(lol84_Oi! a écrit :Cette décennie a fait naitre une nouvelle conscience de classe. Alors ce n'est toujours pas les années 70, mais c'est déjà autre chose que les années 80 et le début des années 90 où la gauche bourgeoise au pouvoir a été la pire chose qu'il puisse arriver pour les travailleurs.
puis :
a écrit :Comme le dit l'article, cette décennie a vu une radicalisation de certaines luttes, on peut parler par exemple de la SNCM récemment ou de Metalleurop plus anciennement. Des luttes se sont développées dans des secteurs inédits comme celui des jeunes travailleurs précaires à Mac-Do ou à Citroen Aulnay. Les facs et les lycées ont montrés que la jeunesse était capable de bouger malgré l'absence de syndicats digne de ce nom dans ces secteurs. Les chômeurs se sont mobilisés comme jamais ces 10 dernières années.
Cette manière de comparer le moment présent aux années 80 est un leurre. Sur quoi te bases-tu pour affirmer que la situation est melleure aujourd'hui qu'auparavant ? Tu parles des mouvements récents, mais ils sont bien moins nombreux et moins radicaux que ne l'étaient d'autres mouvements dans les années 80. C'est une chose d'être solidaire du mouvement des jeunes précaires, de signer leur pétition sur internet, mais présenter ça comme une "radicalisation des luttes", c'est n'importe quoi, ce n'est pas un mouvement très fort. Et des grèves comparables à celles de la SNCM restent exceptionnelles, pourtant ça n'a pas grand chose à voir avec des grèves comme celles de 1955. N'oublions pas que ce qui lui a donné une image de grande radicalité, c'est d'abord le coup de force des nationalistes qui ont pris le contrôle d'un bateau, bien sûr sans avoir rien demandé aux grévistes, et tu conviendras je pense que leur revendication n'avaient rien à voir avec la naissance d'une "nouvelle conscience de classe".
Tu parles aussi du mouvement lycéen, mais c'était un petit mouvement très timoré et respectueux des institutions dans l'ensemble, avec un certain nombre de revendications, notamment sur le bac, qui relevaient plus du souci individuel (par ailleurs légitime) de "s'en sortir" que d'une quelconque conscience de classe. Le mouvement de 1986 était quand même d'une plus grande ampleur.
En fait, je crois que la vision des années 1980 comme synonymes d'absence de lutte de classe, de triomphe total du libéralisme etc vient surtout des réactionaires et des serviteurs de la bourgeoisie qui prétendent de toute façon avoir enterré classe ouvière et lutte de classe, et qui prennent les années 1980 comme date de départ, sous prétexte que c'est effectivement une époque où la classe ouvrière a subi de nombreuses défaites. Mais ce n'est pas une raison pour leur faire des concessions sous couvert de peindre en rouge le moment présent, alors que ce n'est pas forcément justifié.