a écrit :Une erreur à l'origine de la fusillade de Carcassonne
Par Nicolas Fichot Reuters - Lundi 30 juin, 17h04TOULOUSE (Reuters) -
Le militaire qui a blessé 17 personnes dimanche en tirant à balles réelles lors d'un exercice s'est trompé et n'a voulu blesser personne, a déclaré lundi le procureur de la République de Montpellier, Nicolas Sarkozy promettant pour sa part une réponse rapide et sévère.
Le chef de l'Etat s'est rendu à Carcassonne et à Toulouse, où sont traités les blessés de la fusillade survenue dans les locaux d'un régiment d'élite de Carcassonne (Aude).
L'hôpital de Toulouse a précisé que l'état de santé des deux victimes les plus atteintes, parmi lesquelles figure un enfant de 3 ans, s'était stabilisé dans la nuit de dimanche à lundi.
Le procureur de Montpellier, Brice Robin, a déclaré que le sergent auteur des tirs avait par erreur chargé son arme de balles réelles au lieu de balles à blanc.
"Il ressort de ses premières déclarations qu'il s'est trompé lorsqu'il a rechargé son arme, il l'a rechargée avec un chargeur contenant des balles réelles", a-t-il expliqué à la presse.
"Cet acte n'était absolument pas prémédité, je suis très clair sur ce point, il s'agit d'une maladresse, d'une erreur humaine, d'une grosse imprudence mais absolument pas d'une volonté de nuire", a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, ainsi que des militaires avaient auparavant souligné que l'homme était bien noté et qu'il était considéré stable.
Mais ils se sont interrogés sur la façon dont il avait pu entrer en possession de balles réelles.Le président de la République a promis des sanctions.
PRONOSTIC VITAL PLUS "TRÈS ENGAGÉ"
"Je suis consterné. Ce n'est pas normal. Des négligences inacceptables devront être sanctionnées", a dit Nicolas Sarkozy en sortant de l'hôpital de Carcassonne.
"Ma réaction sera rapide et sévère. Cela ne peut pas rester sans conséquences. Toute la chaîne devra s'expliquer, pas seulement une personne. La justice fera la lumière, mais quoi que décide la justice, des décisions administratives seront prises" a-t-il ajouté.
Hervé Morin a jugé que "ce qui est certain, c'est qu'il y a eu des fautes, des manquements dans les procédures".
Selon le colonel Benoit Royal, chef du service de presse de l'armée de terre, "le chef de l'Etat a parlé de négligences. On peut aller jusqu'à la faute, car seule une faute peut expliquer qu'il y ait pu avoir mélange de munitions".
L'auteur des tirs a été placé en garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte, ainsi qu'une enquête interne à l'armée.
Hervé Morin avait précisé dimanche que l'auteur des tirs était "un militaire parfaitement noté, rentrant d'opération, avec sept à huit années d'expérience".
"Il n'existe pas d'éléments permettant de penser qu'il y a eu chez un quelconque trouble de comportement, ou trouble psychologique", avait-il ajouté.
Au total, 17 personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, et le pronostic vital a été engagé pour deux d'entre-elles.
"L'état de santé de ces victimes s'est stabilisé dans la nuit. Le pronostic vital n'est plus 'très engagé' comme à leur admission", a-t-on appris auprès de l'hôpital de Toulouse.
Selon Marie-Claude Sudre, chef du service communication de l'hôpital, l'enfant de trois ans, touché au coeur et au bras, a été opéré dans la nuit et son état est jugé "stable et sans complication".
Un autre garçon âgé de 11 ans, souffrant de plaies pulmonaires, est sous surveillance et son état est également stable. Avec Jean-Baptiste Vey, édité par Pascal Liétout