Ensemble contre l’homophobie

Message par Valiere » 30 Sep 2004, 13:11

a écrit :Répondre à : [url=mailto:antihomophobie@yahoogroupes.fr]antihomophobie@yahoogroupes.fr[/url]

Communiqué de presse mercredi 29 septembre 2004
collectif ECHO : Ensemble contre l’homophobie

Il y a un peu plus d’un mois, dans la nuit du 13 au 14 août, David Gros
était victime d’une agression d’une rare violence (quatre fractures au
visage, il est laissé inconscient) à caractère homophobe.
Suite à 13 interpellations mardi 28 septembre, des jeunes gens, mineurs
pour certains, pouvaient être déférés aujourd’hui au Parquet qui
devrait requérir quatre mandats de dépôt.
Ils auraient reconnu avoir agressé David Gros, mais aussi avoir
participé à d’autres faits similaires sur les mêmes lieux.
Les faits qui leur sont ici reprochés dépassent de loin le comportement
de jeunes délinquants “pénibles”, connus des services de police pour de
menus larcins. Le caractère prémédité, l’action en réunion, donne à
cette agression, et à celles qu’ils ont peut-être commises avant, une
gravité sans commune mesure avec d’autres délits dans lesquels ils
seraient impliqués.

Une affaire exemplaire
Nous insistons sur le caractère exemplaire de cette affaire.
- de par la violence de l’agression et son caractère indubitablement
homophobe,
- de par la réaction courageuse de David Gros qui a porté plainte et a
accepté la médiatisation de cette affaire
- de par la mobilisation qui a suivi : des proches de David,
d’associations (Aides, Collectif contre l’homophobie de Montpellier,
Ligue des Droits de l’Homme), de son avocat, Maître Alain Molla, de la
communauté homosexuelle marseillaise et de nombreuses autres personnes.
Ces arrestations marquent la fin d’une impunité, c’est une victoire
collective sur les auteurs d’actes homophobes.
Dans une société complaisante face aux discriminations homophobes, de
trop nombreuses victimes ne portent pas plainte, et quand elles le
font, les plaintes ne sont pas suivies d’enquête.
Ici, c’est la mobilisation autour de David qui a fait que les forces de
police et maintenant la justice ont mené l’enquête et la conduiront à
son terme.
L’appel à témoin, mis en place par le Collectif contre l’homophobie
(basé à Montpellier) et ensuite diffusé par AIDES (Délégation des BdR),
par les amis de David, par des militants du collectif antisexiste de
Marseille, dans les lieux publics ou privés fréquentés par la
communauté gay marseillaise, a permi de rassembler, à partir de
nombreux témoignages anonymes ou non, des éléments essentiels à la
progression de l’enquête. Ces éléments ont été transmis au fur et à
mesure à l’avocat de la défense et à la police.
Nous tenons ici à saluer toutes ces personnes qui ont contribué au
succés de cet appel à témoin.
Ce que nous attendons maintenant :
Une condamnation exemplaire pour les coupables, à la hauteur de la
gravité de leur acte : avoir frappé David jusqu’à le laisser sans
connaissance, le visage polyfracturé, à l’ aide d’armes par
destinations, avec comme unique mobile sa supposée orientation
sexuelle.
Cette affaire pourrait alors être exemplaire pour l’ensemble des
victimes d’actes homophobes (agressions, insultes, discrimination au
travail, etc) qui pourront, nous l’espérons, et l’association que nous
allons constituer en fera son objectif principal, obtenir que la
société prennent en compte l’injustice commise. Dans le cas présent,
nous demandons que David obtienne réparation des préjudices physique,
moral et matériel qu’il a subi.
Cette affaire pourrait alors donner un signe pour tous : pour dire que
l’impunité dont pensent pouvoir jouir les auteurs d’actes homophobes
n’a plus lieu d’être, pour dire que l’ensemble de la société travaille
dans ce sens en punissant les coupables et en prévenant ces actes.

Rappel :
- Réunion constitutive de l’association Ensemble contre l’homophobie,
le jeudi 14 octobre, 19 h, Maison méditerranéenne des droits de
l’homme, 34 cours Julien, 13006 Marseille.
- La pétition (bientôt disponible en ligne), à retirer et renvoyer à la
Maison méditerranéenne des droits de l’homme.


Contacts :
Un seul numéro, pour la presse, les personnes intéressées par Ensemble
contre l’homophobie, les victimes de discrimination homophobe :

06 32 62 23 33

RDV

- Prochaine réunion du collectif : mercredi 6 octobre, à 18h, au bar "O3G", rue Saint-Pierre.
- MANIF CONTRE LE SEXISME ET L'HOMOPHOBIE: SAMEDI 9 OCTOBRE, à 15h, au VIEUX PORT.
Valiere
 
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Message par alex » 04 Oct 2004, 13:43

Communiqué des associations Gays

EX ÆQUO & REIMS LIBERTE GAIE



Madame, Monsieur,

Les associations rémoises EX ÆQUO et REIMS LIBERTE GAIE vous invitent à vous rassembler le mercredi 6 octobre prochain à 16 heures devant le Palais de Justice de Reims.

En effet, le procès des agresseurs de FRANCOIS CHENU se déroulera du 6 au 8 octobre.

Il y a maintenant deux ans, les trois assassins présumés étaient venus "Casser de l’Arabe" et, à défaut, se sont rabattus sur un homme seul, sans défense, mais différent : il était supposé homosexuel et s’appelait FRANCOIS CHENU.

Nous ne pouvons tolérer de tels actes discriminatoires à caractère raciste et homophobe.

Afin d’appuyer notre démarche, nous vous invitons à nous rejoindre à cette manifestation, que nous souhaitons silencieuse et digne, pour le respect de la famille de François.

Comptant sur votre présence à nos côtés, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos sincères salutations.



Christan Ruiz
Président de l’association Ex Aequo


Julien GAUTHIER

Président de l’association Reims Liberté Gaie



Contact:

Olivier NOSTRY

Porte parole de l'association Ex Aequo

06 63 73 48 38
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Message par alex » 06 Oct 2004, 13:18

Procès des trois tueurs présumés d’un homosexuel à Reims
Mercredi 06 octobre 2004

Trois jeunes hommes, proches des mouvements skinheads néonazis, comparaissent aujourd’hui à Reims pour le meurtre d’un homosexuel de 29 ans. Mickaël Regnier, 22 ans, Fabien Lavenus, 25 ans, et F., 18 ans, originaires de Bazancourt (Marne), ont reconnu avoir battu à mort, dans la nuit du 13 au 14 septembre 2002, François Chenu, gérant d’un McDonald’s à Sedan, alors qu’il traversait un parc de Reims connu pour être un lieu de drague homosexuelle. Son corps a été retrouvé le 15 au matin, dans un cours d’eau du parc.Selon l’avocate de la famille de la victime, les accusés étaient initialement en pleine « chasse aux Arabes » et avaient fait ce soir-là le tour des quartiers, avant de se poster derrière un buisson en attendant le passage d’un homosexuel. Coutumiers de ce type d’expéditions punitives, les accusés risquent jusqu’à trente ans de réclusion criminelle, ou quinze ans pour F., si l’excuse de minorité au moment des faits est retenue. Les parents de ce dernier seront aussi jugés par la cour d’assises pour destruction de preuves, ayant reconnu avoir brûlé le portefeuille et les papiers d’identité de François Chenu. Le verdict est attendu samedi.

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Message par alex » 07 Oct 2004, 12:12

Faute de «casser de l'Arabe», ils s'étaient «fait un pédé»

Trois jeunes skinheads comparaissent pour un meurtre à Reims en 2002.

Par Marc PIVOIS
jeudi 07 octobre 2004

Qu'ont-ils eu à dire ces trois jeunes hommes lorsqu'ils se sont assis, hier matin, dans le box des accusés de la cour d'assises de la Marne? Mickaël Régnier, 22 ans, Fabien Lavenus, 25 ans, et F., 18 ans, sont accusés de meurtre pour avoir roué de coups un homme de 29 ans et l'avoir jeté à l'eau, agonisant. Le public et la presse ne les entendront pas s'expliquer, contraints de quitter la salle d'audience dès que les jurés ont été désignés : les débats, jusqu'à vendredi ou samedi, se déroulent à huis clos, F. étant mineur au moment des faits.
«T'es homo ?» Au soir du 13 septembre 2002, tous trois quittent en voiture leur village de Bazancourt (Marne), dans la Champagne betteravière, pour «aller casser de l'Arabe» en ville. Skinheads actifs, les trois prédateurs maraudent dans Reims en vain, aucune victime solitaire ne passant à portée. Qu'importe, «on va se faire un pédé». Ils savent, ils l'ont déjà fait : le parc Léo-Lagrange est un lieu de rencontres connu, fréquenté par des homosexuels de l'agglomération rémoise. Cachés dans un buisson, ils attendent. François Chenu, gérant d'un McDo à Sedan, est en vacances à Reims. Il s'adosse à un arbre, allume une cigarette. Tranquille. Mickaël Régnier s'approche, suivi par ses deux acolytes. «T'es homo ?» «Oui», a probablement répondu François Chenu. C'est la curée. Coups de poing, de pied, la victime est jetée dans un étang. Puis repêchée. Selon ses complices, Régnier aurait alors sauté à pieds joints, chaussé de rangers, sur le visage de François, et à plusieurs reprises. Les trois skins, avant de le transporter sur une passerelle, lui font les poches. Portefeuille, téléphone portable. Ils le rejettent à l'eau, puis rentrent à la maison, «souffler», dira l'un d'eux.
Alcool et violence. Fabien Lavenus porte une petite mèche brune qui retombe sur son front. Elevé par son père, il quitte l'école en seconde professionnelle sans diplôme. C'est au lycée qu'il aurait découvert les idées nazies. Les experts écrivent que «le mouvement skinhead est devenu sa deuxième famille». Mickaël Régnier a des cheveux blonds presque ras, un grand front, des yeux enfoncés. Un regard froid, désintéressé. Militaire au moment des faits, il s'est engagé subitement, alors qu'il préparait un BEP électronique. Bien noté par les sous-officiers de son régiment, à Belfort, bien que son dossier souligne une «intempérance alcoolique». Le milieu familial, dit l'acte d'accusation, est porté sur l'alcool et la violence. Un avocat assure que, toute son enfance, Régnier père disait à ses fils: «S'il y a un pédé ici, il prend la porte tout de suite.»
F., mineur au moment des faits, est assis dans le box entre ses deux complices. Pâle, visage effilé, le menton calé dans le col de sa veste en jean. Il était lycéen au moment des faits. Ses parents, Jean-Claude et Marie-José B., sont assis devant le box. Accusés de «recel et destruction de preuves», ils comparaissent libres. Ils ont brûlé le portefeuille de la victime et la mère utilisait le portable de François Chenu. Ce qui a permis aux policiers de remonter jusqu'aux accusés.
Quand ils ont débarqué chez les B., ils ont trouvé des murs décorés d'affiches et de bibelots nazis. Jean-Claude B. a été condamné à plusieurs reprises pour conduite en état d'ivresse. Dans le voisinage, il est connu pour «faire des histoires» et pour ses «idées racistes». Du pavillon s'échappaient souvent des chants nazis. Silhouette maigre, il tourne la tête en tous sens, ses longs doigts triturant son visage. Une moustache rend plus amer le pli de sa bouche. Il se présente comme «invalide». A ses côtés, sa femme, mains jointes et épaules voûtées, se tient prostrée. Tous deux ont des yeux lestés de cernes. Dans leur pavillon vivait aussi Fabien Lavenus, en concubinage avec une des filles de la maison. Une autre soeur était avec Mickaël Freminet. Le 1er mai 1995, ce dernier avait participé au meurtre de Brahim Bouraam, jeté dans la Seine à Paris en marge d'un défilé du Front national. Lors de son procès, il avait affirmé renier totalement les «idées racistes». A sa sortie de prison, c'est en participant à un «camping» (feux de camp, chants nazis et bière) qu'il a connu F. et sa soeur.«Excuse de minorité». A la suspension d'audience, Marie-Cécile Chenu, mère de la victime et aumônière à l'hôpital de Charleville-Mézières, dit qu'elle n'attend qu'une chose du procès : que les trois accusés «prennent conscience» de leur acte. «J'espère qu'ils en sont capables.» Jean-Paul, le père, est éducateur : «Je continue à travailler avec des gamins qui leur ressemblent. L'indifférence est pire que tout.» A l'écart, un garçon de 16 ans s'agite : «Mon frère n'est pas responsable. Raciste? Oui. Mais moi aussi. Tout le monde. On se fait braquer et emmerder par qui en ville? Celui qui viole un enfant prend deux ans ; et mon frère, qui a juste frappé un homo, on veut lui mettre vingt ans? C'est pas normal.»
Les deux accusés majeurs risquent trente ans de prison. Si l'«excuse de minorité» est retenue par les jurés, F. encourt quinze ans. Verdict en fin de semaine.


© Libération
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Message par alex » 11 Oct 2004, 13:03

La complicité des parents et leurs condamnations ont été passées sous silence dans la plupart des médias sauf l'AFP :

Trois skinheads condamnés à 15 et 20 ans pour avoir tué un homosexuelTrois skinheads jugés pour le meurtre en 2002 d'un homosexuel de 29 ans ont été condamnés vendredi soir à des peines de 15 à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des mineurs de la Marne, à Reims."La justice est passée mais nous souhaitons maintenant que chaque citoyen se sente un peu plus concerné" pour éviter qu'un tel drame se reproduise, a déclaré Me Agnès Chopplet, avocate des parties civiles, lisant un communiqué de la famille de la victime.Au terme de trois jours de procès à huis-clos, les jurés ont condamné Mickaël Regnier, 22 ans, et Fabien Lavenus, 25 ans, à vingt ans de réclusion criminelle, tandis que le troisième accusé, F., âgé de 16 ans au moment des faits, a été condamné à 15 ans, bénéficiant de l'excuse de minorité. Ils ont suivi les réquisitions du parquet.Les trois accusés, originaires de Bazancourt (Marne), avaient reconnu au cours de l'instruction avoir battu à mort François Chenu, le gérant d'un McDonald's à Sedan (Ardennes), dans la nuit du 13 au 14 septembre 2002, alors qu'il traversait le parc Léo Lagrange, à Reims, connu pour être un lieu de rencontres homosexuelles.Les parents de F., poursuivis pour destruction de preuves - ils ont avoué avoir brûlé le portefeuille et les papiers d'identité de François Chenu - et recel du portable de la victime, ont été condamnés chacun à deux ans de prison ferme, et six mois supplémentaires, avec sursis, pour la mère.Les trois jours du procès ont permis de mettre en exergue le contexte familial et social des trois accusés, proches depuis l'adolescence des mouvements skinheads."On a bien cerné l'environnement des accusés: une absence de tissu familial sérieux, un climat de violence, la peur de l'autre", a indiqué Me Mourad Benkoussa, avocat de Mickaël Regnier."Ce sont des jeunes en situation de difficulté, avec une absence de culture et d'éducation, qui est le terreau pour l'intolérance", a confirmé Me Christophe Guyot, avocat de F. et de ses parents.A l'issue du verdict, la famille de François Chenu a tenu à déclarer, via leur avocate, qu'ils "laissaient la porte ouverte" et croyaient à la faculté de "changement" et de "travail sur eux-mêmes" des accusés.Pendant l'instruction, les trois skinheads avaient avoué que, le soir du drame, ils voulaient initialement faire la "chasse aux Arabes" et avaient fait le tour de plusieurs quartiers de Reims avant d'aboutir au parc Léo Lagrange.Là, ils s'étaient cachés derrière un buisson pendant plusieurs dizaines de minutes, attendant le passage d'un homosexuel.Les expertises des psychologues ont confirmé vendredi que les accusés étaient dans un état de dépendance vis-à-vis de la mouvance skinhead semblable à celui d'un toxicomane, récréant une "deuxième famille" au sein de ces bandes."Sans leurs treillis, sans leurs rangers, sans leur crâne rasé, ils ne sont plus rien et c'est bien ça leur problème", a estimé Me Chopplet.

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