(Vérié @ lundi 16 juin 2008 à 07:25 a écrit : La campagne de calomnies contre LO n'a pas à mon avis joué le moindre role dans la dégringolade des votes Arlette au profit des votes Besancenot.
On dérive vers tout autre chose, mais allons-y.
Toute campagne joue un rôle. Estimer lequel, c'est difficile à notre niveau, de même qu'interpréter les voix, même si je partage les avis d'Artza que je découvre après avoir posté.
Précisons d'abord que si j'en juge par ce qu'elle a dit, il n'a jamais été dans l'intention de LO de faire disparaître la LCR, de se positionner en concurrent, etc. quoi qu'en ait écrit la presse. Ni même de considérer que celle-ci avait disparue entre 95 et 2002. Il ne s'agit pas de reconstitution après coup, il s'agit d'écrits et de faits : LO a choisi de s'allier avec la LCR, et à égalité, aux européennes et de permettre à Krivine et Vachetta d'être élus, leur redonnant une visibilité qu'ils étaient loin d'avoir à ce moment. Le fait aussi et surtout que LO a attiré l'attention de ses membres dans ses textes de congrès de 2001, après les municipales, sur les bons résultats de la LCR là où elle s'était présentée, dans les 4 %.
Les présidentielles ont en réalité confirmé ce fait. La LCR avait un électorat potentiel, qui ne se reconnaissait pas dans LO et ne voulait pas voter LO lorsque la LCR n'était pas là. C'est un fait, même si beaucoup n'ont pas voulu le voir (dont la Fraction, qui a toujours tiré un trait d'égalité entre les deux électorats). Au début de la campagne 2002, personne ne connaissait Olivier. A la fin de la campagne, s'étant fait connaître, il a réussi à récupérer cet électorat.
Sans exagérer son effet, la campagne de calomnie en a rajouté une couche. Ce n'était plus la gentille Arlette, c'était la méchante secte bolchévique attardée ouvriériste et mystérieuse LO. En fac, Olivier non "sectaire" (quel mot judicieusement choisi) se revendiquant du Che et de l'altermondialisme autant que de Trotsky, qu'il en connaissait pas puisqu'il n'était pas né à la mort de Staline (à celle du Che non plus d'ailleurs, rigolo !!) dont le mot "communiste" lui écorchait la bouche, etc. Et l'attitude de l'entre deux tours a fait prendre conscience à une partie de l'électorat de gauche, toujours attaché à la gauche, raisonnant comme elle, que LO était différent de la gauche. Cela n'a pas gêné nos copains en milieu ouvrier ou syndicaliste, je m'en souviens parfaitement. Les ouvriers et les militants en particulier, n'avaient guère envie de voter Chirac. Dans les salles de profs, c'était autre chose, c'est sûr.
Je crois que le problème de l'ambiguité il est là. La LCR joue là-dessus aujourd'hui. La comparaison de Com avec Nin est profonde. Andres Nin n'était pas n'importe qui, il était d'un tout autre calibre que Besancenot (et même qu'Arlette, elle-même nous le dirait !). Mais ne pas être ferme dans certaines circonstances conduit au pire lorsque les échéances sonnent. Aujourd'hui tout est facile, tout le monde est contre Sarko. Mais demain quand ce sera Ségolène, Delanoë ou Martine Aubry ? C'est pourquoi, résister quand le vent est contraire ou ne pas résister, et c'est à 2002 qu'on songe, c'est un signe. Désolé on n'en a pas d'autre de plus récent. A la prochaine épreuve, on verra bien. Mais les abandons actuels de la LCR, les ambiguités sur lesquelles elle constitue son NPA, s'il se constitue, ne présagent rien de bon. Et ils pourraient être 10 000 au lieu de 5000 que cela ne changerait rien.