("Liberation.fr" a écrit :Dieudonné s'enlise dans la confusion
Entouré d'antisionistes radicaux, l'humoriste a tenté d'expliquer ses propos tenus à Alger.
Par Catherine COROLLER
lundi 21 février 2005 (Liberation - 06:00)
«Je n'ai jamais associé le drame de la Shoah à de la pornographie mémorielle.» Samedi, l'humoriste Dieudonné a tenté de se défendre. Accusé d'avoir tenu de tels propos mercredi à Alger où il se produisait, il risque de un à cinq ans de prison et une forte amende : le garde des Sceaux a demandé, vendredi au parquet de Paris, l'ouverture d'une enquête préliminaire pour contestation de crimes contre l'humanité. Le même jour, Dieudonné affirmait sur LCI n'avoir jamais «qualifié la Shoah de pornographie mémorielle», et convoquait la presse, samedi, au théâtre de La Main-d'Or, pour écouter l'enregistrement de son intervention à Alger.
A l'entrée, les journalistes sont priés, comme souvent, de laisser leurs coordonnées. Mais, surprise, c'est Ginette Skandrani qui tient la liste. Militante propalestinienne et antisioniste radicale, elle est proche des négationnistes Serge Thion et Mondher Sfar. Une trentaine de supporteurs de l'humoriste sont également présents. «Un comité de soutien spontané», lâche une femme. Dieudonné prend la parole : «Je conteste formellement cette phrase, je ne l'ai jamais prononcée.» La Shoah est «un drame que je n'ai jamais remis en cause, qui appartient à l'histoire de l'humanité, qui est terrible», ajoute-t-il. Pour prouver sa bonne foi, l'humoriste lance la cassette vidéo enregistrée à Alger. Le son est difficilement audible, mais on l'entend prononcer distinctement les mots «pornographie mémorielle».
S'il ne parle pas de la Shoah, à quoi fait-il allusion ? Dieudonné botte en touche. L'expression ne vient pas de lui mais d'Idith Zertal, historienne israélienne (1) dont il brandit le livre. Mais quand il reprend l'expression à son compte, que veut-il dire ? La question lui est posée, reposée cent fois. Le débat s'enlise. Dieudonné se dit victime «d'une affaire bis du RER D». Le journal en ligne Proche-Orient Info a médiatisé l'affaire, l'humoriste s'en prend à lui. «Tout est faux», affirme-t-il. Ses supporteurs s'énervent de l'insistance des journalistes. Ambiance tendue. Dans la salle, d'autres antisionistes radicaux : Nouari Khiari, proche du Front national, et Bagdad Maati, dirigeant de la Ligue internationale de défense de l'islam et des musulmans. Dieudonné ne répond toujours pas, une perche lui est tendue : «Est-ce que vous voulez dire qu'on en fait trop sur la Shoah ?» L'humoriste embraie : «Je pense qu'il y a une hypertrophie dans la communication sur la commémoration de la Shoah. Cela devient effectivement pornographique.» Puis, joue l'indigné : «Comment se fait-il qu'il n'y ait pas de commémoration aussi importante des 400 ans d'esclavage ? Pourquoi cette classification, cette différence de traitement dans la mémoire ?»
(1) La Nation et la mort : la Shoah dans le discours et la politique d'Israël, La Découverte (2004).
http://www.liberation.fr/page.php?Article=277170
Ginette Skandrani est bien connue comme une antisemite notoire, c'est d'ailleurs la raison qui a valu son exclusion, après bien des atermoiments, du parti vert. Alle dirige "La pierre et l'olivier" groupuscule proche de Faurisson, et a des liens avec les services tunisiens.
La LCR a déjà eu maille à partir avec ces gens là, y compris physiquement, lors de la manif du 1er Mai 2003.