Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 05 Nov 2009, 21:31

Informations Ouvrières N° 71 semaine du 5 Novembre au 11 Novembre

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Les travailleurs ont leurs propres revendications

Un président de la République en procès contre un ancien Premier ministre, membre de son parti. Un autre ancien Premier ministre, membre du même parti, qui appelle à bloquer une réforme voulue par le même président. Un ancien ministre de l’Intérieur condamné. L’affaire Boulin qui refait surface…
Jamais, la Ve République n’avait à ce point été assaillie par les « affaires ». Ce régime ne tient qu’à un fil. Cela ne l’empêche pas, pourtant, de porter les pires coups contre la classe ouvrière et la démocratie. Comme si les soutiens qui lui manquent il les trouvait ailleurs que dans son propre camp…
Ce 2 novembre a été mis en place le comité organisateur des « états généraux pour une politique industrielle » (dont Sarkozy affirme que l’idée lui en a été donnée par le secrétaire général de la CGT). Quarante-trois membres, parmi lesquels les dirigeants des confédérations ouvrières, les représentants des patronats français et allemand, des parlementaires UMP et PS , etc. Il sera présidé par Jean-François Dehecq, jusque-là président du conseil d’administration de Sanofi-Aventis. Sanofi-Aventis : plus de 4 500 suppressions d’emploi annoncées dans les dix-huit derniers mois (dont 1 500 déjà réalisées) et des dividendes (versés aux actionnaires) multipliés par deux en cinq ans. Et aussi un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) dans lequel la direction et les organisations signataires s’engagent à « tout mettre en œuvre pour limiter au maximum les départs contraints en pratiquant la mobilité, la reconversion, etc. ». A quoi peuvent servir des états généraux, de surcroît présidés par un P-DG ayant un tel bilan, sinon à coorganiser les plans de licenciements et leur accompagnement ?
Ces états généraux se déclinent d’abord dans les régions. En avant-première, les Assises du développement de l’industrie durable, tenues à Gardanne le 29 octobre : « Les forces politiques, économiques et sociales » réunies y ont exprimé « leurs convictions collectives » en faveur d’une « industrie économiquement fiable, respectueuse de l’environnement et socialement responsable » et du « renforcement des liens entre mondes académique et industriel ». Qui sont-elles ces « forces » ? Premiers signataires : le préfet de région, les présidents PS de la région et du département, le sénateur maire UMP de Marseille, le maire (PCF) de Gardanne, le recteur de l’académie, le président de l’UIMM (patronat de la métallurgie)... Que signifie « une industrie économiquement fiable » dans la bouche du représentant du patronat de la métallurgie, ou de l’Etat ? Une économie débarrassée des secteurs « non fiables » ! Licenciements et restructurations : c’est le seul menu des états généraux.
Ce même 2 novembre, aux Etats-Unis, les membres du syndicat de l’automobile UAW de la compagnie Ford ont, par un vote, rejeté l’accord signé préalablement entre la direction de l’entreprise et celle du syndicat. Accord qui prétendait imposer une flexibilité accrue, le gel des salaires pour les nouveaux embauchés et l’interdiction de toute grève sur les questions salariales… jusqu’en 2015 !
France, Etats-Unis : les travailleurs ont leurs propres revendications. Ils n’ont rien à gagner – au contraire – à la participation de leurs organisations à des états généraux dont la seule fonction est d’imposer les diktats des patrons et des gouvernements. Plus que jamais, tout se concentre dans le mot d’ordre : interdiction des licenciements. Celui sur lequel travailleurs et jeunes de toutes tendances se rassembleront le 28 novembre à l’appel des comités pour la marche unie pour l’interdiction des licenciements.


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Message par Front Unique » 11 Nov 2009, 22:45

Informations Ouvrières N° 72 semaine 12 Novembre au 18 Novembre

L'EDITO PAR LUCIEN GAUTHIER

“Yes, we can”

“Oui, nous le pouvons ! » C’est ce que vient de dire le capital américain à Obama, Merkel et Cie… Depuis neuf mois, en effet, General Motors (GM), propriétaire d’Opel, négociait avec le gouvernement allemand la reprise de la firme par le groupe canadien Magna, appuyé sur la banque russe Sberbank. Le 4 novembre, à Washington, Merkel parlait devant les représentants du Sénat et du Congrès réunis. C’était la première fois depuis 1957.
C’est le moment choisi par GM pour annoncer qu’Opel n’est plus à vendre !
Oui, on peut faire ce que l’on veut ! Tel est le message adressé à Merkel, et aux gouvernements en général. Quant à l’Union européenne, elle a démontré sa vraie nature. Comme le rapporte le quotidien patronal français Les Echos, « c’est la Commission européenne qui a changé la donne. En demandant d’abord à l’Allemagne de préciser que les 4,5 milliards d’euros qu’elle promettait à Opel seraient bien débloqués quel que soit le repreneur. En contraignant Berlin à donner à GM la possibilité de reconsidérer sa décision » (5 novembre 2009).
Et certains osent encore prétendre que l’Union européenne est un bouclier pour l’industrie en Europe ! La Cour des comptes américaine avait indiqué, la veille, que l’Allemagne ne pourrait pas récupérer le 1,5 milliard déjà versé à GM ! L’administration américaine a déjà, en moins d’un an, versé 50 milliards de dollars à GM avec l’argent du contribuable américain.
Généralisant à toute l’industrie européenne, Les Echos notent : « Placés sous contrôle de la Commission européenne qui veille à ce que les aides de l’Etat ne faussent pas le jeu de la concurrence, eux ne peuvent bénéficier d’un soutien financier public massif (…). Les industries yankees ne sont pas soumises à ce régime (…). GM peut profiter des deniers publics pour rebondir » (5 novembre 2009).
L’administration Obama a payé, l’Allemagne également, et elle devra continuer. Les industries automobiles de l’Europe vont payer. Mais tous vont se mettre d’accord pour présenter la facture aux travailleurs de l’automobile et de la sous-traitance, avec des dizaines de milliers de suppressions d’emplois. La direction de GM Europe menace les syndicats d’Opel : « Si nous n’arrivons pas à un accord sur les restructurations, ce sera la faillite d’Opel. » Pour la direction de GM, les syndicats devraient accepter tout de suite dix mille licenciements. Les faits sont là.
Y a-t-il une alternative à l’interdiction des licenciements ? Ou alors qu’on nous dise qu’il faudrait accepter ce que GM prétend imposer aux syndicats d’Opel ? N’est-ce pas ce que Sarkozy veut faire à travers les « états généraux de l’industrie » auxquels il veut associer les partis et les syndicats ? L’objectif est d’accompagner et de gérer les licenciements à coups de « contrats de transition professionnelle » (CTP), de primes, de stages de « formation ».
Peut-on encore continuer à se dérober pour répondre à la volonté d’unité des travailleurs pour stopper la spirale destructrice des restructurations ? C’est là le sens du combat des comités pour l’interdiction des licenciements, qui appellent à un rassemblement national à Paris le 28 novembre, devant l’Assemblée nationale.


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Message par Front Unique » 19 Nov 2009, 01:10

Informations Ouvrières N° 73 semaine 19 Novembre au 25 Novembre

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Retrait, et rien d’autre !

« C’est bien pour le retrait de la réforme et rien d’autre ? Je signe. »

Ainsi s’exprime l’un des 937 maires qui, dans la seule matinée du 17 novembre, ont ajouté leur nom à la liste des plus de 2 500 élus déjà signataires de l’appel pour le retrait de la réforme territoriale, dont le POI a pris l’initiative (lire p. 8).

« Retrait, et rien d’autre » : pourquoi cette insistance ? Peut-être ce maire avait-il lu L’Humanité du matin même ? En pleine page, une photo sur laquelle on distingue clairement la banderole : « 2 000 élus pour le retrait des projets de loi de réforme territoriale ».

Au premier rang, des élus montrent l’appel intitulé « Pour le retrait du projet de loi sur l’organisation territoriale de la France ». Fort bien.
Mais au-dessus de cette photographie, ce sous-titre : « Maires et conseillers généraux rassemblés à Paris sont décidés à mobiliser les habitants contre les effets pervers de la réforme des institutions. » Les effets pervers seulement ? Il y aurait donc des effets bénéfiques ?

L’article cite un appel des conseillers généraux communistes qui « invitent habitants et élus à se mobiliser pour faire vivre un projet de réforme des institutions qui réduise les injustices sociales » et propose à cet effet la tenue d’un « référendum pour une réforme qui changera la vie des Français ».

Retrait ou pas retrait ?

On comprend l’inquiétude de ce maire signataire. Il sait, comme tous ses collègues, que cette contre-réforme prétend faire disparaître départements et communes et, par leur étranglement financier, livrer le pays tout entier à la mainmise des groupes privés. Il sait que la disparition des départements, c’est la disparition de l’aide sociale (80 % des dépenses des conseils généraux) et du cadre hérité de la Révolution française dans lequel les citoyens peuvent exiger le respect de leurs droits égaux. Il veut donc le retrait, et rien d’autre : ni un référendum pour une « bonne » réforme ni l’association aux réformes en cours.

Cela ne nous ramène-t-il pas à la question des licenciements ? En ce mois de novembre, se mettent en place dans tout le pays les états généraux pour une politique industrielle (lire pages 3, 4 et 5) commandités par le gouvernement, et dans lesquels les responsables des syndicats ouvriers et les élus du PS et du PCF sont invités à occuper toute leur place.

A ce sujet, on lit dans Les Echos (16 novembre) que le secrétaire d’Etat Laurent Wauquiez a mis en place un contrat de transition professionnelle sur un territoire englobant les arrondissements de Saint-Etienne, Yssingeaux et Annonay. Ce dispositif, présenté comme « ce qui se fait de mieux en matière d’amortisseur social », concerne 4 000 personnes frappées par « l’ampleur de la crise qui va s’abattre sur le bassin ».

Concernant Siemens, Thyssen-Krupp et Akers, qui liquident 800 emplois dans le secteur, le président socialiste de l’agglomération de Saint-Etienne, précise :
« Nous allons demander à l’Etat d’intervenir sur les trois groupes industriels étrangers pour qu’ils maintiennent une partie de leurs activités sur place. » Et l’élu socialiste d’évoquer la mobilisation des fonds disponibles à cet effet.

Mobiliser les fonds publics pour, si l’on comprend bien, accompagner la destruction d’une partie des emplois ? Ce n’est évidemment pas de cette manière que l’on va sauver la classe ouvrière du désastre en cours.

Interdiction des licenciements ! (lire page 9 la déclaration du bureau national du POI)

Retrait de la contre-reforme territoriale !

Et rien d’autre !


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Message par Front Unique » 27 Nov 2009, 22:10

Informations Ouvrières N° 74 semaine 26 Novembre au 02 Décembre

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Une seule équipe” ?

Laurent Fabius est sans doute quelqu’un de bien informé.
Il prétend pourtant (Le Monde, 22 novembre) que « Pierre Mauroy a manifesté son désaccord avec plusieurs des conclusions de la commission Balladur ».
Qu’on lise le rapport Balladur-Mauroy ; c’est une « véritable union sacrée entre un ancien Premier ministre socialiste et un ancien Premier ministre UMP » (1), d’accord sur toutes les propositions essentielles (même si Mauroy réclame un peu plus de « concertation »).

Pourquoi donc chercher à masquer cette réalité ?

La réforme territoriale soulève contre elle une « lame de fond », dit Fabius.
Très juste !
Comment y répondre, sinon en rompant avec le rapport Mauroy-Balladur et en exigeant le retrait du projet de loi ?
Ne pas le faire, et « proposer une réforme alternative » sur le même axe, comme le fait Fabius, revient à conforter le sentiment d’un consensus entre majorité et opposition.

Sentiment partagé par Sarkozy lui-même, lequel, la semaine dernière, a rappelé à l’ordre présidents de région et départements (de gauche) : « Nous sommes tous à égalité de responsabilités (…). Il faut que la France cesse d’être le champion du monde de la dépense publique. J’ai promis que je ne remplacerai pas un fonctionnaire sur deux partis à la retraite, mais si les collectivités en créent un de plus sur deux, comment s’en sortir ? »

Bref : les élus de « l’opposition » doivent obtempérer aux ordres du gouvernement et appliquer les mêmes plans de privatisation et de remise en cause des droits dictés par l’Union européenne… Q
ue reste-t-il de la démocratie ?
Sous une autre forme, la même question est posée par les états généraux pour une politique industrielle. Installant le comité national des états généraux en présence des représentations des confédérations ouvrières et de dirigeants de partis de « gauche », le ministre Estrosi en a, le 2 novembre, défini l’objectif : « Fonder un nouveau pacte économique et social (…) pour faire gagner une seule équipe : l’équipe de France. »
Pas d’ouvriers, pas de patrons, pas de lutte de classes : une seule équipe… Décidément, l’épidémie de fièvre corporatiste frappe le gouvernement à tous les niveaux.

Le 20 novembre, lors de la deuxième réunion du comité national pour les états généraux, le représentant du gouvernement tape sur le même clou : il s’agit « de refonder un nouveau modèle industriel » et, pour cela, « un nouveau pacte économique et social associant tous les partenaires économiques et les pouvoirs publics est nécessaire ».
Différentes actions y sont évoquées, qui traitent de l’innovation, de la formation, de la fiscalité, de la qualité… mais du maintien de tous les emplois, pas question !

A la veille du rassemblement du 28 novembre pour l’unité pour l’interdiction des licenciements, les militants ouvriers réunis le 19 novembre, à Nantes, ont adressé une pétition aux élus du département et aux partis (PS, PCF, NPA, PG, LO) :
« Vous êtes sollicités pour soutenir, contribuer et/ou attribuer et/ou participer aux états généraux de l’industrie (…). Nous vous demandons de poser en préalable à toute discussion sérieuse sur l’emploi qu’il n’y ait plus aucun licenciement en Loire-Atlantique. »

Evoquant en particulier la situation chez Manitou, aux chantiers navals STX, à Airbus, chez Saunier-Duval, chez Toyota, etc., l’appel se conclut : « Déjà 33 % d’augmentation de chômeurs en Loire-Atlantique (…), cela suffit ! »

Pour qui se situe sur le terrain de la démocratie, et donc de l’indépendance de la classe ouvrière : peut-il y avoir une autre réponse ?

(1) Déclaration du conseil fédéral national du POI, 17 octobre 2009.

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Message par Crockette » 28 Nov 2009, 00:09

mouais la réforme des collectivités terrtoriales ça changera rien pour tout ceux du bas de l'échelle, c'ets un problème certes pour les élus qui cumulent les mandats et qui empochent du 9000 euros net par mois...

pour moi ça économisera aussi les grandes conférences- réunions en grandes pompes avec petis fours, gateaux , apéritifs etc..

ptêtre que les petits se feront moins écraser par les taxe d'habitation (on peut rever...).


le problème aujourd'hui c'est les licenciements et le rééquilibrage du pouvoir dans le sentreprises au profit des travailleurs rien d'autre...

Crockette
 

Message par Valiere » 03 Déc 2009, 08:05

Les élus qui empochent 9000 euros par mois sont peu nombreux!
Valiere
 
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Message par redsamourai » 03 Déc 2009, 08:09

les élus sont peu nombreux tout court! sauf dans certains partis...!
redsamourai
 
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Message par Front Unique » 07 Déc 2009, 08:47

Informations Ouvrières N° 75 semaine du 3 au 9 Décembre

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

D’un samedi à l’autre.

Samedi 28 novembre : les adhérents du Parti ouvrier indépendant sont nombreux à répondre à l’appel des comités pour la marche unie pour l’interdiction des licenciements.
Ils sont présents parce qu’adhérents du Parti ouvrier indépendant ils considèrent que le mot d’ordre d’« interdiction des licenciements » devrait, en toute logique, unir les travailleurs et les militants de toutes tendances attachés à défendre la classe ouvrière.

Samedi 5 décembre : les adhérents du Parti ouvrier indépendant manifesteront dans le cadre de la journée internationale de lutte contre la guerre en Afghanistan.
Le président américain Obama vient d’annoncer que les 100 000 hommes de troupes étrangères présents dans ce pays ne suffisent pas. Il décide l’envoi de 30 000 hommes supplémentaires, avec une demande particulière adressée à la France de faire passer son contingent de 3 300 à 4 800militaires.
Selon Le Figaro, le gouvernement français a eu « une réaction positive à cette demande ».

Le 5 décembre, nous manifesterons pour dire : « Retrait immédiat et inconditionnel des troupes françaises ! Pas un sou, pas une arme pour l’intervention ! » L’envoi de troupes françaises est contraire au droit du peuple afghan à disposer de lui-même.

C’est également un coup porté contre le peuple et la jeunesse en France. Alors que le gouvernement distribue des centaines de milliards d’euros aux capitalistes et aux spéculateurs, et en gaspille à l’envi dans des interventions meurtrières contre les peuples, une étude sur les « zones urbaines sensibles » montre que précarité et misère s’étendent à toute vitesse dans nos banlieues.

Le 28 novembre, devant l’Assemblée nationale, nous avons dit, avec des militants de toutes tendances, que le rôle et la place des organisations qui se réclament de la classe ouvrière sont de réaliser l’unité pour l’interdiction des licenciements.
Pour la manifestation du 5 décembre, le Parti ouvrier indépendant s’est adressé aux différents partis qui se réclament de la classe ouvrière et de la démocratie.

Aucun de ces partis n’a jugé utile de répondre à notre proposition de manifester en commun pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.

Le 5 décembre, tous les travailleurs et les jeunes épris de paix et de justice sociale, quelle que soit leur sensibilité politique, sont invités à manifester pour l’arrêt de la guerre, le retrait des troupes.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », écrivait naguère Jean Jaurès. « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les marchands de canons », ajoutait Anatole France.

Les fonds de pension, notamment nord-américains, qui ferment les usines et licencient à tour de bras sont les mêmes qui font prospérer l’économie de guerre, source de juteux profits (1). Guerre et exploitation sont deux faces d’une même médaille.
Tous dans la rue le 5 décembre pour dire : A bas la guerre, à bas l’exploitation, retrait des troupes !

(1) Un rapport d’une commission du Sénat américain affirme qu’à la fin 2001 l’armée américaine était en situation d’éliminer Ben Laden et la direction d’Al-Qaida, mais qu’elle s’y serait refusée sur ordre du secrétaire à la Défense d’alors, Donald Rumsfeld. La guerre en Irak, la guerre en Afghanistan, la guerre en général est un besoin vital pour ce système capitaliste décomposé.

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Message par Front Unique » 11 Déc 2009, 19:18

Informations Ouvrières N° 76 semaine du 10 au 16 Décembre 2009

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Les quatre remèdes de “L’Humanité”


Le 7 décembre, jour d’ouverture du congrès confédéral de la CGT, L’Humanité a présenté les « quatre revendications comme remèdes à la crise » qu’elle tire du document d’orientation soumis au congrès.

Pour commencer : « Pour mettre un frein aux licenciements, créer un droit suspensif aux suppressions d’emplois d’au moins six mois. »

L’objectif ? « Permettre aux comités d’entreprise de vérifier au travers d’expertises si l’entreprise ne profite pas de la crise pour se restructurer à bon compte, et de rechercher des alternatives. »

Soit. Et si « l’expertise » conclut que l’entreprise « ne profite pas » ?
Et si les « alternatives » ne sont pas trouvées ? Faudrait- il, alors, se résigner aux licenciements ? Pourquoi ne pas dire nettement et simplement : non aux licenciements,maintien de tous les emplois ?

Deuxième remède préconisé par L’Humanité : « la création d’une “maison commune de retraite”, une nouvelle institution regroupant l’ensemble des régimes existants et organisant leur solidarité autour de principes communs : garantie d’un taux de remplacement élevé, repère d’âge ouvrant droit au départ (…) ».

Un taux de remplacement élevé ? Lequel ? Repère d’âge ouvrant droit au départ ? Quel âge ? Et, surtout, que veut dire « organiser la solidarité » entre l’ensemble des régimes existants ?
N’est-ce-pas là l’argument avancé par le gouvernement, l’Europe, les patrons pour justifier l’attaque contre le Code des pensions civiles et militaires, et l’ensemble des régimes spéciaux et particuliers, désignés périodiquement comme des privilèges exorbitants ?

Troisième remède : le « nouveau statut du travail salarié ». L’Humanité précise qu’il « ne s’agit pas de se limiter à créer un statut pour les sans-statuts », mais « de garantir à chacun des droits cumulables et transférables au fur et à mesure des mobilités, des évolutions de carrière et de salaire tout au long de la vie professionnelle ».

Mais si « chacun » a des droits cumulables et transférables, cela revient à dire que les droits de « chacun » se différencient des droits de l’autre. Au bout du compte, que resterait-il des droits collectifs — conventions collectives, statuts, accords de branche, accords d’entreprise—dans une telle mécanique d’atomisation, de balkanisation des droits ?

Quant au quatrième remède : « mettre en réseau (...) la Banque de France, la Caisse des dépôts et consignations, les caisses d’épargne », afin « d’inciter les entreprises à se financer » auprès de ce pôle financier..., on ne voit pas bien en quoi cette aide au financement des patrons répond aux revendications ouvrières ?

Certes, ce résumé des propositions de la CGT n’engage que L’Humanité.

Qu’on nous permette de rappeler ici que le mouvement ouvrier s’est toujours bâti sur des revendications ouvrières.

En particulier : la défense, pied à pied, de ce qui a été arraché par la lutte de classe.

En l’occurrence : l’arrêt des licenciements, le maintien de tous les emplois, la défense de tous les régimes de retraite (régimes particuliers, spéciaux, régime général) et aussi la défense des conventions collectives, des droits, des garanties.

Le congrès de la CGT qui vient de s’ouvrir verra sans doute ces questions débattues par les délégués attachés à préserver le syndicalisme ouvrier sur le terrain de classe.

Nous aurons l’occasion d’y revenir dans le prochain numéro d’Informations ouvrières.



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Message par Front Unique » 19 Déc 2009, 05:48

Informations Ouvrières N° 77 semaine du 17 au 23 Décembre 2009

L'EDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Gagner quoi et pour quoi faire ?

“On va les gagner toutes », a lancé Martine Aubry à propos des présidences de région lors de la convention du PS dimanche dernier.

Gagner ? Pour quoi faire ?

Au lendemain de ce discours, Pôle Emploi faisait connaître que de 850 000 en 2009, le nombre de chômeurs en fin de droits passerait à plus d’un million en 2010.
Le même jour, Arcelor-Mittal (qui a bénéficié de nombreuses aides publiques) annonçait 10 000 suppressions d’emplois dans le monde, s’ajoutant aux près de 40 000 déjà supprimés depuis deux ans.
Un document de la direction de Renault « prévoit » que le marché de l’automobile en France devrait retrouver son niveau de 2007 en… 2017 !
Bref, le pays s’enfonce. L’éditorialiste du journal capitaliste Les Echos écrit : « Après l’été, une idée farfelue a couru, selon laquelle la page dramatique ouverte au printemps 2008 a été tournée. Il n’en est rien. »

C’est dans ce contexte que le gouvernement rend public le contenu du « grand emprunt » concocté par Juppé et Rocard, deux anciens Premiers ministres supposés incarner la droite et la gauche.
Contenu qui se résume à aider les patrons et à privatiser les services publics (lire p. 4).

Et la gauche dans tout cela ?

Les propositions du PS pour les régionales vont des « contrats de continuité professionnelle pour des salariés victimes de licenciement » à la « création de fonds régionaux d’investissement » en passant par les « contrats d’accès pour les jeunes ».
Autrement dit : l’utilisation des fonds des régions pour accompagner les plans de licenciements, aggraver la précarité des jeunes et financer les patrons.
A quoi s’ajoute la réalité que chacun peut constater : dans les six dernières années, les présidences socialistes de région n’ont hésité ni à privatiser les services publics ni à remettre en cause les prestations sociales.

On pourrait s’étonner de cette proximité entre la politique nationale préconisée et mise en œuvre par le gouvernement Sarkozy et la politique régionale mise en œuvre et préconisée par le Parti socialiste.

Mais les faits sont les faits.

En l’occurrence, tout se passe comme si, dans un consensus cadré par le traité de Lisbonne, la « victoire » revendiquée et espérée par Martine Aubry aux régionales constituait le complément nécessaire à la mise en œuvre de la politique du gouvernement Sarkozy, dans une espèce de partage des tâches sur une même ligne entre l’Etat et les régions.

Pendant ce temps…les licenciements pleuvent comme jamais. Dans une lettre adressée aux comités du POI, notre bureau national a tiré les leçons du rassemblement du 28 novembre :

« Ce résultat constitue d’ores et déjà un point d’appui auquel tous les travailleurs confrontés aux plans de licenciements peuvent s’adosser. (…)

Tout au long de cette campagne, le POI n’a pas cherché à faire prévaloir un quelconque “intérêt de boutique”.
Les comités pour une marche unie constitués avec des militants de toutes tendances (…) n’ont jamais eu d’autre préalable que l’unité pour l’interdiction des licenciements. (…)

Avons-nous eu raison de ne pas lâcher ce cap ?
Avons-nous raison aujourd’hui de considérer comme prioritaires la poursuite et l’élargissement des comités pour l’unité pour l’interdiction des licenciements (…) ?

Il s’agit donc, en renforçant le POI, en consolidant ses instances, en élargissant la diffusion du journal Informations ouvrières, d’aider à constituer une force politique qui combat pour l’unité de la classe ouvrière sur la base de ses revendications réelles, écartant toute forme d’association aux plans et aux dispositifs du gouvernement, des patrons et aussi des régions. »




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