pour survivre et lutter - faut-il encore que les profs eux-mêmes en aient la volonté - et pour cela, il faut déjà que le courant passe, ce qui est de plus en plus difficile. Et ce n'est certainement pas en braquant un flingue sur les élèves qu'on fera passer le courant.

Et l'intégration sociale que nous pouvons souhaiter, c'est l'intégration dans la lutte par une prise de conscience de classe, mais pas l'intégration dite citoyenne et patriotique version SOS-racisme, Fadela Amara et le film Indigènes. Comme future chair à canon, c'est sûr que la bourgeoisie les aime bien, ces "jeunes issus de l'immigration".
Vérié
 
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Message par artza » 12 Mai 2009, 16:38

(Vérié @ mardi 12 mai 2009 à 14:35 a écrit :

Crois-tu que les problèmes créés par la société en crise puissent se résoudre au niveau de l'école ? Aucun syndicat d'enseignants ne défend ce point de vue. Je ne vais pas te faire l'injure de t'accuser de nourrir cette illusion.

Où ai-je dit que, plus les gens seront dans la merde, plus ils deviendront révolutionnaire ?


L'école, celle que j'ai connu, j'ai beaucoup de choses à lui reprocher et je suis bien plus proche du point de vue de Tuffaut les 400 coups ou de Vigo Zéro de conduite, que de celui de ceux qui exaltent "les hussards noirs" d'une république bourgeoisie dure pour l'ouvrier et colonialiste.

Néanmoins mieux vaut une école que pas d'écoles du tout.
Mieux vaut une école laïque que confessionelle.
Mieux vaut des profs de gauche que calotins de toutes les sortes.

Revendiquer des moyens humains et matériels pour l'école c'est modestement mais complètement défendre les travailleurs et les classes populaires et leurs enfants.
Ce n'est pas la construction du socialisme.
Mais le socialisme ne fera pas avec des ignorants et des fainéants et des petits démerdards (Trotsky, Questions du mode de vie. De mémoire ;) ).

Des familles émigrées, il y en a autour de moi et bien beaucoup d'entre elles veulent que leurs enfants travaillent bien à l'école. Désolé mais ce ne sont pas les moins conscientes, ni les moins combatives.
artza
 
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Message par Vérié » 12 Mai 2009, 17:00

(artza @ mardi 12 mai 2009 à 16:38 a écrit : Néanmoins mieux vaut une école que pas d'écoles du tout.
Mieux vaut une école laïque que confessionelle.
Mieux vaut des profs de gauche que calotins de toutes les sortes.

Revendiquer des moyens humains et matériels pour l'école c'est modestement mais complètement défendre les travailleurs et les classes populaires et  leurs enfants.
Ce n'est pas la construction du socialisme.

Mais personne, et surtout pas moi, ne contredit ce point de vue ! Le fait de dire que l'école ne peut pas régler les conséquences des problèmes sociaux n'implique pas qu'on méprise l'école, ni qu'on renonce à revendiquer plus de moyens humains et matériels !

Ce que je dis - et je doute que tu sois en désaccord avec cela, Artza -, c'est que ce n'est certainement pas par l'accumulation de connaissances acquises à l'école que les classes exploitées deviendront révolutionnaires et changeront de mentalité, en particulier les couches "inférieures". Dans l'histoire, les travailleurs les plus instruits se sont souvent organisés avant les autres (imprimeurs notamment), mais n'ont pas pour autant été les plus révolutionnaires, par exemple les imprimeurs anars mexicains (entre autres).

La conscience de classe, ça s'acquiert dans la lutte, pas sur les bancs de l'école. Sinon, les ouvriers russes et les moujiks n'auraient jamais fait la révolution. Et il faudrait désespérer des pays du tiers-monde ou "intermédiaires". Ce qui n'est pas contradictoire avec le fait que, plus le niveau général de la population sera élevé, plus le socialisme démocratique sera facile à construire.

Dans la lutte, la volonté de s'instruire progresse aussi très vite.

L'idée selon laquelle on accumulerait des connaissances, de la conscience, de l'organisation progressivement jusqu'au jour où..., c'est une idée sociale-démocrate.
Et encore davantage l'idée selon laquelle il faudrait attendre que les jeunes soient instruits pour qu'ils puissent s'organiser et lutter. Les mouvements révolutionnaires procèdent par sauts qualitatifs, ruptures etc.
__
Sur les "hussards noirs" de la République, mon expérience perso de l'école est contradictoire. Dans les petites classes, j'ai connu les livres d'hstoire avec Jules Ferry, Savorgnan de Brazza et Liautey qui délivrent les esclaves noirs etc. Plus tard, j'ai eu des profs de gauche dont certains communistes.
Vérié
 
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Message par artza » 13 Mai 2009, 18:06

(Vérié @ mardi 12 mai 2009 à 17:00 a écrit :

La conscience de classe, ça s'acquiert dans la lutte, pas sur les bancs de l'école. Sinon, les ouvriers russes et les moujiks n'auraient jamais fait la révolution. Et il faudrait désespérer des pays du tiers-monde ou "intermédiaires".
L'école ne nuit pas tout au contraire je maintiens.

Quand à la conscience surgissant naturellement des luttes c'est au mieux une phrase de meeting, au pire un préjugé anarchiste.

Il ne suffit pas de lutter et chaque lutte ne génère pas une élévation du niveau de conscience.
Une lutte vaincue et c'est souvent un sacré recul.
Une minorité peut en tirer des leçons, mais si cette minorité est trop faible elle ne peut que reculer aussi, les exemples abondent.
On peut relire à ce propos les discussions de Trotsky avec des militants américains où il fait un petit bilan de dix ans de lutte de l'opposition de gauche dans le monde et entre autre en France, Front populaire qui n'a pas au final tellement élevé la conscience.

Bon j'arrête, car là nous sortons allégrement du sujet.
artza
 
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Message par Valiere » 14 Mai 2009, 07:08

Les expériences des élèves sont différentes mais ce qui est certain c'est que l'école sans libérer peut émanciper, c'est une de ses fonctions sociales niées et refuser par la bourgeoisie et là dans le film c'est ce qui se passe peu à peu...C'est "exagéré" peut être car les évolutions sont rapides dans ce cadre, mais les profs et instits peuvent le constater sur une plus longue période.
Valiere
 
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Message par Vérié » 14 Mai 2009, 08:32

(artza @ mercredi 13 mai 2009 à 18:06 a écrit :
(Vérié @ mardi 12 mai 2009 à 17:00 a écrit :

La conscience de classe, ça s'acquiert dans la lutte, pas sur les bancs de l'école. Sinon, les ouvriers russes et les moujiks n'auraient jamais fait la révolution. Et il faudrait désespérer des pays du tiers-monde ou "intermédiaires".

L'école ne nuit pas tout au contraire je maintiens.

Quand à la conscience surgissant naturellement des luttes c'est au mieux une phrase de meeting, au pire un préjugé anarchiste.

Il ne suffit pas de lutter et chaque lutte ne génère pas une élévation du niveau de conscience.

Je n'ai pas non plus dit que l'école nuit à la prise de conscience ! Son role est contradictoire : l'école donne des outils dont les jeunes peuvent s'emparer, mais elle répand aussi des idées réactionnaires sur certains points - enfin, ça dépend des situations, des profs, des écoles etc.

Et on trouve meme des écoles... religieuses où l'on défend au contraire des idées progressistes sur le plan social et réactionnaires sur le plan philosophique, j'en ai visité une en Bolivie, gérée par des curés partisans de la théorie de la libération.

Quant à nier que la conscience de classe s'acquiert dans les luttes, ça me semble curieux, sauf si tu entends par là que la théorie révolutionnaire ne nait pas spontanément dans la lutte. Dans les périodes de luttes, les travailleurs apprennent beaucoup plus et baucoup plus vite, et surtout, de la lutte nait aussi la volonté de comprendre, même si ce n'est pas automatique non plus.

Mais on s'écarte en effet du sujet...
Vérié
 
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Message par Vérié » 14 Mai 2009, 13:55

Voici un extrait d'un excellent article de LO sur l'école laïque et sa fonction au service de la bourgeoisie, avec lequel Artza devrait être d'accord (en dépit de son esprit de contradiction à mon égard ;) ) et dont on ne peut que recomander la lecture à Valière.

Pour l'article en entier
http://www.lutte-ouvriere.org/spip.php?article1146

a écrit :
Mais si « l’école de Jules Ferry » avait le mérite de préserver les enfants de l’emprise d’une éducation religieuse, elle n’avait pas pour autant le caractère de neutralité idéologique que ses admirateurs sociaux-démocrates lui prêtent. Car derrière le paravent de la laïcité, il y avait, et il y a toujours, une éducation qui se donnait aussi pour but, à travers la « morale », « l’instruction civique », mais aussi la manière d’enseigner l’histoire ou la géographie, d’inculquer aux enfants l’idéologie de la classe dominante. Il s’agissait de faire des enfants du peuple non seulement de futurs « bons ouvriers » du point de vue professionnel, mais aussi de futurs « bons ouvriers » du point de vue de la morale patronale, de futurs « bons soldats » prêts à défendre « l’œuvre colonisatrice de la France » ou « la patrie »... autrement dit les intérêts de la bourgeoisie française.

Vérié
 
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Message par Wapi » 15 Mai 2009, 12:02

Ben, si tu veux faire plaisir à Valière, cite au moins la suite de cet article avec lequel, al hamdu li'llah, tu es pour une fois d'accord.

a écrit :Mais si l’école publique ne saurait être autre chose, dans cette société, que l’école de la bourgeoisie, elle a cependant sur l’école privée le double avantage de n’être précisément ni privée, ni confessionnelle (puisque la grande majorité des écoles privées appartiennent, dans ce pays, à l’enseignement catholique).« Nous ne sommes plus au temps du petit père Combes », se plaisent à répéter les partisans du compromis, c’est-à-dire du financement des écoles privées par l’État. Et c’est à qui nous expliquera que l’école privée d’aujourd’hui, malgré ses attaches avec l’Église, est quasi laïque elle aussi, et que ceux qui revendiquent que les fonds publics aillent à l’école publique, et à elle seule, sont des revenants d’un autre âge.

C’est vrai que les écoles privées d’aujourd’hui ne sont pas à l’image de celles d’il y a cinquante ans ou plus, que dans la grande majorité des cas l’enseignement n’y est plus assuré par des abbés ou des moines, mais par des laïcs, dont les sentiments religieux ne sont pas toujours conformes à ceux de leurs employeurs. Mais c’est que l’Église, là aussi, a bien dû s’adapter. D’une part, parce que sa propre clientèle n’accepterait pas forcément aujourd’hui (autres temps, autres mœurs !) le type de fonctionnement qui était celui des écoles religieuses de naguère. D’autre part, parce que l’Église souffre depuis longtemps d’une crise du recrutement qui ne lui permet plus d’encadrer ses propres élèves avec des enseignants en soutane, se contentant en outre de peu (c’est bien pourquoi, d’ailleurs, le financement par l’État a été vital pour les écoles confessionnelles). Alors, loin d’être « presque laïques », les écoles confessionnelles d’aujourd’hui sont encore, que les parents qui leur confient leurs enfants en soient conscients ou pas, qu’ils le veuillent ou pas, l’un des moyens par lesquels l’Église, malgré justement ses difficultés de recrutement, assure la pérennité de son emprise sociale.

Le combat contre l’emprise de l’idéologie religieuse n’est pas un combat plus dépassé que le combat pour une autre société. Et ceux qui ont renoncé à la lutte contre l’influence de la religion sont justement les mêmes que ceux qui ont renoncé à la lutte pour le socialisme.

Le Parti socialiste est devenu depuis longtemps un parti de gouvernement pour la bourgeoisie française. Et si sa base est largement attachée à la défense de l’école laïque, il a toujours fini par mener, au gouvernement, dans le domaine scolaire comme dans les autres, la même politique que les autres partis bourgeois.

Le Parti communiste français, dans sa soif d’être reconnu comme un parti de gouvernement à part entière par la bourgeoisie, a tellement prôné le « dialogue avec les catholiques », la « main tendue aux catholiques », que la plupart de ses militants ont aujourd’hui le sentiment que revendiquer fièrement des idées anti-religieuses serait une incongruité politique.

Eh bien non ! Même si les communistes que nous sommes savent qu’il existe des bourgeois athées (d’ailleurs de plus en plus rares à s’affirmer ainsi) et des travailleurs croyant en Jésus, Yahweh ou Allah, même s’ils s’attachent dans toutes les luttes à travailler à l’unité des prolétaires par-delà les divergences de religion, ils savent aussi que la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière est inséparable de la lutte contre les illusions religieuses, et contre tout ce qui, dans cette société, leur sert de vecteur.

Et c’est pour cela, que tout en connaissant les limites de l’école laïque, ils sont résolument contre tout ce qui peut favoriser les écoles privées aux dépens de celle-ci.
Wapi
 
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