a écrit :pas besoin de construire des partis révolutionnaires pour aussi peu de révolutions. Cela ne sert à rien que LO il se décarcasse. Adaptons-nous à la période : construisons un parti à gauche du PS non révolutionnaire sinon les gens ne viendront pas. J'ai bon ?
Non, tu as tout faux ! Ce n'est pas du tout ce que j'ai voulu dire. Je rappelle surtout que le fait de "vouloir un parti révolutionnaire" n'est pas (seulement) une question de volonté ("il suffit de") mais surtout de circonstances. Celles qui font qu'on est dans un environnement ou les révoltes et les révolutions sont quotidienne, et d'autres ou la seule litanie, c'est celles du "business as usual"
L'autorité des révolutionnaires, c'est quoi ? Le fait de montrer que la révolution est souhaitable et possible. Tout cela ne passe pas par la seule volonté (ou alors c'est de l'idéalisme) mais surtout par des démonstrations pratiques. Le fait que de telles "démonstrations pratiques" ne se fassent plus est forcément lourd de conséquence pour les révolutionnaires du monde entier. Pas parce que leur absence nous feraient douter de "l'horizon révolutionnaire", mais parce que cela nous rend la tache plus difficile, que nos progrès sont plus lents, etc. D'ailleurs LO le sait trés bien : n'est il pas plus difficile de militer aujourd'hui que dans les années 70 ? Evidemment que oui..
Mais non seulement la tache est plus difficile (que dans la période "des brasiers"), mais surtout que nous n'avons plus de "boussoles stratégiques" pour nous orienter. Quel bilan fait on de la période ouverte par la fin de l'URSS et du systéme qui allait avec, du rétablissement de la propriété privée dans les pays qui composait l'ex empire et ceux du glacis ? Pour le momment, le truc le plus radical qu'on peut montrer et discuter, c'est le Vénézuela, c'est a dire une politique bourgeoise menée par un nationaliste radicalisé. On a rien contre lui, mais c'est loin d'être un révolutionnaire.
Le problême c'est que les révolutions quand elles surviennent, ne correspondent en rien a ce qu'on attendait. On est jamais vraiment surpris par un mouvement social, "normal", toujours par une révolution. C'est même la chose qui distingue une révolution de tas d'autres moments.
C'est bien le sens du tournant stratégique de la ligue : "nouvelle période, nouveau programme et nouveau parti". Pas pour s'autolimiter dans une période défavorable, mais pour relever au contraire les défis de la période ouverte par la fin de l'urss. Il n'y a pas moins de raison d'être révolutionnaire, mais sans doute moins d'évidence a voir la façon dont un révolutionnaire doit agir dans les circonstances présentes.