BANGUI (AFP) - mardi 28 novembre 2006 - 10h26 - Les rebelles centrafricains délogés lundi de la ville de Birao, dans l'extrême nord-est de la Centrafrique, ont affirmé mardi que "l'armée française" était "intervenue" pour reprendre le contrôle de l'aéroport de cette localité, mais qu'il n'y avait pas eu de combats.
"C'est l'armée française qui est intervenue à l'aéroport, pas les Faca (Forces armées centrafricaines)", a déclaré le chef militaire de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le capitaine Yao Bejo.
"On a donc décidé de faire un repli tactique. Il n'y a pas eu de combats avec les Français (...) on s'est replié autour de Birao", a-t-il ajouté depuis son téléphone satellitaire. "On ne veut pas être en conflit avec la France, c'est un pays ami", a-t-il assuré.
Première d'une série de localités occupées depuis le 30 octobre par les rebelles de l'UFDR, la ville de Birao, à 800 km au nord-est de Bangui, a été reprise lundi par les Faca. Le ministère centrafricain de la Défense a affirmé lundi soir que l'armée était intervenue avec "le soutien en matière de logistique et de renseignement des militaires français de l'opération Boali". Dans le cadre de cette opération, l'armée française a déployé depuis 2003 environ 200 soldats en Centrafrique, renforcés à la mi-novembre par une centaine d'éléments.
Selon une source proche de l'état-major des Faca, Birao, située près des frontières tchadienne et soudanaise, a été reprise à l'issue de brefs combats, dont aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat. Les forces gouvernementales ont été appuyées par des militaires français, avait expliqué lundi soir cette source, sans préciser si ces derniers avaient pris part directement aux combats. Les Faca avaient été transportés dans la matinée dans la zone de Birao par un avion de transport militaire français, selon cette même source.
"On ne s'est pas rendus. Les combats vont continuer", a insisté mardi le capitaine Yao. Selon ce chef de l'UFDR, les rebelles contrôlent toujours d'autres localités du nord-est de la Centrafrique, dont Ouadda Djallé, Sam Ouandja et Ouadda, situées entre Birao et la ville minière de Bria, à environ 600 km au nord-est de Bangui. Il a également affirmé avoir pris lundi le contrôle de Ndélé, à quelque 300 km au sud-ouest de Birao.
Des sources militaires centrafricaines ont catégoriquement démenti la chute de Ndélé, et affirment que les rebelles ont également quitté les autres localités.
