lutte ouvrière avait fait, il y a bien longtemps, l'effort d'écrire un long article sur la crise de l'agriculture
sans l'avoir relu, je colle le lien
http://www.lutte-ouvriere.org/documents/ar...sous-le-joug-du
(com_71 @ jeudi 8 avril 2010 à 04:22 a écrit :lutte ouvrière avait fait, il y a bien longtemps, l'effort d'écrire un long article sur la crise de l'agriculture
sans l'avoir relu, je colle le lien
La paysannerie sous le joug du capital
("La paysannerie sous le joug du capital" a écrit :
Des structures archaïque maintenues par les capitalistes de l’industrie et de l’agriculture
[...]
Les capitaux qui s’investissent directement dans l’agriculture, se limitent pour l’essentiel à certains types de culture, tels que le blé, la betterave en Beauce, en Brie, dans le Nord, tel que le riz en Camargue, cultures où la mécanisation et la production « industrielle » est poussée très loin ; ainsi que, avec le développement de la consommation de fruits et de légumes, dans la production à grande échelle de ces produits. Ils s’investissent encore, mais pour des raisons différentes, dans les vignobles de crus célèbres. Ils font quelques incursions dans certains types d’élevage.
Par contre, d’une manière générale, l’élevage en particulier la production laitière et de la viande bovine, est laissée pour l’essentiel aux petits exploitants. Comme leur est laissée une partie importante de la production maraîchère. La mainmise du capital sur ces productions, comme on verra, aura trouvé d’autres chemins que celui de la production directe.
Bien entendu, la spécialisation n’est pas absolue. Nombre de petits exploitants continuent à produire des céréales, surtout dans les régions pauvres où le rendement par hectare est faible. Néanmoins, pour un nombre croissant de petits exploitants, la production laitière est la principale source de revenus.
Le maintien de la petite exploitation réserve par ailleurs des avantages aux grandes. C’est au nom de la défense de la petite agriculture que les plus gros se font les chauds partisans de la fixation des prix à un niveau tel qu’ils permettent aux petits de survivre. Seulement, étant donné les écarts de productivité, de tels prix assurent aux plus gros des surprofits substantiels.
Enfin, le maintien d’un grand nombre de petites exploitations a été pendant longtemps dû à une volonté politique. La petite exploitation paysanne a bénéficié pendant près de trois quarts de siècle, d’une relative protection de la part des gouvernements successifs. Voyant dans une paysannerie stable un contrepoids à la classe ouvrière, les hommes politiques de la bourgeoisie avaient mené depuis Jules Méline, ministre de l’agriculture de Jules Ferry, une politique protectionniste, destinée à mettre la production agricole hors de l’atteinte de la concurrence internationale.
En résumé donc, pour des raisons diverses, l’ensemble de la bourgeoisie avait trouvé son compte dans le maintien d’une agriculture aux structures archaïques et aux conditions de production arriérées. Le tournant engagé au lendemain de la guerre a trouvé l’agriculture dans cet état-là. En fait, ce tournant vers l’industrialisation s’adaptera lui-même aux structures antérieures et en portera la marque. L’intégration accélérée du monde paysan dans le monde capitaliste se fera en France, dans le moule des structures existantes. Si elle coûtera cher à la paysannerie, elle ne se traduira pas par une véritable modernisation de l’agriculture.
("La paysannerie sous le joug du capital" a écrit :
La paysannerie sous le joug du capital
Cela fait maintenant plus de vingt ans que, pendant l’été 1953 et pour la première fois depuis la fameuse révolte des vignerons du Midi en 1907, la paysannerie a fait, directement et avec violence, irruption sur la scène politique.
Les barrages qui avaient alors couvert les routes du Gard ou de l’Hérault, devaient créer une tradition. A l’effarement du politicien bourgeois moyen, élu grâce aux votes des campagnes, les paysans, dont il vantait la pondération et l’amour de l’ordre lors des discours de comice agricole, ne cessaient plus de démentir leur réputation, en enrichissant au fil des ans leur arsenal d’actions de formes nouvelles et généralement peu respectueuses de l’ordre.
Des actions limitées contre un accapareur de terres, contre un industriel de l’alimentation ou contre un propriétaire foncier, aux brusques flambées de colère dont se souviennent plus d’un préfet, voire plus d’un ministre, en passant par des manifestations massives et spectaculaires, les paysans ne laissent plus guère passer une année sans attirer l’attention sur leurs problèmes et sur leurs revendications.
Revendications fort diverses, souvent variables d’une région à l’autre, d’une catégorie à l’autre, d’un genre de production à l’autre. Revendications parfois contradictoires, parfois inspirées aux petits paysans par ceux dont les intérêts ne sont pas en réalité les leurs, parfois enrobées dans des formulations réactionnaires. Mais au-delà de la diversité des revendications ou de leur formulation, se manifeste une classe sociale, encore nombreuse en France, qui vit de son travail et que le capitalisme accule à une situation de plus en plus difficile.
Toutes ces luttes se déroulent sur une même toile de fond. Depuis la guerre et après un demi-siècle d’immobilisme protégé, l’agriculture est engagée dans un mouvement d’intégration accélérée dans le système de production capitaliste. Mouvement qui renforce les diverses formes de mainmise du capital sur les exploitations paysannes et qui écrase impitoyablement les paysans.
L’accélération de l’exode rural en est la conséquence la plus tangible : l’effectif des agriculteurs baisse au rythme annuel de 120 000 personnes, de sorte qu’entre 1968 et 1975, près du quart de ceux qui vivaient du travail de la terre auront quitté cette activité. Mais ce n’est pas la seule manifestation de l’évolution amorcée après la guerre et qui s’est accélérée depuis. La productivité accrue dont témoigne à sa manière l’exode rural ne s’est pas traduite par une amélioration des conditions d’existence de la grande majorité de ceux qui restent à la terre. La « course à la modernisation » imposée à ceux qui tentent de s’accrocher à leur terre, si elle demande beaucoup de sacrifices aux paysans qui y sont engagés, n’améliore, ni ne stabilise leurs ressources. Elle ne rend même pas les travaux agricoles moins pénibles : débarrassés de certaines tâches pénibles, les paysans découvrent les cadences et la sujétion à la machine.
[...]
("La paysannerie sous le joug du capital" a écrit :
Conclusion
[...]
Et encore, l’affirmation générale - quoique déjà passablement cynique en effet - du dit économiste dissimule un fait important. C’est que les bas prix de l’agriculture sont profitables à la classe capitaliste industrielle pour deux raisons :
- les bas prix des produits alimentaires abaissent le prix de la force de travail industrielle ;
- ils permettent un important transfert de la valeur du travail paysan au profit des industriels et des commerçants capitalistes qui s’intercalent entre les paysans et les consommateurs.
En fin de compte, la haute rentabilité des capitaux à la fois dans les grandes sociétés des industries agricoles et alimentaires, et dans les grandes sociétés commerciales intégrées ou spécialisées dans le gros, ne s’explique pas seulement par l’exploitation des travailleurs de ces secteurs, mais également par l’exploitation des paysans.
Le maintien du caractère hétéroclite de cet ensemble « agro-alimentaire » qui produit, transforme et achemine les produits agricoles jusqu’au consommateur final, est tout à fait de l’intérêt des capitalistes. En se déchargeant sur les petits paysans du paiement de la rente foncière, comme des investissements en équipements agricoles en général moins rentables que dans l’industrie ; en parvenant à faire en sorte que, malgré ses dépenses considérables en terre et en équipements, les paysans produisent quand même à bas prix, les capitalistes « agro-alimentaires » parviennent à s’assurer un taux de profit confortable.
[...]
Les petits paysans, tant qu’ils veulent le rester, ont droit à des conditions d’existence correctes. Et s’ils n’ont pas ces conditions d’existence, cela ne tient pas pour l’essentiel à eux-mêmes, au caractère dépassé de leur mode de production, mais à l’exploitation du capital.
Sans le contrôle des travailleurs sur l’industrie capitaliste, les paysans pauvres ne peuvent pas espérer obtenir le blocage des prix des produits industriels dont ils ont besoin.
Les paysans ne peuvent pas obtenir non plus que leurs prix de production soient augmentés et garantis par une échelle mobile, ni que l’écoulement de leur production leur soit assuré en toute circonstance, sans que l’intervention des travailleurs oblige les capitalistes de l’industrie et de la distribution à prélever sur leurs marges bénéficiaires pour assurer l’un comme l’autre.
Enfin, la collaboration des deux classes productrices est indispensable pour élaborer un plan de production rationnel, de l’industrie comme de l’agriculture, pour éviter par le temps de crise qui s’annonce, les énormes gaspillages propres au système de production capitaliste basé sur la recherche du profit au détriment du bien-être de tous.
Il y a, dans l’ensemble du programme des travailleurs, la base d’une entente solide entre la paysannerie travailleuse et la classe ouvrière.
Quant à l’agriculture, elle ne pourra devenir vraiment rationnelle que bien après la destruction de l’État bourgeois et la liquidation du système économique qu’il protège. Effectivement, le progrès de l’industrie, même sous l’égide du capitalisme, et le progrès technologique et scientifique lié au progrès industriel, ont créé les prémisses techniques d’un bouleversement total des méthodes de production agricoles. Les progrès de l’étude et de la maîtrise des processus biologiques, les recherches en génétique, la maîtrise du milieu naturel, comme d’ailleurs la possibilité de s’émanciper de plus en plus du milieu naturel pour la production de biens alimentaires, ne sont pourtant encore qu’à leurs débuts.
Avec le pouvoir des travailleurs, et avec lui seulement, rien ne s’opposera plus à ce que la société utilise pleinement les possibilités offertes par le progrès. Alors, mais alors seulement, il n’y aura progressivement plus de problème paysan, comme problème spécifique, comme d’ailleurs de problème écologique ou de pollution chimique, mais uniquement une société humaine, dont tous les membres seront égaux, disposeront de ses ressources et de ses forces au mieux des intérêts de la collectivité...
(yvonne @ jeudi 8 avril 2010 à 16:54 a écrit :(à part certains clichés que je trouve erronés et qui desservent l'ensemble : le tableau est suffisamment noir sans avoir besoin de rajouter certaines fausses vérités).
(yvonne @ jeudi 8 avril 2010 à 16:54 a écrit :
La différence essentielle entre nous : Notre situation...
- Je suis dans cette réalité dévastatrice, injuste et désespérée. (:|
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