la photo est pas tres visible, mais ca donne cà:
et l'article:
a écrit :Violents incidents entre jeunes et policiers gare du Nord
Un simple contrôle d'un voyageur sans billet a dégénéré hier gare du Nord à Paris, provoquant de graves perturbations dans le trafic de banlieue. Ces événements interviennent sur fond de malaise entre les Français et leur police.
IL N'Y AURA PAS d'effet de grâce pour le (court) intérim de François Baroin au ministère de l'Intérieur. Hier en fin d'après-midi, un banal contrôle du titre de transport sur un voyageur gare du Nord, à Paris (X e ), a dégénéré en face-à-face houleux entre les forces de l'ordre et environ 200 individus. Il est environ 16 h 30 quand le fraudeur, qui se dirige vers le métro, est arrêté par des contrôleurs qui lui dressent un procès-verbal.
Là, en sous-sol, « il se rebelle et frappe l'un des fonctionnaires d'un coup de tête », selon la police. Des policiers procèdent alors à son interpellation mais plusieurs jeunes présents sur les lieux reprochent aux forces de l'ordre d'avoir corrigé le voyageur sans raison. Les incidents, qui n'ont fait que deux blessés légers au sein du personnel de la RATP et quelques dégâts matériels, se sont poursuivis jusqu'en début de soirée. Sept personnes ont été interpellées et le trafic du métro et du RER a été sérieusement perturbé durant toute la fin d'après-midi. Pour les syndicats de police, cet incident s'inscrit comme le dernier d'une longue liste. Le syndicat majoritaire chez les gardiens de la paix, l'Unsa, organisait d'ailleurs hier une manifestation à Marseille pour dénoncer cette hausse des violences « contre la population et les policiers » (lire ci-dessous).
« Une interpellation sur trois dégénère »
Ce sentiment se traduit également au travers des chiffres. Sur les douze derniers mois, les « violences contre dépositaires de l'autorité » ont progressé, selon l'Observatoire national de la délinquance (OND), de 5,9 %. « L'augmentation s'est certes ralentie ces six derniers mois mais, c'est un phénomène qui n'a jamais baissé depuis dix ans », précise Christophe Soullez, de l'OND. Sur la voie publique, « une interpellation sur trois dégénère », selon un recueil statistique du Syndicat national des officiers de police (Snop). « Dans les quartiers les plus tranquilles, on en reste à l'invective. Dans les autres, ça tourne vite aux coups sur les véhicules, voire sur les collègues », assure Dominique Achispon, son secrétaire général. « Le principe de l'opposition aux interpellations se systématise, estime de son côté Philippe Lavenu, secrétaire régional du syndicat Alliance. Il y a un vent de contestation contre tout ce qui porte un uniforme. » De fait, à la RATP, les contrôleurs sont proportionnellement plus victimes de violences que les conducteurs de bus. Le phénomène de défi face à l'ordre semble ainsi s'être répandu au sein de la population. « Le recours à la rébellion se révèle de plus en plus fréquent, assure Christophe Soullez. Par ailleurs, on constate également que, en cas de révolte, des réflexes de solidarité se mettent en place. » Les événements d'hier soir symbolisent cette évolution : les émeutiers n'avaient aucun lien direct avec le voyageur en infraction. Dans ce contexte de tension et d'incompréhension entre la police et une partie de la population, alors que l'interpellation mouvementée de la maternelle de la rue Rampal (Paris XIX e ) de la semaine dernière continue de susciter un profond émoi, les policiers s'interrogent sur leur bonne intégration dans la société. Depuis le début de la semaine, les adhérents d'Alliance réalisent un sondage pour mesurer leur cote d'amour qui permettra de mieux cerner le ressenti de la population. Le résultat sera peut-être sévère.
Julien Dray, porte-parole de Ségolène Royal , a estimé que les affrontements de la gare du Nord « illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population ». Le PS demande « que toute la lumière soit faite sur ces incidents ».