Le syndicalisme dans l’éducation nationale en 2004 :
Combien de divisions ?
Avertissement
Des lecteurs ne connaissant pas la diversité du syndicalisme enseignant, voici un état des lieux avec une mise en perspective.
Nous avons omis le SNALC qui n’est pas un véritable syndicat et qui ne se réclame pas de la laïcité.
Il y a trente ans, deux enseignants sur trois étaient syndiqués avec des pointes dans l’enseignement primaire connaissant des taux de syndicalisation flirtant avec les 80% ;
Les personnels de l’Education Nationale se retrouvaient pour la plupart à la FEN( Fédération de l’Education Nationale), quelques-uns uns au SGEN CFDT et d’autres à la CGT ( les personnels de l’enseignement technique qui ont voulu rester à la CGT au moment de la scission confédérale de décembre 1947).
En ce début du vingt et unième siècle, où en est-on ?
L’éclatement du syndicalisme de l’éducation nationale est total.
Certains rétorqueront que la FSU est majoritaire :
en voix, certes mais elle n’a pas le monopole de la syndicalisation et est confrontée à une concurrence réelle.
-Les deux centrales ouvrières FO et la CGT ont construit et développé leur implantation dans l’Education Nationale, implantation embryonnaire mais appuyée par des confédérations reconnues et disposant d’une représentativité dans le monde du travail, donc d’atouts pour ceux qui souhaitent sortir du cadre de la fonction publique.
- Les deux « tronçons » de l’ancienne FEN : la FSU et l’UNSA Education tiennent le haut du pavé mais le SGEN CFDT est une réalité et un nouveau venu comme SUD Education essaye de s’incruster dans le jeu.
- Une nouvelle fédération E.I.L, construite autour de valeurs comme l’indépendance et la laïcité possède le premier syndicat des personnels du technique : le SNETAA…Il s’agit d’une scission de la FSU opérée en 2002.
- Une autre fédération la FAEN ( Fédération Autonome de l’Education Nationale) a été fondée en 1990, elle est l’héritière de l’ancien SNC ( Syndicat National des Collèges), cette fédération que certains de ses adversaires considèrent comme défendant la corporation avant tout, défend aussi des valeurs comme l’indépendance et la laïcité.
Cet état des lieux doit être complété : des syndicats indépendants départementaux et radicaux existent dans quelques départements et la CNT anarcho syndicaliste ( Confédération Nationale du Travail) est aussi dans la cour de récréation.
Tout cela fait beaucoup de monde, du moins beaucoup de sigles avec malheureusement de moins en moins de syndiqués, toutes organisations confondues.
Les plus optimistes avancent le chiffre d’un syndiqué pour quatre travailleurs de l’Education Nationale !
Ce qui est certain, c’est que le syndicalisme est éclaté, divisé, affaibli.
Alors que faire ?
Se résigner, consolider sa « boutique » ou ouvrir la perspective d’une unification.
La politique actuelle de constitution d’un compagnonnage à quatre : FSU, UNSA, CGT, CFDT ne conduit qu’à réduire le champ de l’unité.
Les personnels aspirent à se rassembler pour défendre la profession, le service public et la laïcité de l’école, particulièrement malmenés.
N’est-il pas urgent qu’à tous les niveaux : du plus petit établissement jusqu’à l’échelon national, des intersyndicales soient organisées et réunies pour unifier les personnels, les revendications et mener les actions unitaires indispensables ?
Valière
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